CARNET DU TREGOR

Crachin breton, il fallait bien s’y attendre fin octobre !
Route facile par Louannec, Kermaria jusqu’à la Roche-Derrien annoncée «petite ville de caractère » qui mérite bien ce titre.
La place Martray – place du Marché – a plusieurs maisons à pans de bois, la plus belle, revêtue d’ardoise est en rénovation. Au fond, la Maladrerie abrite l’Office de Tourisme (fermé jusqu’au 16 mai 2016). Le grand bâtiment sévère est moyenâgeux, nous ne l’avions pas vu du premier coup. Heureusement la ville est couverte de panneaux explicatifs illustrés par des cartes postales anciennes. Dans les petites rues, les boutiques d’artisanat d’art ou de produits bio, le village a perdu son activité industrielle de tissage du lin et cherche à survivre grâce au tourisme vert.

La colline était coiffée du donjon, disparu, il est remplacé par une petite chapelle, 19ème siècle, assez moche. La vue vaut l’ascension. On découvre tous les jardins du village (dont un asiatique avec pagodes, bouddhas et pont arqué rouge) et le panorama sur le Jaudy.
Je descends par la venelle des Anglais très en pente jusqu’au Quais, autrefois les voiliers remontaient la rivière, à l’époque du lin….les murs bordant la venelle sont en schiste, colonisés par des plantes fleuries surtout une sorte de pâquerette aérienne.

Nous montons à l’église Sainte Catherine 12ème -13ème mais ayant été restaurée plus tard. Son clocher est une grosse tour carrée flanquée d’un escalier octogonal percé d’une meurtrière qui témoigne de son rôle de fortification. Il existe également des souterrains. Une flèche octogonale pointue coiffe le clocher. A l’intérieur on découvre des bannières brodées d’un pardon, des vitraux très colorés. Le joyau de l’église est son orgue (on peut cliquer sur le QR code pour les explications). C’est le plus ancien de Bretagne. Il était autrefois à Saint Brieuc, restauré par Cavaillé-Coll. Il vient de Westminster.
Le Jardin du Presbytère – jardin public – se trouve à 50m sous l’église, dans une ruelle, sur des terrasses avec une très belle vue. C’est un jardin rustique planté de pommiers (avec des pommes rouges), des poiriers aux feuilles automnales, verger tout simple. Sur la terrasse supérieure sous le mur poussent des plantes aromatiques, lavande, mélisse, menthe …
A la mairie on nous offre toute une documentation sur les environs.

Pommerit-Jaudy est une petite cité précédée d’un lycée monumental. Un itinéraire de 8km balisé en jaune permet de découvrir toutes les curiosités des environs. Sous la pluie je renonce à la randonnée pédestre mais on peut faire une partie du circuit en voiture. Le château de Kermezen est bien fléché (il y a des chambres d’hôtes). Nous découvrons d’abord la chapelle Sainte Anne avec ses deux croix, le château est précédé d’une allée d’arbres rougeoyants hêtres et chênes américains, la façade claire est encadrée de tours carrée et rondes poivrières, une vigne vierge rouge, des massifs fleuris égaient sous la pluie qui tombe dru. Impression de château du Grand Meaulnes à travers les fûts des hêtres. Il manque l’étang mais à l’arrière court le ruisseau. Non loin de là, plusieurs voitures sont garées sous l’écriteau Jardin Hortense, malgré la pluie je descends avec seulement ma polaire. Le chemin est balisée en jaune, en plus du jardin, j’espère voir le pont Eiffel et la fontaine de Kermezen annoncés sur le topo-guide du circuit de la Vallée du Jaudy. Je descends un beau chemin à couvert sous les hêtres et les châtaigniers et ne sens même pas les gouttes. J’arrive sur un autre chemin bien boueux qui me contraint à rentrer sans avoir vu, ni jardin, ni fontaine, ni pont. Comble de malchance, la Peugeot bleue n’est plus sur le Parking. Peut-être Dominique a continué sur la route : à 50m je trouve le hangar de Hortense. Un peu plus loin se trouve l’entrée du jardin (2 circuits le plus long 45minutes dans les hortensias. Mais toujours pas de voiture bleue. Et pas de réseau pour le téléphone mobile ! Enfin, on se retrouve mais je suis bien mouillée !
Sur le ruisseau : trois moulins annonces. Ce sont des maisons habitées, on n’ose pas s’approcher. Le dernier, moulin de Traou Jaudy se voit mieux de la route, la roue est parfaitement restaurée.
Il est temps de prendre la route pour Pontrieux – notre destination initiale.
Pique-nique devant l’enclos paroissial de Runan.

L’église appartenait aux Templiers, passa aux Hospitaliers de Jérusalem puis fut agrandi au15ème siècle. L’édifice est de grande taille précédé par 3 grandes croix sur un piédestal. Deux porches sculptés et de nombreux bas-reliefs ornent les murs. Au dessus du porche sud le linteau est sculpté d’une Annonciation et d’une belle piéta. Curieux bas-reliefs : deux chiens autour d’une cloche. Que signifient-ils ? La place du village st plantée de beaux arbres. Village très tranquille. On ne voit personne, aucun magasin.

Pontrieux, au fond de l’estuaire du Trieux, surnommée « Venise verte ».

Deux ponts, un viaduc, une passerelle. Pontrieux porte bien son nom ! L’Office de Tourisme se trouve sur la place Yves le Troquer dans une belle maison à colombages bleus. On nous offre un plan avec un circuit de deux kilomètres pour découvrir la ville. Première étape le port, puis je prends le Pont Neuf sous le viaduc ferroviaire pour parcourir la rue sur l’autre rive. A La Roche-Derrien pourtant proche, les murs étaient de schistes, à Pontrieux surtout des moellons de grès rouge, dans une venelle menant à la passerelle les murs sont couverts d’une plante très verte aux minuscules feuilles rondes accompagnée de fougères scolopendre – variations sur le thème du mur et de l’humidité !

La passerelle conduit à un important moulin, le Moulin de Richel, très grosse scierie construite en 1880 actionnée par une roue à aube, maintenant fermée. En face un potager fleuri offre un premier plan coloré avec des capucines orange.
Nous terminons la visite en beauté « Au bon goûter 1900 », le plus joli salon de thé qui soit. Une jolie vitrine, quelques tables fleuries d’une grosse tête d’hortensia, une collection de théières, tisanières, cruches sur une étagère, des cartes postales anciennes. Dans un porte-parapluie, on offre (vend) des parapluies de d’époque (bien utiles aujourd’hui). Une radio ancienne diffuse des chansons début de siècle. Notre hôtesse en robe assortie nous accueille gentiment. La carte est bien fournie : thés blancs, thés verts, thés rouges aromatisés à la rose, la violette, Darjeeling, Earl Grey, des tisanes aussi, vin chaud, chocolats et cafés. Des friandises accompagnent les boissons. Ici c’est « goûter », calissons, gâteaux tunisiens… nous choisissons des tranches de brioche avec des gelées de framboise et groseilles, mais on aurait pu choisir sapin, pissenlit…Nous prenons notre temps pour terminer cette bonne journée pleine de surprises et réussie sous la pluie.

Les photos donnent envie d’aller faire un tour dans le coin, malgré le crachin .. Malgré les ratés (le pont Eïffel et la fontaine) tu as vu de bien beaux endroits.
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@Aifelle : cela change de la mer et c’est aussi tout près!
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Eglise, lavoir, château je prends tout
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@Dominique : la pluie aussi?
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Que de richesses et de beauté dans cette région! Il faut parfois les mériter quand on le visite sous la pluie comme toi mais.. cela vaut le coup et la halte au salon de thé a dû te revigorer. La pluie aussi, donc!
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@claudialucia : c’est vrai que le salon de thé a été le meilleur moment de la journée pluvieuse
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