CARNET ROMAIN

Itinéraire
Nous commençons à nous repérer : Piazza Trilussa et Piazza Gioacchino Belli ont chacune une statue de poète, le dernier est coiffé du haut de forme de Verdi. Le tram 8 nous emmène piazza Venezia où on nous indique le bus 80 jusqu’à Barberini, là un autre autobus nous conduit à la villa Borghèse . Il reste une promenade de 500m dans le parc jusqu’à la Galerie.
La villa dans la brume

9h, Dans le brouillard, les pins se détachent. Byron, assis sur son socle (vers de Childe Harold). Un cavalier émerge de la brume, c’est Umberto V. Au loin, des clameurs proviennent de l’hippodrome.
La Galerie
La Galerie est perchée sur une colline, des fontaines occupent des creux. La Galerie est précédée par une balustrade portant des statues antiques. C’est une bâtisse de deux hauts étages avec un double escalier portant des cornes d’abondance. La loggia, à l’étage est très ornée.
Pinacothèque

Nous sommes arrivées sans réservation. On nous laisse entrer, à 9h15, il n’y a encore personne. Sur le conseil du Guide Bleu, nous commençons à l’étage par la Pinacothèque.
Les tableaux sont accrochés partout. Nous cherchons les plus fameux : La Déposition du Christ par Raphaël, une prédelle d’Andréa del Sarto, le Saint Sébastien du Pérugin .
la Cène de Bassano qui est surprenante, loin des tableaux figés et solennels ; les convives sont débraillés et semblent même avinés, Jean s’est endormi, les apôtres font de grands gestes, dans un plat il reste une tête de moutons (je pense aux oignons et poireaux de Cènes bulgares) sous la table les chiens attendent les restes.

Dans la salle des maniéristes je retrouve Bronzino (visite récente des portraits florentins à Jacquemart-André) . Nous nous attardons devant certains tableaux. Autour de 10h nous sommes très tranquilles. La foule n’arrivera qu’à onze.
Le classement est en fonction de la provenance : salle de Ferrare, de Venise : des merveilles. Une surprise : Canaletto a aussi peint le Colisée !
Sculpture

Des sculptures sont présentées au milieu des peintures qui les accompagnent.
La bohémienne, la Zingarella de Nicola Cordier en marbre noir, marbre blanc bronze et bronze doré, occupe le centre de la salle X. Une femme portant un chien et un enfant, de Battista della Porta est aussi une autre statue de matériaux composites.
J’ai aussi beaucoup aimé l’enfant et le petit faune jouant avec la chèvre Amalthée du Bernin.

Le rez de chaussée est plutôt consacré à la sculpture. Les chefs d’œuvre du Bernin sont mis en valeur dans de véritables écrins sur mesure. Le Rapt de Proserpine (1621-1622) occupe la grande salle des empereurs au plafond clair où des bandes dorées délimitent des secteurs clairs. Les bustes des empereurs aux têtes de porphyre et aux toges ou cuirasses de marbre jaune sont-ils antiques ou récents ? Proserpine est très gracieuse, la musculature de Pluton est celle d’un Michel-Ange, à leurs pieds Cerbère n’a que deux têtes. Ce groupe est confronté aux marbres antiques de toute beauté.

Scipion Borghèse avait bon goût. Il pouvait obtenir les plus beaux spécimens antiques et tableaux, même au prix des plus odieux chantages. L’Hermaphrodite est un marbre ancien avec une t^te plus récente. Dans la salle dédiée à la Rome antique et aux anciens romains un autre groupe du Bernin tient la vedette : Enée portant Anchise et Ascagne. Une Vérité du même Bernin ne m’a pas convaincue : étrange représentation de la Vérité regardant le ciel en extase et levant un masque. J’imagine la Vérité plus sévère et regardant bien en face.

La Salle Egyptienne est décorée de hiéroglyphes. Sa vedette est une prêtresse d’Isis portant un sistre.
Caravage

La salle 8 est dédiée au Caravage, autre célébrité baroque de la villa Borghèse. Le jeune Homme aux Fruits est le tableau le plus connu, il voisine avec Saint Jean Baptiste encore adolescent et Saint Jérôme à son bureau où est posé un crâne. Jérôme n’écrit pas, son geste traduit l’abandon ou la fatigue.

En face est accroché un autoportrait du Caravage, étonnamment jeune et un grand tableau de David saisissant la tête géante de Goliath. Caravage est mis en scène dans un décor de satyres. Un grand satyre sculpté joue des crotales. Le plafond est en trompe-l’œil figurant des bacchantes : allusion à la débauche du peintre ?
Le Hall d’entrée s’ouvre sur le jardin. Le sol est couvert d’une série de mosaïques antiques sur le thème des jeux du Cirque : gladiateurs ou chasse aux fauves. Les combattants figurent avec leurs noms. Les mosaïques proviennent d’une villa fouillée au 19ème siècle. Un buste de la Muse de Pétrone, m’amuse puisque Pétrone est un des personnages de Quo Vadis que je lis en ce moment.

Dans la salle de Leda, Pauline Borghèse (Bonaparte) sculptée par Canova, alanguie sur un sofa de marbre blanc dans un décor empire est entourée de bas reliefs antiques avec procession de musiciennes.
David, au front soucieux et aux sourcils froncés, est concentré en bandant sa fronde. Derrière lui, sur un fond très sombre, contrastant avec le marbre blanc, le David de Caracciolo.

Apollon, poursuit Daphné qui se métamorphose sous nos yeux. Des feuilles poussent à ses cheveux, des racines à ses orteils. Marbre lisse ou mat, presque translucide aux feuilles, grain bulleux. Le marbre est éblouissant.

Un dernier groupe attire notre attention : un groupe de pêcheurs sur un rocher avec trois petites chèvres, deux barques qui accostent.
Nous sortons à midi. la brume s’est levée. Le ciel est bleu très vif, hivernal, le soleil cogne. Nous nous installons sur un banc de pierre face à la Galerie après avoir acheté un pique-nique à la cafétéria qui vend des sandwiches et salades à un prix très raisonnable.

Une très belle allée va dans la direction de la Villa Giulia – musée étrusque – passe devant le Zoo. Sur notre gauche, dans un vallon herbu, les Romains promènent leurs chiens. Les arbres de la Villa Borghèse sont magnifiques. La silhouette de très beaux pins dominent la porte Pinciana. Au dessus de nos têtes de très hauts chênes perdent leurs glands et nous bombardent avec fracas. L’allée vers la Galerie d’Art Moderne est bordée de platanes immenses et vénérables. Je passe devant un théâtre du Globe, réplique du théâtre londonien shakespearien. La Galerie d’art moderne m’attirerait, il faudrait rester un an à Rome pour épuiser les ressources de ce parc, visiter les grandes et petites casinas. Nous sommes passées le long de l’Uccellaria avec son très beau jardin et de la Casina Meridiana et son orangerie.

15h, nous n’avons pas encore trouvé la Villa Giulia. Après la merveilleuse visite de ce matin et sous le franc soleil, je n’ai as envie de m’enfermer pour une nouvelle visite de musée.
Comment rentrer ?
Les tram 3 et 19 desservent le Musée d’Art Moderne. Le chauffeur du 3 nous conseille de rendre le 19 jusqu’au terminus Piazza Risorgimento et ensuite le 23 qui suit les quais du Tibre. Traverser Rome en tramway, c’est aussi faire du tourisme ! Nous découvrons la grande Via Flaminia, passons le Tibre, le tram passe à côté de casernes et finalement, atteint le Vatican. Etonnamment, aujourd’hui dimanche, même autour du Vatican tous els commerces sont ouverts. Les Romains font leurs courses de Noël, trams et bus sont bondés de gens portant des paquets. Le 23 passe devant le Château Saint Ange au coucher du soleil. Après les murs de la Farnesina nous reconnaissons le pont Sisto et la Place Trilussa.
Ce n’est pas pour te donner des regrets mais nous sommes allées voir la Villa Giulia lors de notre dernier séjour et le musée étrusque est passionnant;. Il est vrai que c’est une civilisation qui m’intéresse beaucoup.
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@claudialucia : le Musée étrusque c’est pour samedi! on a bien fait de le faire le matin, il est énorme et nous étions bien fraîches!
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