Bignonia à Ziguinchor : les billets du retour

CARNET DE CASAMANCE

mangrove
mangrove

A l’entrée de Bignonia sur un grand caïlcédrat, une dizaine de vautours sont perchés. Comme partout il y a un marché, je remarque le « parkings des ânes » qui m’amuse. Bignonia est au carrefour de la route de Banjul en Gambie. La route traverse ensuite une magnifique forêt verte malgré la saison sèche. Les cases rondes ont disparu. A la place il y a de grandes maisons carrées recouvertes de tôle au toit à 4 pans. Les vergers d’anacardiers contribuent à la végétation verdoyante. Puis des étendues très plates salées annoncent la rivière Casamance. Ici aussi on replante la mangrove. Nous voyons de nombreux oiseaux : aigrette noire, aigrette grise, chevalier gambette, martin-pêcheur noir gris et blanc, cormorans.

Ziguinchor :

Aline Sitoeé Diatta à l'escale de Carabane
Aline Sitoeé Diatta à l’escale de Carabane

Nous sommes arrivés vers 10h après un voyage très agréable et découvrons, en passant le fleuve Casamance le port et le bateau Aline Sitoé Diatta, que nous prendrons Jeudi 3 mars, l’usine d’arachides avec le grand tas de cacahouètesque picorent de nombreux oiseaux.

Plusieurs ponts avant d’arriver à la ville. De nombreux oiseaux picorent un gros tas d’arachides à l’entrée du port. Non loin, les bureaux de la Cosama, la compagnie qui assure le trafic entre Dakar et la Casamance. Il nous faut réserver nous même nos places. Je croyais une simple formalité sur la route. Surprise, on ne peut pas pénétrer dans le bureau on donne les passeports et on attend. Sous un auvent il y a trois rangées de bancs métalliques, tous occupés. Il faut patienter ! toujours cette antienne en Afrique. Je suis d’une patience africaine mais je ne comprends pas comment ces réservations fonctionnent. Abou avait dit qu’il n’avait pas pu acheter les tickets parce que les réservations pour mars n’étaient pas ouvertes. On s’apercevra que c’est un mensonge. Le bâteau est presque complet. Nous sommes donc debout, à 10h du matin il fait déjà très chaud à Zinguinchor, Mor a disparu. Je pensais qu’il se chargerait de la corvée, au contraire il est à l’ombre de l’autre bâtiment et nous est d’aucun secours. Nos passeports sont dans les mains d’un employé  qui de temps en temps appelle des noms inaudibles dans le brouhaha. Même si on nous appelait, on ne reconnaîtrait pas nos noms. Au bout de quelques temps, on demande à Mor d’appeler son patron, nous voulons savoir pourquoi les billets n’ont pas été pris par l’agence. Réponse évasive : notre voyage est au mois de mars, les réservations n’étaient pas ouvertes. Plus d’une heure plus tard, après s’être fait repoussé par la police appelée au renfort pour mettre de l’ordre dans la queue, après avoir parlementé avec la « Carte handicapé » de Dominique qui ne peut pas rester debout des heures, quand enfin, donc, nous parvenons au guichet, c’est pour apprendre qu’il ne reste plus de cabines à 2 lits et que les lits du bas des cabines de 4 sont également complets. Si tout a été réservé, c’est que les réservations étaient ouvertes depuis un bon moment ! » Vous auriez dû réserver à Dakar » dit la dame très gentille. C’était exactement ce que nous attendions de l’agence qui ne l’a pas fait ! Heureusement la Carte handicapé débloque la situation. Il y a une cabine handicapé prévue dans le bateau. Elle nous sera attribuée puisqu’il n’est pas possible à Dominique d’escalader pour occuper la couchette du haut. Midi, nous avons, enfin, après avoir gâché la matinée, nos billets en main. Mor réapparait, il a enregistré le véhicule, dit-il. Je me demande bien pourquoi il n’a pas fait la queue pour les billets.

Ziguinchor : rue principale
Ziguinchor : rue principale

Il faut aussi changer de l’argent. A la banque, queue encore. Mor connaît un changeur libanais qui fera le change rapidement. Pas d’officine, c’est une épicerie, particulièrement prospère, clean, bien rangée ; la vitrine est protégée par des barreaux artistiquement ferronnés et peints en rose.  Le commerçant ne m’adresse pas un regard. Il tend une calculette à Mor avec le change 650 (correct) Mor fait la multiplication, me montre le résultat. Je tends la liasse  de 15 billets de 20€, je compte à  haute voix en français (ils conversent en wolof), Mor recompte, le libanais recompte et va chercher dans la caisse 195000Fcfa en coupures de 5000, il compte, Mor recompte, je recompte et les range. Fin.

Le restaurant où Mr nous entraîne est bien caché. Rien  n’indique du dehors qu’il s’agit d’un restaurant. Dans la cour,  3 tables et des parasols. Je demande le plat du jour « gombos ! » et m’en réjouis, c’est exotique et j’adore, le serveur revient « il n’y en a plus ! » on prend ce qu’il y a : un ragoût de viande succulent. Malgré les allures modestes, c’est un bon restaurant. D’ailleurs nous ne sommes pas les seules occidentales à venir déjeuner.

Après déjeuner nous n’avons guère envie de nous attarder dans les rues poussiéreuses de Ziguenchor. Mor propose la visite d’une « Ferme de Crocodile » à la sortie de la ville sur la route d’Enempore. La « ferme » est un zoo bien délabré. La visite des petits crocodiles n’a lieu qu’à 15h. Pas question d’attendre ! On fera le tour des enclos aux grillages rouillés. Les antilopes ne sont plus là, les oiseaux non plus. On voit juste trois crocos endormis qui semblent à moitié crevés (ce n’est pas très vivant un crocodile repu ! Seul intérêt, les végétaux la « ferme des crocodiles » est aussi une pépinière.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « Bignonia à Ziguinchor : les billets du retour »

  1. Tout s’est en gros bien terminé, mais faut être patient, oui (et il fait chaud!)
    Aaaaaaaa les commerçants libanais et comment avoir du CFA! Très très pratique!

    J’aime

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