CARNET IRLANDAIS
Après trois journées ensoleillées la pluie est revenue. Non pas le crachin qui ne me dérange plus, mais la belle pluie qui mouille. Nous traînons dans Clifden, allons à la Station-service faire le plein et vérifier la pression des pneus, puis courses à Supervalu. Un petit tour sur le port.
Upper Skyroad est beaucoup plus spectaculaire malgré la pluie et la brume. L’Irlande m’a appris que la randonneuse n’était pas soluble dans l’eau. Parka, bonnet de laine écossaise, je marche sur la route et exulte, comme une revanche sur les éléments.

A l’intersection de Upper et Lower Skyroad, nous découvrons une route fléchée Dolphin Beach Guest, envahie sur les côtés par les fougères qui balayent la carrosserie, devant un groupe de maisons on peut se croiser. Une voiture vient droit sur nous. Heureusement que Dominique est un as de la marche arrière. La VW apprécie moins reculer en pente, une forte odeur de chaud envahit l’habitacle. Une plage bien caché, sable et rochers est la récompense. Je continue la promenade sur une pelouse verte.
D’après nos guides, des ruines intéressantes se trouveraient sur l’île d’Omey. Je m’étais contentée de marcher sur la plage la première fois. Je suis bien décidée de la visiter. Malgré le mauvais temps, le parking est plein et il y a du monde sur la chaussée submersible. J’ai bien fait de laisser la cape de randonnée. Je croise trois français en train de batailler avec leur poncho plastique qui se gonfle comme une voile au vent (il n’y a que les français pour revêtir les affreux ponchos de Décathlon), les Irlandais, Britanniques, ou néerlandais sont imperméabilisés de nature. Déjà, en Bretagne on me regardait avec commisération attifée pareillement.
Sur l’île, pas de voitures, une seule route. Les vaches couchées regardent passer le train de visiteurs. Quelques maisons de vacances à louer, une ferme. Au centre de l’île un petit lac où les goélands barbotent à la place des canards. Plus loin, une haute dune. Il est 13h15, j’ai faim, il serait raisonnable de retourner sur terre à 14h. Je suis rentrée à temps : une averse particulièrement violente me trempe juste avant d’arriver.
Je suis tellement mouillée qu’il faut remonter à l’appartement pour me changer.

Dernier tour pour revoir Mannin Bay (je sais maintenant que ce que j’’avais pris pour des coraux est du maerl). La fumerie de Ballyconeely est ouverte mais les visites sont terminées. Le saumon bio est hors de prix, on prend du maquereau qu’on emballe dans une boîte isotherme en polystyrène puis dans un carton où il se conservera 4 jours. Les goélands qui se disputent les têtes de saumon à l’arrière de la fumerie donnent un curieux spectacle.
A Gorteen, je trouve le chemin dans la dune qui rejoint Dog Bay, décidément la plus belle plage de la région.