CARNET TUNISIEN DU NORD AU SUD
Une bergeronnette grise vient voleter à notre carreau. » Elle est migratrice » dit Rahma qui fait partie de la LPO. Les grands oiseaux qui volaient groupés le cou tendu sont des grues cendrées qui hivernent sur Kerkennah.
Petit déjeuner différent de celui d’hier : une omelette décorée avec une feuille de menthe, des câpres, des rondelles de tomates et un radis. Dans une coupelle du miel de datte-maison.
Au moment du départ, Rahma coupe des narcisses à multiples pétales et cueille deux grosses oranges. Elle me montre les escargots qui sortent de leur cachette avec la pluie. Sur l’île une espèce d’escargots s’enterre pour estiver. C’est une espèce en danger que Rahma protège.
Le vent, la pluie ont lavé l’air et les végétaux ; les rafles des dattiers sont orange vif.
Arrêt pour photographier la kerkenaise en ciment du carrefour : dans les jattes le blé a germé, de belles pousses vertes sortent. On pense à Osiris.
Ferry
C’est un ancien bateau grec, sous la peinture bien rouillée on lit son ancien nom. Un homme vient taper au carreau : il vient nous rendre le livre que nous avons laissé à la Maison d’Hôtes (on l’a terminé et on l’avait laissé pour les prochains). C’est amusant de se rendre compte comment on a été vite rattrapées et de constater la gentillesse des tunisiens.
Il fait beau sur le continent alors qu’il pleut sur les îles. Dès l’embarquement je distingue Sfax avec la montagne de phosphate qui parait blanche de loin et qui devient noirâtre au fur et à mesure qu’on s’approche.
Nous quittons Sfax plus facilement qu’on y était entrées en traversant des zones industrielles, raffineries mais peu de villages. A Nakta une plage organisée. Dans les oliveraies la récolte bat son plein. La route de Sfax à Gabès(135 km) est bien roulante et contourne Gabès. Après Gabès elle devient étroite et saturée en camions. Les ventes de carburant clandestines sont à touche-touche, les quantités proposées aussi bien en bouteilles qu’en bidon sont importantes. Comment tolère-ton un tel commerce. Aux alentours de Gabès un marché de poteries est organisé avec des emplacements numérotés : vente de jarre, plats à tajine, dattes paniers, vanneries ; A qui sont-elles destinées ces marchandises ? Je vois mal des touristes rapporter une grande jarre, vu la taille et la qualité proposée : céramique d’usage courant.
Nous quittons la route P1 Médenine-Tripoli à Mareth pour la route de Djerba. A mesure qu’on s’approche de Djerba, le paysage se transforme : on voit des étendues sableuses arides. Les puits ressemblent à ceux de Djerba.
A Jorf la file d’attente est longue. Les bacs font des aller-retours. Ils sont au moins quatre à se relayer. Il semble qu’ils font la course. Le passage est très court, environ un quart d’heure.
Je suis étonnée par la densité des habitations sur Djerba et du nombre de constructions neuves ; je ne reconnais plus rien. A Houmt Souk je téléphone à MBarka qui me donne les directions par téléphone.