CUBA 26 février 2004
Au petit matin, le crépitement des grosses gouttes qui s’écrasent sur le ciment de la cour nous a réveillé. L’averse a duré quelques minutes mais le ciel reste menaçant. Cela contrarie notre projet d’excursion à la montagne.
Je fais un tour à la Galerie marchande moderne (en $ )acheter des yaourts . Je m’oriente maintenant bien dans les rues de Trinidad. Notre gîte est un peu en retrait de la Ville Historique. Les enfants des écoles sont encore en sortie: gym sur la place de la Mairie en short et en T-shirt blanc, au milieu des passants.
La montée est impressionnante, la route heureusement en bon état. A chaque détour, nous pouvons admirer le panorama jusqu’à la mer. Les flancs de la montagne sont couverts d’une végétation très dense. : arbustes épineux, grands arbres souvent couverts de lianes. A un arrêt nous avons la surprise de trouver un curieux oiseau grimpeur brun avec une longue queue qui saute de branche en branche. Un petit écriteau prévient « route dangereuse » . La route décrit une sorte de huit avec des épingles à cheveux .
Topes de Collantes est une station de cure.. Le village est très laid, peu d’agriculture, des HLM dans un état désastreux, une sorte de lycée moche, au sommet un hôtel monstrueux, soviétique, véritable ministère de Bucarest, des parkings immenses . Sous le ciel gris, ce n’est guère engageant.. L’employé à l’accueil, en revanche, est très aimable. Il nous dirige sur un parking .6.5$ par personne pour descendre à la Cascade (trois heures par un sentier difficile) . Nous renonçons, il recommence à pleuvoir, c’est un peu décevant.
A l’entrée de Trinidad, une pancarte signale une autre cascade à 5 km. La piste longe une rivière sinueuse bordée d’arbres immenses. En remplacement de la randonnée de Topes de Collantes nous pensons aller jusqu’au restaurant et à la pisciculture, je ferai le chemin à pied.
A côté du restaurant, un jeune homme se précipite pour nous vendre des tickets d’entrée pour le sentier de la cascade : 6.5$ « comme toutes les cascades de Cuba », jus d’orange à la fin inclus . Selon lui, le sentier est facile : 3.5 km en 2h30.

Le temps s’est amélioré. Nous emportons le pique-nique. Le sentier est très, très bien aménagé. Des panneaux rappellent l’histoire de l’esclavage. Dans ce massif montagneux, des esclaves marrons pouvaient se réfugier. Le sentier s’élève ensuite au flanc de la montagne dans une jungle touffue. En contrebas, la rivière. Rapidement, le « chemin facile » devient très pierreux et très glissant. Heureusement il est équipé d’une rambarde. Les équipements sont très bien conçus : le bois est attaché par des liens végétaux du meilleur effet avec des poubelles en palmes très discrètes . Nous avançons en pleine jungle dans la touffeur et l’humidité d’après l’averse. Les oiseaux invisibles font un raffut exotique. Des lianes dégoulinent des arbres. Au sol, des mousses étranges frisées, des fougères, …Un animal énigmatique : silhouette de lézard, des ventouses aux doigts, une crête blanche sur le dos roux, reptile ou batracien ? Je n’ose pas attraper cette créature gracile. Tout à l’heure, un oiseau étrange a attiré notre attention : gros comme un pigeon, marron avec une longue queue. Sa démarche est étonnante, au lieu de voler de branche en branche, il marche et sautille en haut de son arbre .

Une sorte de buvette-restaurant, dans une jolie paillote aux murs de planches blanchies, ressemblant à une maison de village sert des repas à de nombreux touristes . Retrouvant nos collègues touristes, l’aventure dans la jungle prend une allure plus tranquille . Nous pique-niquons dans un coin ombragé sur de jolis bancs de bois en face d’un trou d’eau avec un petit ponton pour la baignade ? Des centaines de petits poissons nagent dans l’eau limpide. Je jette des miettes de pain, les poissons grouillent et font de furieux remous. En rentrant Dominique débusque un petit serpent très mince qui sort du chemin assez paresseusement pour que nous puissions l’observer. Le chemin du retour est plus facile. Un observatoire a été construit pour observer les ruches suspendues des abeilles sauvages. Ce sont des gâteaux de cire allongés suspendus à la falaise comme des stalactites. A la jumelle je distingue bien les alvéoles mais pas les abeilles.

Le temps s’est remis au beau. Nous retournons à la mer. D’abord à la Boca, sur une petite plage que nous avions repérée à l’arrière d’un petit port de pêche. Quelques petits palmiers donnent de l’ombre. Le sable est grossier et l’eau n’est pas très claire. Nous préférons nous installer plus loin. Un restaurant de fruits de mer annoncé par une gigantesque langouste de plâtre abrité dans une paillote ouverte à tout vent, a installé sur la plage des parasols en paille et des lits de plage . Nous en louons deux et y passons le reste de l’après midi . La mer est haute. Avec le vent, les vagues sont trop fortes pour nager près des rochers. J’avais pris les sandalettes en plastiques . Comme j’avais transpiré pendant la promenade, je suis ravie de pouvoir me rafraîchir dans l’eau . Les vagues ne sont pas assez fortes pour me déséquilibrer sur les galets , mais je ne peux pas nager . Les baignades sont donc courtes.
Sur un petit ponton de bois, nous assistons à un spectacle inédit : une blonde en string s’appuie à la rambarde et se penche . Monsieur photographie ses fesses. Elle fait bouffer sa crinière dans le soleil et prend des poses suggestives. Les vagues viennent se briser sur la petite digue . Aphrodite nait de la vague. On se dirait dans un magazine porno. La lanière de son soutien gorge descend jusqu’à celle qui lui passe dans la raie des fesses renforce l’obscénité des poses suggestives. Toute la plage écarquille ses yeux. Même les trois Italiennes en bikini qui allumaient les messieurs d’un certain âge , sont scandalisées.
6Vers 6h nous retournons à la Boca. Les pêcheurs ne sont pas venus sans doute à cause des vagues. Nous sommes déçues de pas retrouver l’animation de la veille. Même le soleil n’est pas aussi brillant. Les montagnes sont grises et de gros nuages bourgeonnent. Est ce encore un front froid ? Le dernier nous avait apporté du mauvais temps pour trois jours. Nous avions lu qu’en février, il y avait en moyenne quatre jours de pluie. Nous allons dépasser largement cette moyenne.
Il s’en passe des choses sur les plages cubaines ! La dernière scène est plutôt comique. J’aurais préféré la balade des cascades.
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Super cette escapade à Cuba
Ah que de souvenirs ! Nous y sommes allés en février 2017 et avons sillonné la moitié de l’ile à vélo.
https://randovelo.touteslatitudes.fr/cuba-con-bici/
Un mois génial au plus près des Cubains.
Bravo pour votre blog
Amicalement
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Vois avez bien roulé
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Et tu as pu savoirquels étaient les noms de tous ces oiseaux ou autres animaux ? La vue est splendide du haut de la route.
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@claudialucia : dans les arboretum le nom est en latin mais dans la nature difficile de nommer les espèces tropicales
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