CARNET DES ABERS

La météo est exécrable mais on ne se laissera pas intimider!
Quand nous arrivons, le port de Portsall est très tranquille ce mardi de fin septembre. Je trouve les balises du GR34 rue des Pêcheurs. Il passe entre les maisons sur de petites rues puis suit la côte découpée de pointes rocheuses terminée par des rochers spectaculaires. Je retrouve Dominique garée devant un minuscule port, pas de quai mais une dizaine de bateaux à l’eau.

En face, la très belle plage de sable de Tréompan. J’aimerais la parcourir pieds nus mais il fait très frais et j’ai peur de ne pas passer les barres rocheuses qui coupent la plage. La mer est haute mais de faible coefficient. Cela passe. Une volée de limicoles s’est posée : gravelots, courlis ou bécasseaux. J’ai encore oublié mes jumelles. La pointe est sableuse et annonce les Dunes de Tréompan et la Plage des Trois moutons.
Depuis le début du séjour, nous avions décidé d’aller au restaurant le premier jour de pluie. Nous n’avons donc pas emporté de pique-nique. Ce matin les restaurants de Portsall étaient fermés. Le soleil se pointe : nous allons faire les courses à Ploudalmezeau. Le chantier qui barre la route va nous compliquer les trajets toute la journée (le GPS l’ignore et nous dirige vers cette tranchée infranchissable). Dans un si petit bourg Leclerc a installé un magasin gigantesque où je trouve crevettes, salade carotte, ananas et surimi.
L’après-midi, nous explorons la côte au Sud de Portsall.

Kersaint, juste à la sortie de Portsall possède une magnifique chapelle : Notre-Dame-du-bon-secours (1518). Kersaint « village des saints » doit son nom aux deux saints, Saint Tanguy et Haude. Selon la légende, Tanguy aurait décapité sa sœur Haude près d’une fontaine. Trois vitraux (1901) et deux statues rappellent cette histoire. De beaux vitraux contemporains très lumineux éclairent cette chapelle, église et sonorisée. l’association locale invite aussi à consulter leur site web

Un peu plus loin dans les terres se trouve le puissant donjon de Trémazan. Donjon carré XIV ème siècle appartenant à la famille du Chastel.
le GR34 suit la côte en corniche (parallèle à la route touristique) jusqu’au petit village d’Argenton.

Sous une pluie battante nous faisons halte à la petite chapelle Saint Samson, toute petite, isolée dans la lande. A côté, une croix et une dalle. Autrefois il y avait un menhir miraculeux : il suffisait de se frotter le dos pour se débarrasser des rhumatismes. Construite en 1785, elle est toute simple. Saint Samson ait un moine gallois venu au VIème siècle évangéliser la Bretagne.
Après Argenton, la côte devient plus échancrée, découpée avec des pointes, des îlots, des roches émergées.

La Chapelle Saint Gonvel est bien cachée à proximité d’un dolmen dans un écrin de verdure. Si j’avais eu l’information sur place, j’aurais cherché la stèle gauloise couchée à un angle. Le dolmen est d’approche difficile, on l’a juste entraperçu.
A la pointe on signale des fours à goémon. Tout le long du littoral on peut retrouver ces anciens fours où l’on calcinait le goémon pour récupérer les cendres riches en soude qui servait, entre autres – à l’industrie du verre. En général il s’agit d’une simple tranchée bordée de pierres mais ici il semble que ce soit un complexe plus important.
Nous poursuivons la route jusqu’à Porspoder. Sous la pluie le village n’offre pas son visage le plus avenant. On s’engage dans la petite presqu’île du Vivier. Il y a bien des viviers mais on n’y vend ni huitre ni moules. Ce sont des bacs expérimentaux de la station de l’IFREMER.
Je termine le circuit à pied sur le GR jusqu’à Saint Samson. il pleut, il vente, il grêle même. Par chance j’ai le vent dans le dos. Je me persuade que puisque nous ne sommes pas en sucre nous ne sommes pas solubles dans la pluie (surtout ne pas dire « qu’on ne fond pas« ). Cela ajoute même à la dramaturgie des vagues qui explosent sur les roches. Promenade sublime!