exposition temporaire jusqu’au 11 février 2023
Entrée gratuite, de lundi au samedi -inscription obligatoire

Comment présenter du Street Art dans une exposition ou un musée? Le Street-art appartient à la rue, au métro en tout cas à l’espace urbain. Il surgit par surprise, colore notre quotidien. Il provoque . Il est vulnérable aussi menacé aussi bien par les services de nettoyage que par les tags d’autres artistes. Ephémère, sur une palissade de chantier ou sur le wagon du métro. Il amuse la rue, est-il soluble dans un musée?

L’exposition Capitale(s) est ambitieuse : elle présente 60 ans d’art urbain.
Les précurseurs,ont occupé l’espace de la rue dès les années 1960 avec les papiers collés de Ernest Pignon Ernest, ou les affiches lacérées et graffitis de Villéglé . Silhouettes bombées héritiers de Calder ou de Miro de Zlotykamien.
1982 : arrivée des Tags avec BANDO réunissant graffeurs, DJs, Break Dance et rappeurs. Les Writers décorent les rives de la Seine, puis les palissades du Louvre, et à partir de 1986 investissent Stalingrad quand ils ne tagguent pas le métro C’est là que la scénographie devient problématique : pour rendre compte de leur travail il faut montrer des photos qui fatalement seront petites et en petit format l’effet est détruit.
le Ticket-choc montre le détournement d’affiches du métro avec comme point commun l’introduction du fameux ticket jaune à bande rouge
La vidéo permet de montrer les graffeurs à l’œuvre, donner la parole aux artistes, aux institutions (le métro, la SNCF). Un reportage sur les tags de la Station Louvre-Rivoli est particulièrement intéressant. La télévision montre le scandale des statues peinturlurées, parle de saccage, les voyageurs du métro sont outrés. On imagine la transgression, l’action subversive tandis qu’un taggueur interviewé dit qu’il cherche seulement à montrer sa production au plus grand nombre de spectateurs.
Keith Haring 1987 réalise une œuvre de grande taille à l‘hôpital Necker
Autre champ investi par les artistes : les catacombes
« les Catacombes sont le Musée du Graffiti[…] en prise directe avec le passé »

une vidéo montre la réalisation d’une œuvre s’apparentant à la mosaïque, les calligraphies, les silhouettes blanches et le travail au pochoir.
La suite de l’exposition montre une série de styles très variés, d’œuvres très différentes allant de la petite mosaïque d’émoticônes pixellisées réparties dans tout Paris

Une vidéo montre le mur du square Karcher investi par différents artistes pour faire une fresque très sophistiquée pour certains. On peut suivre les différentes techniques.

la suite de l’exposition se consacre à des vedettes de l’art urbain comme C215, Banksy ou Miss.tic. Une vidéo Banksy/Géricault montre le cri d’alerte du plasticien en faveur des migrants et son œuvre : un radeau s’inspirant du célèbre tableau du Radeau de la Méduse.

D’autres artistes que je ne connaissais pas sont mis à l’honneur comme Swoon et son collage sophistiqué.

On montre donc les œuvres du jeune André, sous plexiglas (?) celle de Cristobal Diaz . Dans une salle on voit une calligraphie se défaire comme si on rembobinait le film et s’effacer les fioriture pour découvrir à la fin le motif initial. Ne pas oublier les fragiles fresques à la craie de Philippe Beaudeloque , les ombres électriques de Zeus… L’art urbain est beaucoup plus complexe que je ne l’imaginais.

C’est dans la rue de Rivoli, sur les grilles de l’Hôtel de Ville que j’ai trouvé les œuvres qui m’ont le plus parlé. Elles se trouvaient à leur place !
je le préfère aussi à l’état « naturel »!
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