Le Roi et l’Horloger – Arnaldur Indridason

LITTERATURE ISLANDAISE

Arnaldur Indridason est mon écrivain de policiers islandais favori. Je me délecte de ses séries avec Erlendur et Konrad. Le Roi et l’Horloger n’est pas un polar mais un roman historique. Sur le conseil de Claudialucia, j’ai téléchargé ce livre il y a bien longtemps dans ma liseuse.

« Il se souvenait avoir entendu parler de ce territoire septentrional éloigné uniquement pour ses volcans, tremblements de terre et famines. Il y avait une dizaine d’années, la moitié de l’île avait été ravagée par des éruptions qui avaient causé une terrible disette, les Islandais avaient donné à cette catastrophe un nom qu’il n’avait jamais réussi à prononcer correctement. Möduhardidi1, et qui signifiait Famine de la Brume ou quelque chose comme ça. »

Le narrateur est un horloger islandais, Jon Sivertsen, fasciné par l’horloge astronomique de Habrecht, réplique en miniature de celle de la cathédrale de Strasbourg, en ruine dans les greniers du palais royal de Christianborg, à Copenhague. Jon Sivertsen se donne pour mission de réparer la merveille.

Pendant qu’il démonte la pendule et fait l’inventaire des pièces manquantes, il a la surprise d’avoir la visite du roi Christian VII (1745-1808), en robe de chambre et passablement aviné.

Le roi Christian VII est considéré comme fou à la cour et a perdu toute autorité. Il erre dans son palais et trouve un certain réconfort à observer l’horloger travailler et à lui tenir compagnie en racontant des histoires de son île lointaine et inconnue : l’Islande.

Le roman est construit en entrelaçant deux récits : l’histoire tragique des parents de Jon, exécutés comme des criminels, et celle de la restauration du chef d’œuvre. Au fil des pages on comprend l’intérêt du souverain pour l’histoire des parents de Jon. Ils ont commis l’adultère et pire encore l’usurpation de paternité. Dans la société prude et luthérienne, la fornication et l’usurpation de paternité sont punis de mort.

Malheur à ceux qui de dogmes odieux

Profitent pour se servir et prospérer

Plutôt que de servir la vérité

Et souillent le nom de notre Seigneur Dieu.

Christian VII a subi les dures punitions de son père Frédéric V dans son enfance, sa rigueur. Il est aussi concerné par l’usurpation de paternité : la rien Caroline-Mathilde avait pour amant le médecin de la cour Johann Struensee et a conçu un enfant : la princesse Louise-Augusta que le roi a reconnu comme sa fille tout en sachant très bien qu’elle était la fille de Struensee. Christian VII. Le récit de l’horloger le fascine mais déclenche aussi de violentes crises de folie que redoutent les courtisans du palais.

Finalement, Jon réussit à retrouver les statuettes manquantes et à remonter les mécanismes.

Son métier lui avait apporté l’apaisement dont il avait besoin. N’avait-il pas justement cherché une consolation en réparant les horloges parce qu’il avait sur elles un pouvoir et qu’il pouvait remettre en état ce qui s’était brisé, cassé en morceaux ? N’avait-il pas passé sa vie entière à réparer les rouages du temps de manière à ce qu’ils puissent à nouveau fonctionner aussi bien que s’ils n’avaient jamais été endommagés ? À rassembler les morceaux pour les reconstituer en un seul objet ?

Ce Roi fou a inspiré un roman Le médecin personnel du Roi  d’Olov Enquist et un film Royal Affair.

Lire aussi l’article sur le blog de Dominique ivre de livres

Et  celui d‘Inganmic 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

15 réflexions sur « Le Roi et l’Horloger – Arnaldur Indridason »

  1. Je ne savais pas qu’Indridason avait aussi un roman historique, c’est intéressant ! Je me souviens avoir lu avec intérêt le livre d’Enquist il y a quelques années.

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  2. Une amie me l’a prêté ; il est toujours dans ma PAL. J’ai beaucoup aimé la série des Erlandur, mais je me suis lassée de Konrad. Je ne pense pas que je lirai le dernier paru.

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  3. Bonjour Miriam, j’avais apprécié le film Royal Affair (une histoire tragique). Et je suis aussi très fan d’Indridason (j’ai lu tous les « Erlendur » et les « Konrad »). Je note ce livre ci pas encore lu ni son dernier paru avec Konrad. Bonne journée.

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  4. Bonjour Miriam, j’avais apprécié le film Royal Affair (une histoire tragique). Et je suis aussi très fan d’Indridason (j’ai lu tous les « Erlendur » et les « Konrad »). Je note ce livre ci pas encore lu ni son dernier paru avec Konrad. Bonne journée.

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