CHALLENGE JACK LONDON

Confinement: pas de librairie, pas de médiathèque.
Téléchargeons!

Premier essai 0.99€. Illisible! il manque des lettres : mots étranges, vais-je jouer aux devinettes?
Deuxième essai : 7€93 encore des coquilles, mais moins Une typographie bizarre centrée. Ce n’est pas confortable à lire.
Au confinement comme au confinement!.
Avant que Claudialucia n’initie le challenge, je pensais que London – auteur de l’Appel de la Forêt et de Croc-blanc écrivait de romans d’aventure et de nature sauvage, lectures jeunesse. Une Fille des Neiges pouvait entrer dans cette catégorie. La Peste Écarlate, une dystopie…Martin Eden, un roman d’apprentissage plutôt autobiographique changent de ton. Le Peuple de l’Abîme est un reportage social, autre facette de l’oeuvre finalement très diverse.
le Nomade des étoiles a pour titre américain The Star Rover et anglais The Jacket. C’est encore une oeuvre originale qui ne ressemble pas aux précédentes, roman fantastique ou témoignage, dénonciation de traitements cruels en prison.
Ô mes concitoyens, ô vous qui tolérez tous ces chiens pendeurs, vous qui les payez et leur permettez de lacer en votre nom des malheureux dans la camisole de force, laissez moi vous expliquer un peu de quoi il s’agit, car vous l’ignorez sans doute. Alors vous comprendrez comment, à force de souffrances, je me suis, vivant, enfui de cette vie, et devenu maître de l’espace et du temps, j’ai pu m’envoler hors des murs de ma géhenne, jusqu’aux étoiles.
La dénonciation de l’isolement « la cellule solitaire » de la camisole de force « jacket » et très accessoirement de la peine de mort m’ont énormément touchée.
Ces pratiques cruelles sont difficilement imaginables, il faut le talent de London pour que le lecteur ressente la douleur du condamné, la barbarie de la prison californienne. Témoignage ou fiction? Darrell Standing, Ed Morell et Oppenheimer ont-ils véritablement existé ou sortent-ils de l’imagination de London? Les conditions de détention sont décrites avec réalisme. On imagine le prisonnier jouer avec les mouches, communiquer avec les cellules voisines en frappant de petits coups d’un alphabet secret, le laçage de la camisole est impressionnant. A la suite de la parution du Vagabond des Etoiles, la punition de la camisole de force fut abolie en Californie.
Oui, durant deux cent quarante heures. Cher et douillet concitoyen, sais-tu que ces deux cent quarante heures équivalent à dix jours et dix nuits? Tu hausses les épaules, en déclarant que nulle part dans le monde civilisé, dix-neuf cents ans après la venue du Christ ont lieu de telles horreurs. Je ne demande pas de le croire. Je ne le crois pas moi-même. Je sais seulement que je les ai subies à Saint Quentin et que je leur ai survécu.
J’ai été moins sensible à l’aspect fantastique du roman. Pour supporter la douleur intolérable de la camisole de force sur des délais très longs le condamné « s’évade » par la pensée de son corps en catalepsie. C’est ainsi que libéré de son corps il explore les étoiles. Catalepsie? Expérience de mort imminente? Je suis assez incrédule.
Darrell s’évade de sa cellule, dans l’espace (les étoiles) et dans le temps. Il retrouve ses vies antérieures, soldat romain de l’entourage de Pilate à Jérusalem, enfant dans une caravane de pionniers dans la conquête de l’Ouest, marin hollandais échoué en Corée, naufragé solitaire sur un îlot rocheux. Si on considère chacune de ses « vies » comme des nouvelles aventureuses, ou des contes. Certains récits sont très réussis. J’ai vibré pour la migration des chariots dans les terres des Mormons, la soif des migrants, l’attaque des Indiens. La survie du Robinson sur son îlot m’a aussi transportée. En revanche, les tribulations coréennes m’ont agacée et les épisodes bibliques m’ont laissée froide. Je ne crois pas à la réincarnation ou la métempsycose. A l’époque de la rédaction du roman, certaines personnes pourtant très sérieuses d’adonnaient au spiritisme. Même Victor Hugo faisait tourner les tables. je suis complètement imperméable à ces pratiques et même cela m’agace.
Evidemment cela ne doit pas préjudicier de la valeur littéraire d’un livre. London transporte le lecteur même si le fond de l’histoire est peu réaliste. Les incursions de London dans le domaine fantastique sont une nouvelle preuve du génie de l’auteur.
voir l’article de Claudialucia
et celui de Lilly
