
En rentrant de Lemesos, une route emprunte la ligne de crêtes et arrive directement à Kouklia.
Le paysage est très agréable, vignoble autour d’Arsos puis collines en terrasses herbues avec une végétation assez rase de chênes verts en buissons genets et lentisques Un joli village est adossé à la pente : Dora. Puis on descend très vite sur la bande côtière par les vergers de caroubiers et d’orangers Le site archéologique est fleuri de mimosas.
Château Covocle
Avant de visiter, nous lisons l’histoire et les légendes de l’antique Paphos : Palaipaphos, la ville d’Aphrodite ; (Nelles p117)(Guide bleu p169) Le musée est installé dans un joli manoir franc construit sous les Lusignan au13ème siècle : le château Covocle qui servit aussi de sucrerie. . L’exploitation de la canne à sucre était vraiment une exploitation industrielle : le raffinage, le stockage la fabrication des poteries, l’exportation se faisaient au stade industriel. La meule de pierre qui écrasait la canne, verticale, est encore posée sur un disque de pierre entaillé d’une rainure pour que le jus s’écoule.
Déesses mères
Comme à Kolossi, très belle salle voûtée. Le musée est assez vieillot, les panneaux un peu défraîchis, mais il est intéressant. Aphrodite se présente sous forme d’un rocher vert de forme phallique. J’imaginais une belle sculpture grecque, pas une seule ! Dans les vitrines de l’âge de Bronze, quelques petites statuettes en terracotta représentant des déesses mères .C’est tout pour Aphrodite.
Kyrinas
En revanche, le personnage du roi Kyrinas, fondateur mythique de Paphos l’Antique est un personnage haut en couleur. Selon nos livres il aurait promis à Agamemnon 50 navires comme contribution à la Guerre de Troie et n’aurait envoyé qu’un seul bateau et 49 maquettes. Selon le musée, ce sont des vivres qu’il n’aurait pas livrés. Attirant ainsi la malédiction d’Agamemnon, il serait mort lors d’une joute musicale dont l’enjeu était la mort .En outre, Kyrinas : coucha avec l’une de ses filles Myrrha en myrte pour sa punition. Le petit Adonis résultant de ces amours incestueuses fut retrouvé quand on fendit l’arbre. Ce genre de légendes me ravit.
Autre histoire révélée au musée : le siège de la ville par les Perses. Pour construire une rampe, les assaillants récupérèrent des statues et des colonnes dans le sanctuaire. Comme les archéologues ont dû s’amuser !

Si la visite du Musée était distrayante, le site est un peu décevant, d’autant plus que le vent s’est levé apportant des nuages. Mes lunettes de soleil et mon chapeau de paille m’encombrent Nous découvrons la mosaïque de Léda et le Cygne (la copie, l’original est à Nicosie) .Pour imaginer les temples grecs et romains. Il faut vraiment faire un gros effort d’imagination, il ne reste plus que les soubassements et quelques blocs cyclopéens dans un coin. (Le site fut occupé par les mycéniens) .
Katholiki
La petite église blanche Katholiki est tout à fait charmante, avec sa coupole et son toit cylindrique blanc, cela change des églises montagnardes à toit pentu. Comme elle est ouverte, nous entrons et regardons les fresques qui ne soutiennent pas la comparaison avec celles que nous avons vues hier, Nous devenons difficiles. !