Sur les bords de la « main road », sur les rochers, poussent des bouquets ras de petites fleurs roses. Les crêtes se détachent, de temps en temps, nous reconnaissons l’Olympe, ses neiges et ses antennes. La forêt couvre tout le massif.
Kykko est perché sur un sommet, le monastère est imposant avec ses hauts bâtiments de pierre. Son campanile, à l’écart, ne porte pas moins de six cloches. Un policier garde le parking, nous arrivons dans le plus grand monastère renfermant un véritable trésor. Dans le cloître fleuri des dizaines d’hirondelles font de la voltige Des dizaines de nids sont construits sous les poutres. Les fresques du XIXème sont trop modernes pour être intéressantes. Chaque entrée est décorée de mosaïques brillantes avec profusion d’or.
Le musée est impressionnant : tout est fait pour éblouir le visiteur : la pénombre, le sol de granite poli étincelant, les chants liturgiques, les vitrines capitonnées de velours violet. Tous les ors des icônes, l’argent des croix et des lampes pendues à de longues chaînes. L’éclairage des icônes les met en valeur : répétition infinie sur le thème de la Vierge et l’enfant, selon une représentation précise : la joue de Jésus touche celle de sa mère penchée vers la gauche. Vitrines de vêtements ecclésiastiques, étoffes chamarrées, rebrodées, aux motifs floraux ou étranges (ailes des anges sur un cercle blanc). Tout concourt à donner une idée de richesse et de puissance : les fastes de Byzance. Le profane en reste tout écrasé devant une telle splendeur ! Je suis seule dans le musée, intimidée. C’est presque un soulagement quand arrive une famille grecque, bambin dans les bras !