Nessebar : après midi tranquille

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Eglise des Archanges

Saint Spas est à deux pas de l’Hôtel, de l’autre côté des thermes. C’est une petite église enterrée plus récente que les autres (1609)

Derrière Saint Spas, les rues sont beaucoup plus tranquilles, moins envahies par les marchands, les pavés irréguliers, la vigne et la végétation plus abondantes. Nous goûtons ce calme et découvrons la très jolie église des Archanges Michel et Gabriel (13ème)fermée, dont les décors extérieurs sont intéressants, intégrant ronds et croix vernissées. De l’autre côté de la place ombragée, deux terrasses de café sont vides, l’église Sveta Paraskeva est également fermée et délicatement décorée avec les briques en arêtes.

La dernière visite est celle « Musée ethnographique », en fait, l’église moderne très encombrée d’objets du culte sans aucun intérêt pour nous et des fresques modernes sans grâce.

Sur le chemin Sainte Sophie, la grande cathédrale « vieille Métropole » fondée dès le 5ème siècle. Toits et coupoles ont été détruits mais les ruines ont belle allure.

carnet moleskine, au café en face des Archanges

Fin des visites ! On profite de la douceur de l’après midi à une table en terrasse entre les Archanges et S Paraskeva. J’entreprends le dessin des l’église des Archanges. Dessiner au café est un moment privilégié, je me laisse imprégner de l’atmosphère du lieu. Le dessin me force à observer les détails.

Baignade. J’essaie la plage sud qui a de jolis parasols près de l’amphithéâtre. Déceptions : des cailloux sont tapis sous le sable grossier, les algues vertes battues par els algues rendent la baignade désagréable et cachent le fond. De plus, l’eau n’est pas assez profonde pour nager tout de suite. Après cette tentative, je rejoins l’autre plage protégée par la digue du restaurant de poissons. J’avais pris our du sable les coquilles de moules et d’autres coquillages pilés qui coupent un peu les pieds. Deux mètres plus loin, c’est assez profond pour nager. Des bouées délimitent le périmètre de baignade, je fais mes allers-retours comme en piscine dans l’eau tiiède et calme tout juste soulevée par le ferry qui passe au loin puis par le gros bateau de croisière.

Coucher de soleil sur le port à 8h40 ? Dîner dans la rue d’une pointe de pizza délicieuse et glace. Je déambule dans la nuit qui sied bien à Nessebar : les éclairages mettent en valeur les ruines de Saint Sophie.

Nessebar : Musée Archéologique

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Le Musée archéologique se trouve  à l’entrée de la ville, près de la digue. Avec la réduction du billet combiné, nous faisons la dépense de l’audio-guide ce qui est une excellente idée.

Quand Nessebar était Messembria

Musicienne

La première salle est occupée par une maquette de la ville et une exposition temporaire «Musique et Danse dans l’ Antiquité » : terracottas de musiciens et d’acrobates, des vases grecs à fond noir.

Hécate à figure triple, protectrice des voyageurs était autrefois placée à un carrefour (statuette 30cm). Deux bas-reliefs présentent les stratèges de la ville procédant au sacrifice d’un bélier. Les boucliers sont accrochés au plafond ainsi que cuirasses, jambières et casques. Au dessus de l’autel cylindrique, une stèle montre les fondateurs de la ville (Marsias et ?)

4 Hydries de bronze servaient d’urnes funéraires. Deux portent des appliques d’une grande finesse. La plus belle figure Borée enlevant Oreithya (4ème siècle  av.JC) .

 

La ville de Messembria était riche : on a retrouvé des trésors composés de bijoux d’or magnifiques ; Les orfèvres thraces et grecs connaissaient  les techniques d’émaillage, de filigrane et de granulation. Les pierres dures taillées (Aphrodite et Athéna) étaient enchâssées dans un sertissage d’or.

Je remarque un récipient (genre cruche) avec la tête de Dionysos.

La collection numismatique témoigne également de la richesse de Messembria. Qui a battu monnaie depuis le 5ème siècle : oboles, drachmes, tetradrachmes, certains imitaient la monnaie d’Athènes (quelques fois avec des erreurs dans la graphie grecque)D’autres identifiaient la provenance de Messembria : tête casquée de Marsias (fondateur de la villeà sur l’avers, une roue avec l’indication META . les pièces romaines sont celle d’Hadrien (117-118), Caracalla(198-217) Septime Sévère(193-211) Gordianus et Tranquillina ???

Des poteries et des pierres tombales avec racontent l’histoire de Nessebar, sa conquête par les Bulgares, puis par les Croisés au 13ème siècle le retour à Byzance, entretemps les destructions par un séisme.

Au sous-sol, une collection d’icônes : comme en Crète, une école de peinture subsista sous la domination ottomane au 17ème-18ème

Nessbar : cartes anciennes &églises

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briques roses et vernissées du Pantocrator

Avant que la foule n’envahisse les petites rues et que le soleil ne chauffe les pierres, la promenade dans Nessebar est agréable. Nous découvrons des ruelles préservées des marchands et des placettes calmes.

Première visite à l’Eglise du Pantocrator située sur la place principale en face de la Poste. De l’extérieur, l’église est décorée de tessons vernissés vert clair et de croix en céramique vert foncé (creuses) en lus des mosaïques de pierre et briques des autres églises. Plusieurs rangées de pièces vernissées brillent sous le soleil. L’église a été transformée en Galerie d’expositions.

L’exposition actuelle : Cartes anciennes  est passionnante. La plus ancienne est un fac-similé d’une copie du 13ème siècle d’une carte des routes romaines du 4ème siècle. Méditerranée et Mer Noire sont très étroites tandis que les côtes sont dilatées latéralement. Aux nord, des pointes alignées : limes ou Carpates ?

Un portulan du 14èmedécrit le Pont Euxin et toutes les colonies grecques dispersées sur son pourtour. Une carte italienne de 1393 montre Bulgarie et « Romania ». Curieusement, Romania n’est pas la Roumanie actuelle au nord de la Bulgarie mais toute la thrace jusqu’à l’Egée et le Mont Athos.

1684, la Carte de Giacomo Cantellido Vignola représente la Bessarabie peuplée de Tatari di Budzlak au nord du Danube et Tatari di Dobruss- sujjetti al turco ainsi qu’un royaume de Bulgarie( ?)

1737  le Royaume de Bulgarie s’étendant de Bourgas jusqu’au nord du delta du Danube me laisse perplexe, ces territoires étant restés ottomans jusqu’à la fin du siècle suivant.

1744 Nessebar est encore mentionnée sous son ancien nom de Messembria.

Saint Jean Alithurghetos

L’église Saint Jean Alithurghetos (14ème ) regarde la côte sud au dessus de l’amphithéâtre. Elle est bien ruinée. Sa décoration, jeu de pierres et briques, en croisillons, est très élaborée.

Saint Stephane

Saint Stéphane  est la plus belle église. Dans le narthex, le Jugement Dernier avec son fleuve rouge en diagonale séparant ceux qui vont au paradis de ceux qui vont en Enfer est classique. D’habitude l’enfer est plus amusant. Avant la conquête turque les fresques étaient à l’air libre. Ce sont les Ottomans qui reconnaissant la force de la fresque la firent enfermer  et gommer  les visages  et effacé l’enfer au 17ème siècle. L’intérieur est couvert de peinture. La Dormition de la Vierge est magnifique, les anges soulèvent des petits nuages avec des têtes. . Lazare est entouré de bandelettes comme une momie. Pour la Pêche miraculeuse, on remarque le barbecue dans un coin..Ces fresques sont très expressives avec beaucoup de mouvement. En revanche la rangée des saints debout au registre inférieur, sont hiératiques.

Nessebar : une petite île très touristique

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Eglise du pantokrator


L’arrivée dans  les nouveaux quartiers de Nessebar est peu plaisante, encore des immeubles énormes, des panneaux publicitaires. Le GPS nous guide dans une urbanisation balnéaire horrible avant de parvenir à la vieille ville de Nessebar sur sa petite île reliée à la terre par une digue.  Au poste de contrôle (entrée d’un grand parking), je brandis le voucher de l’hôtel qui sert de laisser-passer. Balkania a bien fait les choses. Une place de parking est réservée à l’hôtel.

L’Hôtel Royal Palace est un vrai 3 étoiles, climatisé, une réceptionniste stylée et gentille, tout le confort. Le balcon donne sur une courette. Entre les maisons, on devine la mer. Le plus insolite et charmant se trouve dans le couloir : des arches de briques et pierres, construction byzantine incluse dans le bâtiment moderne. Les serviettes sont moelleuses et immenses, à ces détails on reconnaît le vrai trois étoiles ! La carte du restaurant s’avère décevante : des plats internationaux et sans intérêt, rien de ce qui fait notre ordinaire en Bulgarie, ni poivrons farcis, ni aubergines, ni soupes au tripes ou aux haricots, à la place des consommés de poulet ou de la soupe à la tomate !

La télévision donne toute satisfaction : sorties vidéo pour nos câbles, Euronews et CNN pour les nouvelles du Monde. Elles ne sont pas réjouissantes : à Bourgas, non loin d’ici, un car de touristes israéliens qui arrivait de l’aéroport a été victime d’un attentat.

Le tour de l’île se fait en une petite heure. Le parking nord assez étendu sépare la ville des quais. Le charme vient de la mer. Les immeubles de la station balnéaire qui tapissent le golfe ne sont pas si déplaisants, vus de très loin. Les collines sont boisées. Vers la pointe, une petite plage invite à la baignade tranquille. Comme un éperon, sur pilotis un restaurant s’enfonce dans la mer, restaurant de poisson qui arbore un drapeau grec à côté du drapeau bulgare et de celui étoilé de l’Europe. La côte sud est bordée par une route en corniche. Des restaurants ont construit des terrasses suspendues au dessus de l’eau. C’est tranquille, classe, et sûrement cher. On y propose crevettes, gambas, fritures et moules mais les prix ne sont pas affichés, mauvais signe !Une autre plage avec des parasols se trouve au pied d’une horrible boîte géante : boîte de nuit ? club de plongée ? ou terminal des ferries ? je n’ai pas bien compris, à fuir. Plus loin le quai d’où partent les ferries et des bateaux de grande taille. Un trois mâts qui croisait dans la baie déverse un flot de touristes attendus par des autobus. C’est sans doute, à son bord, qu’on admire le coucher de soleil avec une flûte de champagne (publicité trouvée dans la chambre de l’hôtel).

Nessbar, petit port de pêche

Un petit port de pêche avec des barques colorées est niché dans une anse non loin de l’amphithéâtre aux arches antiques. On fait les réglages d’une sono impressionnante. Je pénètre ensuite dans une zone de baraques, mi-marché de Noël, mi-marché africain, on y vend tout et n’importe quoi, des chaussons fourrés aux chapkas, des produits de beauté à la rose aux masques africains, sans oublier les bibelots en coquillages, les tatouages-décalcomanies, les aimants criards et les cartes postales érotiques. Es baraques cachent la mer. Sur le quai, des bateaux-taxis hèlent les clients dans toutes les langues (surtout russe et anglais), faisant la navette entre le Vieux Nessebar et les plages Sunny Beach. En face, une sorte de rempart, série de restaurants sur deux niveaux, beaucoup moins jolis que sur la côte sud. Les plats sont standardisés. Les calamars remplacent les poissons, pizzas et salades composées sont photographiées pour les illettrés – usines à touristes !

Pour l’usine à touristes, je n’ai encore rien vu. Du quai, Nessebar est ravissante avec ses maisons traditionnelles aux toits en pyramides de tuiles rouges. Maisons à un étage en encorbellement. Les premier étage en bois rappelle les maisons turques, la vigne court en tonnelle. De loin, l’ensemble est homogène et charmant. Au niveau du trottoir, en revanche, c’ »est la catastrophe. Le Mont saint Michel est un désert commercial à côté des rues de Nessebar. Pas un centimètre qui ne soit consacré à la vente. Si on lève les yeux, c’est pour voir des dentelles, des nappes à rares vertes ou rouges, des tenues de marins du 6mois au XXL, et cela dans le meilleur des cas. Dans le pire, ce sont des empilements de mugs sérigraphiés à l’effigie des vedettes, fesses et seins en cartes postales. Pas de vitrines décorées, ni de boutiques d’antiquaires, ni commerce d’alimentation. Rien de banal ou de quotidien pour reposer les yeux. Encore moins de boutiques de luxe. L’or et l’argent s’exposent avec leur teneur en carats. Les églises byzantines sont noyées dans cette masse de marchandises. J’avais espéré que le soir, après la fermeture des sites touristiques, aurait apporté une trêve et de la tranquillité. Erreur ! Les navettes apportent des stations balnéaires leurs cargaisons de dîneurs qui préfèrent les terrasses sur mer aux salles à manger climatisées des grands bastringues. Nessebar ne désemplit pas. D’ailleurs, ces visiteurs sont-ils des passionnés d’histoire antique ou byzantine ? N’est-ce pas justement le supermarché à souvenirs qu’ils recherchent ?

coucher de soleil sur la Mer Noire

Plages de la Mer Noire de Varna à Nessebar

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bords de la Mer Noire, avant les promoteurs....

En route

10km avant Varna, je mets en route le GPS  qui nous guide sans encombre à travers la grande ville. Si facilement qu’on hésite. Et si on visitait le Musée Archéologique ?

L’autoroute, puis la route traverse des forêts de magnifiques chênes. On la quitte à Blitnatsi pour la petite station de Kamtchia. La mer est cachée par les feuillages. Nous arrivons sur la rivière Kamtchia à un débarcadère, départ de promenades sur le fleuve. Retour en arrière. On dépasse un complexe sportif géant flambant neuf et on s’engage dans un village de vacances avec des bungalows en bois à moitié abandonnés, vides et en ruine, certains encore occupés. On aboutit à une plage de sable fin très large. Plage familiale publique où les familles sont venues avec parasol et glacière. Un marchand ambulant vend des beignets à la criée. Deux tavernes toutes simples sur le bord de la plage, l’une OLYMP blanche aux lettres bleues pourrait être grecque puisque l’alphabet cyrillique et grec utilisent ces mêmes lettres, l’autre CHEKbAP m ‘intrigue, je m’interroge sur ce chèque ou cheik arabe ? Cela se lit tout simplement Snack bar. Difficile de nager : l’eau n’est pas assez profonde et des petites bestioles attaquent. En bonne naturaliste j’aurais dû en capturer une et l’examiner, je me contente de me donner des grandes claques sur les jambes pour m’en débarrasser.

Obzor

Vanté par nos guides, décrit comme un village agréable doté de belles plages de sables, nous avons décidé d’y piqueniquer avec encore une baignade en perspective. Malheureusement les promoteurs ont construit depuis la dernière édition du Petit Futé des immeubles monstrueux qui ont bétonné le littoral sur des kilomètres. On trouvera quand même une faille dans le mur pour atteindre la plage.

Eminé

Pour fuir le béton nous avons trouvé une étape sauvage : le Cap Eminé. Le nom d’Eminé me fait penser à une jeune fille turque et me plait. Le goudron a depuis longtemps disparu de la piste en très, très mauvais état ; 6 km très éprouvants pour la voiture neuve ! A n’emprunter qu’avec un 4×4. Pourtant, deux belles berlines, Mercedes et Audi nous précèdent. En haut de la côte, un grand loup de bois domine le cap. Deux directions différentes s’offrent à nous, redoutant une nouvelle épreuve, on n’ira pas plus loin.

Obrochiste

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Nous avons quitté sans regret le « complexe ethnographique »,  notre chambrette monastique et son personnel négligent. Au petit déjeuner, pain perdu graisseux et mal cuit avec une sorte de tisane où flottait une rondelle de citron. Dommage qu’un si bel endroit soit si mal géré. Malgré les photos du Prince Charles, l’accueil est loin d’être princier !

Obrochiste

Premier bourg en direction de Varna. Nous cherchons le Teke Ak Yazala Baba. Après avoir erré dans le village je demande à la dame qui balaie l’église  le  « manastir », et, saisis dans le flot de paroles, qu’il se trouve sur la route d’Albena, à la sortie du village.

Une rotonde, colonnade aux arches islamiques se trouve dans un jardin public. Une véritable armée jardinières y travaille (ou plutôt est assise, binette à la main). En ruine plus loin le tekke, imaret avvec une haute cheminée et tombeau à coupole argentée. Au tombeau, je suis accueillie par les aboiements aigus d’un chiot qui ne m’impressionne pas. L’arrivée de la chienne, mamelles pendantes, est plus dissuasive. Une dame intervient. Elle me tend une feuille imprimée en Français et me fait signe de m’asseoir sur un banc.  Je résume ici :

imaret

Les Kazalbachians pensent qu’ Akyazala Baba est enterré là. Les Chrétiens pensent que c’est saint Athanase. Les deux pensent que le Saint est protecteur des animaux domestiques.  La tombe était couverte de cadeaux.

A côté se trouve l’Imaret avec une grande cheminée, décrit par Evliya Cheleby en 1652, il y avait 100 derviches.

Le tekke existe depuis le règne de Murad II(1421-1451).

La religion des derviches Aliana d’après l’imam Ali dit que dieu est Un et qu’on l’appelle seulement d’après différents noms. Cette pensée crée la tolérance.

La dame ouvre un placard où se trouve une petite chapelle et allume un cierge. Sur la tombe se trouvent différentes dentelles et serviettes

la Mer Noire : cap Kaliakra

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cap Kaliakra

Nous avions l’intention de déjeuner sur le port de Balcik mais il est malaisé de circuler en été dans une station balnéaire. Après avoir négligé le parking du port,  on se retrouve au port de commerce avec des entrepôts peu sympathiques et pas de terrasses de restaurant.

On suit l’indication Thracian cliffts (un golf et les projets immobiliers qui vont avec). Les golfs sont souvent situés dans les meilleurs endroits. La route longe la mer puis arrive à Kavarna nettement moins chic que Balcik. Toutefois on a fait des efforts d’urbanisme : les murs aveugles des HLM de ciment à la mode soviétique sont peints de grandes fresques représentant des vedettes locales du rock, de la pop, chevelus guitaristes, chanteuse avec son micro. Cela égaie un peu !

Déjeuner à la ferme des moules

"ferme de moules"

A la sortie de Kavarna la route file au nord vers Durankulak et la Roumanie. Nous la quittons et traversons le petit village de Balgarevo où on vend d’énormes melons jaunes et des pastèques dans la rue. Un panneau indique la « ferme des moules », une étroite route descend vers la mer. Pas de plage mais deux restaurant s de moules en terrasse sur le bord de l’eau. Des moules fraîches servies de toutes les manières, en cassolettes, à toutes les sauces (noix de coco entre autres), en farce pour les feuilles de vigne ou de chou, en soupe, en salade …Nous commandons une salade « Nuit romantique » servie dans un poisson de verre, tiède, petits pois crus, moules nappée d’une sauce rose. Ensuite une petite friture (10 levas) très bien servie, la portion va pour deux. Le décor est parfait : les tables sur le bord de l’eau sous un filet(camouflage militaire) qui projette des ombres ajourées sur la terre. Les falaises de Thrace sont en  calcaire tendre, la pente est adoucie par des buissons. La Mer Noire est calme et vrete. De nombreux goélands voltent et se posent. Les serveurs sont habillés en marinière à rayures. Nous admirons leur dextérité à porter les plateaux (le record 2 faitouts et 7 cassolettes d’une seule main. ). C’est vraiment un  moment très agréable.

Cap Kaliakra

On paie 3 levas à l’entrée du parking.

Une première statue, colonne blanche ondulante célèbre les 40 vierges qui ont noué leurs cheveux pour plonger dans la falaise et échapper aux massacres turcs. Les guides racontent tous cet épisode. Sur place, on n’insiste pas trop. Au bout du parking, autre statue : un guerrier martial, monument aux morts (explications en cyrillique). On entre par une poterne dans la forteresse. L’enceinte d’un mur médiéval a été restauré.

Histoire du Cap Kaliakra

Le peuplement du Cap Kaliakra est millénaire. Les Thraces l’appelaient Cap Tirisis et la ville Akre. Au 4ème siècle Lysimachos, un des héritiers d’Alexandre le Grand, transforma la forteresse pour en faire sa résidence. Le roi thrace Roimetalias (11av. JC-32apr. JC) reprit la forteresse. Le cap Tirisis et Akre passèrent aux mais des Romains en 15 apr.JC. En 341 Flavius Hermogenes, commandant de la cavalerie de Constantin entreprit des constructions. A la fin du 4ème siècle elle fut détruite par les Avars. Puis elle resta byzantine jusqu’à la conquête turque au 15ème siècle.

C’est une jolie promenade dans les ruines et sur les bords de la falaise sous un vent frais qui agite la Mer Noire (bleue) de petites vagues. Vers le nord, les falaises sont colorées : des niveaux oxydés alternent avec les horizons blancs créant des rayures. Les maisons et églises sont trop ruinées pour être lisibles par de simples passants. On a aménagé dans une grotte un petit musée plus intéressant par les maquettes et panneaux explicatifs que par les objets présentés.

Au retour, on achète un melon avec la ferme intention de ne rien consommer au restaurant de l’hôtel avec sa carte prétentieuse et mensongère et ses prix exorbitants.

La fin de l’après midi se déroule tranquillement à la piscine.

Arrivée à Dobarsko, Kasha Vassil

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Dobarsko est le dernier village au bout de la route à 1070m d’altitude. Ses maisons s’étagent sur la pente. Un ruisseau le découpe en deux quartiers. Il est célèbre pour son église peinte et ses grands-mères chantantes.

Comme d’habitude,  nous ne trouvons pas tout de suite les chambres d’hôtes de la Maison Vassil (pourtant, très facile à situer puisqu’à l‘entrée du village). Nous demandons notre chemin aux grands-mères qui causent, assises sur leur banc devant leur porte. Bien sûr, elles connaissent mais leurs explications sont confuses. A la troisième tentative, une dame monte à ma place dans la voiture et nous y conduit.

La Kasha Vassil est un gros pavillon de trois étages avec une architecture biscornue, des balcons de bois clair, un escalier en hélice. Katia nous accueille en Français et nous conduit dans notre chambre au premier étage. Deux lits, une lourde table carrée au plateau de marbre, une armoire moderne avec une niche pour la télé, en face, sur quelques étagères, des livres. Deux chaises servent de tables de nuit et, luxe rare, deux appliques à la tête de lit. Impression bizarre de ne pas être à l’hôtel mais plutôt dans une chambre d’enfants qu’on aurait repeinte après avoir enlevé photos ou posters de vedettes. Katia nous met à l’aise, nous montre la terrasse et l’évier caché par le bar. C’est là que nous dînerons.  La terrasse domine le jardin où poussent des haricots géants qui dépassent d’un bon mètre les maïs déjà grands. A plus de 240°, nous sommes entourées de montagnes : les sommets du Pirin rocheux, dé coupés qui culminent à 2900m (Vihren) et plus loin, Rila vers le nord ouest. A contrejour, on croirait que les sommets qui brillent sont couverts de neige. Le lendemain matin, avec un meilleur éclairage, je distinguerai les arêtes rocheuses dénudées des sommets ;

Que faire ici ? demande-t-on à notre hôtesse qui, pour plus de commodité, fait venir sa voisine, une parisienne mariée à un Bulgare qui construisent une maison. C’est un peu tard pour l’église peinte qui ferme à 17heures. Les ours de Belitsa , prévus demain.Pour les Grzands mères, elles se déplacent à domicile pour des spectacles mais c’est cher : au moins 100 levas, elles sont 12. Ce n’est pas dans notre budget !

A deux pas, un lac est un but de promenade agréable, occasion d’observer l’irrigation des jardis par des rigoles qui conduisent l’eau tantôt chez l’un tantôt chez les autres. Le niveau du lac est bas à cause de la sécheresse. La vue est somptueuse.

Je pars explorer le village. Dobarsko est un village vivant, pas un village-musée ou une station touristique. A 18h les hommes rentrent des champs, souvent sur une carriole tirée par un cheval. Homes et femmes à pied portent à l’épaule, une lourde binette, presque une houe. Les femmes qui étaient assises dehors sur les bancs sont rentrées préparer le repas. Ce sont les hommes maintenant qui occupent les bancs.Trois font bouillir quelque chose qui bouillonne dans une sorte de lessiveuse sur un feu de bois. Comme il y a un couvercle, j’en resterai avec ma curiosité.

Des adolescentes téléphonent, une gamine écoute sa musique (MP3) très fort. Des enfants dévalent la pentte sur leur vélo, prenant de l’élan pour remonter de l’autre côté du ruisseau. C’est un village ordinaire. Les maisons ont été crépie au goût de chacun, orange, jaune ou lie de vin, ou pas crépie avec des briques qui s’écaillent ; si l’argent a manqué pour la peinture on  a laissé le ciment gris, coquetterie : une frise en tessons de bouteilles qui fait le tour de la maison. Autre coquetterie : on a pavoisé avec un foulard à fleurs au lieu du drapeau bulgare. J’imagine un code : quand le foulard est sorti l’amoureux peut venir.

Vers le haut du village, il reste des maisons anciennes de bois sur un socle de galets comme celles de Bansko. Ici, elles s’écroulent un peu, mais sont bien vivantes avec leur tas de fumier et le bois pour l’hiver. J’aimerais continuer dans la montagne le sentier mais les aboiements des chiens m’en dissuadent.

J’écris sur la terrasse, regardant le soir descendre sur les montagnes qui nous entourent. La voisine doit avoir un cochon enfermé, je l’entends grogner. J’aimerais que la Française réapparaisse pour que je l’interroge sur la vie villageoise.

Baltchik : le jardin et le palais de Marie de Roumanie

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la roseraie sur le bord de la Mer Noire

Baltcik se trouve à une vingtaine de kilomètres de Prilep.

Le Jardin et le Palais de Marie de Roumanie sont très bien indiqués. A la sortie du parking (cher 2levas/h) tout un commerce attend les visiteurs. Officines de change (taux peu intéressant), supermarchés, restaurants roumains, souvenirs. Les restaurants roumains sont alléchants : nous avons toujours bien mangé en Roumanie.

plantes rares

L’entrée est chère (10 levas) . Dans le premier jardin les végétaux sont regroupés par collections rangés par écosystème. Dans un intéressant ensemble d’halophytes j’apprends le nom d’une immortelle très commune et ubiquiste que nous avons rencontrée sous diverses latitudes : Armeria maritima. Cactées et succulentes doivent ici supporter la gelée, certaines résistent jusqu’à -30°. Le second jardin est beaucoup plus vaste et en pente. C’est le royaume de l’eau : bassins ronds, ruisselets, petits ponts, source miraculeuse, cascades…Des pavillons sont disposés dans le parc. Celui de Marie de Roumanie est juste en face de la plage. De style orientalisant il porte une tour en forme de minaret. Il faut suivre la foule des touristes roumains et russes qui se suivent de pièce en pièce. Peu de souvenir de la souveraine : la coupole est le hammam, quelques photos sur els murs, une collection d’icônes, un bureau. Personnalité intéressante que cette princesse anglaise, petite fille de Victoria qui épousa Ferdinand de Roumanie qu’elle n’aima pas. Les princesses ne sont pas mes héroïnes favorites mais je ferai une exception pour celle-là !

le palais de Marie de Roumanie

Bordant la plage, la roseraie est magnifique. Les roses se portent bien en Bulgarie ! Elles embaument. Au niveau supérieur, une allée de lys au parfum entêtant conduit à un « cloitre »aux arcades romantiques – fausses ruines rappelant la Côte d’Azur ou la Riviera. L’architecte qui conçu le « nid » de Marie était italien.

Petite placette devant la chapelle. Un abri pour la « source miraculeuse » vénérée par les chrétiens pour une sainte qui aurait été torturée pour ne pas abjurer sa foi que par les musulmans à cause de ses souffrances.

Marie de Roumanie

Des panneaux commentent les étapes du parcours, soulignent les vertus de l’eau pour guérir de la mélancolie. La plupart des pavillons ont maintenant des fonctions marchandes : le moulin était déjà la cave royale et les cuisines de Marie ont été convertis en restaurant chic, des soieries sont vendues dans une petite maison…des souvenirs moins classieux tout le long du chemin qui retourne aux voitures.

Prilep: notre hôtel « complexe ethnographique »

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l'hôtel imite un monastère


 Prilep est un petit village; notre Hôtel « Complexe ethnologique » est situé à l’écart. On y accède par une mauvaise piste pleine de trous. Le portail en bois donne sur la bassecour avec canetons, poules et outils agricoles anciens ? Je traverse le vaste restaurant avec de grandes tables et des bancs sous des abris de bois. Notre chambre est situé dans l’hôtel « monastère », trois bâtiments en U bordés de coursives de bois avec de magnifiques escaliers.

Si la construction extérieure imite celle des monastères, l’aménagement intérieur de la chambre dépasse les cellules monacales en simplicité ! Deux lits, une table de nuit, une télé qui ne marche pas, des fenêtres petites qui s’ouvrent à moitié. Pas de place pour caser les valises, aucune déco, même pas une chaise. Une poutre mal confortable sert de banc sur l’étroit balcon.

La piscine est à l’écart, assez grande, mais colonisée par deux familles roumaines très bruyantes et des français désagréables. J’arrive quand même à faire mes longueurs et me rafraîchir.

Diner au restaurant : la carte est prétentieuse et décevante. Les prix dépassent tout ce qu’on a vu jusqu’à présent  et il n’y a rien de ce qui est écrit sur le menu. Je dîne d’une soupe et d’un yaourt et fais recompter deux fois l’addition.

 

le restaurant très fleuri


L’âne sert de réveille-matin.

Au petit déjeuner, le décor fleuri est agréable avec d’amusants objets. La banitsa est raplatie et ne supporte pas la comparaison avec ce que nous avons goûté précédemment