vers la mer, les Pierrres Plantées, traversée de Varna

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Les pierres plantées

A Shoumen, voulant brancher le GPS,  je m’aperçois que mon sac à dos avec Carte bleue, carte d’identité, téléphone, appareil-photo, n’est pas dans la voiture. Sueurs froides. DT a l’idée d’appeler mon téléphone. Au 2ème appel quelqu’un  décroche. Je l’avais oublié à côté de la table du petit déjeuner. Merci à nos hôtes et Balkania!

En théorie, 56km séparent Shoumen de Varna par l’autoroute. En moins d’une heure, nous devrions être arrivées. L’autoroute est coupée, la route nationale, bondée, et des convois agricoles ralentissent le trafic. Tellement contentes d’avoir retrouvé le sac, nous prenons un homme en stop. Nous sommes incapables de lui expliquer qu’on ne s’arrêtera pas à Varna mais aux Pierres Plantées. On le largue donc à Denya et on cherche le fléchage marron des attractions touristiques.

Au bout de quelques temps, ne voyant rien venir, nous nous arrêtons derrière un véhicule portant un gyrophare. La police ? Une jeune fille très jolie et sympa en T-Shirt marin nous renseigne. Quand elle tourne les talons je vois qu’elle n’a rien sous la marinière, ni short, ni jupe, ni culotte.

Les Pierres Plantées.

Les pierres plantées ressemblent à de grosses colonnes plantées ans du sable blanc fin. Quelle colonnade ? Quel temple antique ? Quels guerriers pétrifiés ? quels arbres ? Le panneau parle de forêt pétrifiée.

L’histoire est autre : la mer a laissé, il y a 50 Millions d’Années une couche calcaire surmontant des sables fins. Une couche d’argile imperméable, sous le sable poreux, a retenu l’eau. Les percolations d’eau dans les fissures du calcaire ont provoqué des concrétions, stalactites, formant de grosses colonnes dans le sable. Par la suite l’érosion a déblayé le calcaire et le sable. Les stalactites ainsi dégagés sont restés en place formant cette colonnade pittoresque et pas si étrange que cela !

Varna

Varna est une très grande ville. Comme toujours, les abords sont colonisés par les grandes surfaces commerciales, malls, concessionnaires automobiles….La circulation est canalisée dans une grande avenue. On se retrouve au centre-ville piégées : impossible de s’arrêter ou de se garer.

Comment flâner dans Varna quand le parking est impossible ? Je repère  la Cathédrale, le Musée, le Jardin Maritime que nous nous proposions de visiter…Arrivées à la mer, déception, une barrière en  interdit l’accès, plage privée, pas de parking. De rage, je prends la décision de brancher le GPS direction Prilep. Puisqu’on ne peut pas s’arrêter, autant arriver le plus vite possible et profiter de la piscine !

Varna devrait pourtant être agréable avec ses beaux arbres, ses jardins bordant le littoral de la Mer Noire ! la voiture en ville est une nuisance.

La route suit la côte mais de loin. On ne voit la mer que furtivement, puis on ne la reverra plus ; Tournesol et maïs. Le blé a été moissonné, les champs sont labourés. Puis on atteint des collines boisées.

 

Shoumen, mosquée, forteresse, monument des Fondateurs de la Bulgarie

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Malheureusement la mosquée Tombul est en ravalement


Cherchant Pliska, on se retrouve à Shoumen, grande ville aux barres et aux tours modernes, quartiers peu engageants. Où se trouve donc la Mosquée Tomboul ? Il faut chercher les quartiers anciens. Il est 13h par plus de 35°, personne à qui demander son chemin. Au hasard, à la sortie de la ville, près des collines, surgit le minaret fin minaret turc comme un crayon taillé. Malheureusement la coupole célèbre, renflée, est en travaux sous des échafaudages. L’accueil est bon enfant, ni voile, ni burnou, ni casier à chaussures. Je n’ai rien sur la tête et les bras découverts. « no  problem ! » dit le jeune homme qui vend les tickets (4levas) et qui me donne un commentaire en français polycopié sous plastique. Construite en 1744, c’est une mosquée baroque décorée par les meilleurs artistes. Décoration florale, camaïeus, paysages, elle serait très belle sans tous ces tubes métalliques. Des tapis et kilim tapissent la cour autour de la fontaine des ablutions qui doit être fonctionnelle puisque des serviettes- éponges y sont étendues ce qui n’arrange pas les photos. De petites coupoles argentées à la mode turque coiffent les bâtiments bas.

la forteresse de Shoumen, au loin on aperçoit le Monument des Fondateurs

Une route monte  à l’assaut des collines boisées. La forteresse de Shoumen se dresse à 473m. La tour carrée de pierre blanche guette. On peut en faire le tour. La vue est très étendue malgré la brume de chaleur ? En face se dresse le Monument des Fondateurs de la Bulgarie . le mur d’enceinte de la forteresse a été restauré récemment. Il est en pierre blanche sans aucune patine. A l’intérieur de l’enceinte tout l’espace est occupé des fondations des bâtiments, églises et maisons. Cette colline fut occupée depuis le 5ème   siècle av JC : Thraces, Gètes, romains, Byzantins (5ème -7ème ) s’y sont succédés. Le musée minuscule est décevant à moins de lire le bulgare.

Asparouh, le fondateur

La route qui rejoint le Monument des fondateurs de la Bulgarie, au sommet de la colline passe par un frais sous-bois d’épais feuillus. De l’eau glacée sourd des fontaines. On oublie la canicule (avec la climatisation de la voiture). A la caisse, la dame parle très bien Français. Elle st contente de me raconter son voyage dans le Midi, Marseille, Aix, Avignon. Les billets spéciaux destinés aux étrangers ressemblent à des diplômes :

« UN BILLET POUR UN VOYAGE DANS LE TEMPS »

Le monument date de 1981. Des cubes monstrueux coiffent la colline. On les prendrait pour des hangars superposés plus que pour une œuvre d’art. Du plateau, on descend un escalier monumental pour pénétrer à l’intérieur de la construction. Une sorte de faille verticale isole un bloc quasi vertical recouvert de mosaïques noir, blanc rouge et dorée, d’un groupe de solides de béton aux formes géométriques, cristaux monstrueux portant des sculptures géantes de granite.

Le premier groupe représente Asparouh, le fondateur sur son cheval triomphant suivi d’un chien destiné au sacrifice. Sous le sabot du cheval, Orphée est en compagnie de 4 fées. Rappel du Célèbre Cavalier de Madara ? Le cheval est à peu près réussi. L’homme et ceux des autres groupes s’ispirent de l’esthétique Goldorak (ou Playmobil). Goldorak-Asparouh plante son glaive dans la terre « Ici, s’établira la Bulgarie ! »

Monument des Fondateurs de la Bulgarie

Le groupe suivant est la « galerie des Khans » Thervel (705) aida l’empereur Justinien, Khroum (803-807) atteignit Cosntantinople, Omurtag (815) fut le bâtisseur.

Les trois personnages verticaux allongés, sont encastrés dans le mur. Un peu plus loin, Boris 1er convertit la Bulgarie au christianisme. La mosaïque géante célèbre la diffusion de l’écriture slave « Âge d’Or » de Cyrille et Méthode, ce qui explique le fond doré.

L'Age d'Or : invention de l'écriture cyrillique

Si l’esthétique est contestable, le monument est pédagogique. J’ai maintenant de bons éléments de chronologie. C’est aussi un symbole du régime qui l’a fait édifier (1981) à rapprocher peut être du Palais monstrueux de Ceausescu à Bucarest.

Madara et la forteresse du kan Omurtag

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le cavalier de Madara

A 9h15, nous voilà en route pour Madara par les chemins de traverse  dans  les cultures de framboises à grande échelle, les lavandes et le maïs alternant avec les tournesols. Sur les bas-côtés et dans les jachères les fleurs de chicorée bleues sont bien fournies.

Un écriteau marron signale la forteresse du Khan Omurtag(814-831) . Le chemin est très dégradé. Même les carrioles à cheval le parcourent avec prudence pour ne pas verser dans les nids de poule. Avec notre voiture neuve, nous roulons sur des œufs. Le kilomètre annoncé paraît interminable. Le site est bien là : les fondations de pierre d’environ 1.20m de hauteur, il y a de nombreuses pièces. Evidemment, pas d’explications, on n’y comprend rien. C’est passionnant de remonter dans le temps : de Véliko Tarnovo (12ème– 10ème) à Preslav (9ème – 12ème) nous arrivons au début du 9ème siècle.

On contourne Shoumen pour trouver la route de Varna et de là Madara. Il reste à montre 220 marches pour atteindre la base de la falaise où est gravé le Cavalier de Madara, cavalier bulgare du début du 7ème siècle suivi de son chien qui neutralise un lion. Le lion représenterait l’empereur Justinien, le cavalier le Khan Tervel(705).

Madara : grotte des Nymphes

De la plateforme sous le cavalier, un sentier conduit à la Forteresse. Quelle forteresse ? Je renonce pour descendre à la Grotte des Nymphes, la falaise moussue dégouline d’eau que les visiteurs recueillent dans de petites bouteilles. Du tuf se forme, les eaux ralenties par la végétation et chargées en calcaire cristallisent et forment une roche caverneuse. Un vendeur de souvenirs attire les promeneurs en sonnant de la cornemuse. . On aurait pu visiter un petit musée, voir les Bains bulgares mais nous ne les avons pas trouvés.

Pliska – première capitale de la Bulgarie, fondée par le Khan Asparouh en 681 – palais, Grand Palais, basilique… étaient à notre programme. Nous ne trouvons pas la route et il fait vraiment très chaud.

Notre gite à Dragoevo : le jardin extraordinaire

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sous la tonnelle


Le GPS nous a conduit au centre du village de Dragoevo devant un bâtiment moderne avec une statue, très urbain pour ce petit village perdu. Les maisons sont-elles vides ou le village est-il seulement endormi dans la torpeur de 14h, un jour de canicule largement au dessus de 35°C. Enfin, nous trouvons une femme qui nous met dans la bonne direction. On se perd. Des jeunes s’apprêtent à monter en voiture « Suivez nous ! ». Faute de comprendre le Bulgare leur geste était éloquent. Notre hôtesse nous attendait. Après la visite de toute la propriété, elle nous annonce que nous serons les maîtresses des lieux. Elle habite en ville. La maison, le jardin sont à nous !

La maison est un bâtiment blanc tout en longueur. Des piliers carrés soutiennent une galerie couverte. Le terrain étant en pente, à l’extrémité il y a un étage. Un escalier de bois arrive à une terrasse aménagée avec des banquettes recouvertes de kilims avec des coussins. Les chambres ressemblent aux pièces des maisons-musées; Des broderies au point de croix, des kilims, coussins, une table basse ronde et des objets anciens sur une étagère dont le champ est décoré de dentelle ; Rouets et navettes, divers objets de la ferme, font de la maison un musée ethnographique.  Sous la terrasse, une salle très fraîche est meublée avec de longues tables et des tonneaux – la cave !

sous la tonnelle

Le plus extraordinaire, le plus agréable est le jardin. Des bordures de buis taillé bas courent le long d’une tonnelle où 4 tables rondes permettent de s’installer à l’ombre sous de beaux raisins qui se préparent. Perpendiculairement à la tonnelle, un auvent de bois abrite des tables allongées en cas de pluie ou de grosse chaleur. Entre la tonnelle et la maison, un pommier, un pêcher et en dessous des fleurs : géranium, mufliers, zinnias et roses. Côté jardin, un abricotier croule sous les fruits et un petit poirier porte une future récolte. A l’arrière des arbres fruitier, le potager est florissant. Les tomates ont plus de 2m de haut, elles sont attachées à de gros bâtons épais comme des manches à balais. Plusieurs variétés ont été mélangées : énormes cœurs de bœuf, tomates cornues, grosses variétés à farcir, petites pour els salades. Des poivrons et piments poussent en rangs serrés. Les courgettes donnent des courges épanouies.

A notre arrivée le propriétaire arrosait les piments avec l’eau du puits. La dame a rempli un cageot en plastique de tomates. Avant de partir elle en a choisi 4 très belles pour le dîner et a rempli une bassine d’abricots, un régal.

Notre chambre est très fraîche. Nous pouvons utiliser la cuisine. On n’ira pas au restaurant. On préparera de belles salades avec des köfte achetés au supermarché CBA de Veliki Preslav

La nuit à Dragoevo est scintillante d’étoiles. On se croirait dans la Voie Lactée ? Un cri nous a tirées du sommeil. Cri inconnu, inquiétant, étrange. Les chiens aussi lot entendu. Tout le village a résonné de leurs aboiements. La bête s ‘est mise à hurler comme un  loup répondant aux chiens.

 

 

au réveil, une surprise :le rideau des volubilis


Le petit matin est un enchantement. Il fait très frais. Les volubilis forment un rideau fleuri rose et violet alors qu’hier on ne voyait que leurs feuilles. Au premier étage, j’observe la voisine qui fend son bois. Je pourrais écrire, dessiner, lire. Je préfère baguenauder sous les arbres fruitiers, compter les plants de tomates (plus de 200), chercher des prunes mangeables (elles sont encore dures) ou cueillir des abricots à point.

Les propriétaires arrivent à 8h30 comme prévu, un plat recouvert d’un torchon qui contient la banitsa dorée tout juste sortie du four : pâte feuilletée cuite avec du lait et des œufs qu’on accompagnera de confiture de fraises et de poires du jardin. Le yaourt est servi battu dans des pots de céramiques ventrus. Le siréné (féta bulgare) et des tomates fraichement cueillies au jardin complèteront ce petit déjeuner.

Notre hôtesse parle assez bien le français. Elle a 61 ans et est professeur de littérature à la retraite ? Non mari est urgentiste. Le tourisme est donc un 2ème métier. Le jardin peut nourrir toute sa famille. J’aimerais bavarder davantage mais ils ont dressé le couvert dehors pour nous et déjeunent dans la cuisine.

Preslav : 2ème capitale de la Bulgarie

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Maquette de l'église dorée de Preslav (musée)

A midi, nous prenons la route de Veliki Preslav et avons l’excellente surprise de passer devant un site archéologique qui n’était pas signalé. Un peu plus loin, un beau musée aménagé dans un jardin fleuri. Les nombreux panneaux, maquettes et les grandes photographies sont commentées en Bulgare, il y a très peu de traductions en anglais et encore, elles concernent plutôt les fouilles que les trouvailles : celles de la forteresse du Khan Omurtag (822) où l’on a retrouvé 3 basiliques du 4ème siècle et le site de Preslav que nous venons de voir en passant 10ème à 12ème siècle. Une salle blindée renferme le Trésor de Preslav trouvé sur le site du Patriarcat. Des vitrines contiennent des pièces de monnaie romaines trouvées au site de Popovo d’Antonin le pieux 138 après JC 0 Septime Sévère 250. Ces dernières marquent l’invasion des Goths en 251. Le Trésor de Preslav est d’époque byzantine et comporte des bijoux, des émaux cloisonnés, des cuillers d’or et d’argent,  un quartz taillé comme un camée (intaille ?) à la loupe on distingue deux personnages d’une finesse extrême. Les sceaux des rois bulgares, des gouverneurs de Preslav et même celui d’Alexis Comnène sont exposés. Je n’ai jamais été fan de numismatique, plusieurs occasions m’en ont démontré l’intérêt, en Lettonie, au château de Cesis les monnaies racontaient toute une histoire. Les bâtiments de Nicopolis ad Istrum qui ont détruits avec les incendies et les invasions sont connus avec précision grâce aux pièces de monnaie battues sur place qui représentaient les portes de la ville disparues. Le livret acheté sur place est d’ailleurs passionnant. Ici, à Preslav, je fais une rencontre : dans le trésor du Patriarcat on a retrouvé des monnaies du doge Tiepolo (1268-1275) et du doge Dandolo (1280-1281) qui me touchent parce que ces deux Doges étaient les personnages du roman Du Sang sur la Soie que je viens de terminer. Comment ces pièces sont elles arrivées là ? Les Bulgares sont ils allés à Venise ? ou les Vénitiens à Preslav ? Ou à Constantinople ? Ou ailleurs ? Les pièces racontent l’histoire. Il conviendrait que j’y prête davantage d’attention.

Preslav: l'église dorée

Preslav était la capitale de la Bulgarie au 10ème siècle au temps du Tsar Siméon(893-927). C’était un centre artisanal, artistique et intellectuel avec un Palais, plusieurs églises, un monastère et le Palais du Patriarcat. Le Musée abrite divers objets des mosaïques aussi. On y voit la maquette d’une très belle église l’ « L’église dorée»que l’on photographie, ce qui nous sera bien utile quand nous irons visiter le site de Preslav plus tard dans l’après midi. Nous avons comparé les photos de la maquette aux ruines de l’église restaurées avec les canons actuels : reconstruction bien visible d’une matière différente identifiable (ciment et crépis blanc). On a pu ainsi avoir une meilleure idée des volumes et des structures sans avoir un site bétonné comme la Cnossos d’Evans.

Visite sur le site de Preslav

L’église dorée est protégée par le mur d’enceinte de la ville à grosses tours rondes. On entre dans l’enclos par une arche arrondie – romane ? -. Une belle colonne de marbre et 3 autres reconstituées soutenaient un auvent abritant le porche. En dessous, le pavage de marbre et céramique est resté intact. La nef est soutenue par 4 colonnes mais curieusement flanquée de 4 petites tours rondes. La coupole reposait sur 10 hautes colonnes de marbre. Si la maquette a de très beaux décors, sont-ils peints ou sont-ce des mosaïques ?

Il faut à la fois imagination et rigueur à l’archéologue. Comment visualiser le Palais, les églises, le Palais épiscopal quand seules, les fondations sont encore en place ? N’étant pas archéologue, je rêve devant les panneaux et les dessins des reconstitutions et fais appel au souvenir de notre visite au musée ce matin. Cela manque vraiment de traduction.

Pourquoi Siméon avait-il choisi cet emplacement pour en faire sa capitale? Veliko Tarnovo était une place forte évidente, nid d’aigle dans la boucle de la Yantra, affluent du Danube sur un axe de circulation nord/sud depuis l’Antiquité Romaine. A Preslav, la géographie est moins lisible. La ville st située dans une cuvette au creux des montagnes du Balkan. Je manque cruellement d’arguments. Demain nous irons à Pliska – capitale précédente des rois Bulgares.

En route d’Arbanassi vers Drageovo

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petit minaret de fer blanc dans la campagne

Zakouska de la Villa Tvorchesvka : une grosse part d’un gâteau qui tient de l’omelette au fromage et du feuilleté : dehors et au dessous des morceaux de fromage blanc sont noyés dans une pâte jaune. C’est la fameuse banitsa dans sa version de luxe. Après la dame nous apporte des beignets.

En route

Le GPS annonce 128km jusqu’à Dragoevo en roulant sur la grand route jusqu’à Targoviste puis 28 jusqu’à Veliki Preslav. Sur la route de Varna, nous coupons le GPS, trop respectueux des limites de vitesse dont personne ne s’occupe, il fait la leçon au conducteur bruyamment. Aujourd’hui, samedi, pas de camions mais beaucoup de conducteurs pressés d’arriver à la mer. Dans la plaine, les blés sont moissonnés. La route monte et descend dans les collines plantées de tournesol tous orientés vers l’Orient et le soleil du matin. Les champs sont immenses ; A perte de vue, des tournesols. La taille des parcelles est elle le résultat de la collectivisation ou d’une exploitation capitaliste ? j’aurais dû poser cette question à l’attaché culturel rencontré à Koprivistitsa.

On se lasse de rouler sur la route principale. J’ai repéré un raccourci par Verdun, Cherkovna, Kopretz Draganovets et Ivanovo. On se lance sur les routes secondaires et les chemins vicinaux de la Bulgarie profonde. Le GPS n’est d’aucune utilité. Au contraire il cherche à nous faire retrouver la grande route.

Les paysans sont très sympas. Si on leur demande la direction d’un village voisin ils fournissent des renseignements judicieux et s’assurent qu’on a bien compris(en Bulgare). Si je mime la bonne direction ils prennent congé par « davaï » ou « haïdé » qui sont autant d’encouragements.

A Verdun, les gens sont bruns et maigres comme des  gitans. Sur la place du village, côte à côte, une mosquée avec minaret en fer blanc et la coupole de l’église brillante à la même hauteur. Côte à côte, en bonne intelligence. Cherkovna et Kopretz, point d’église mais une mosquée miniature avec un minaret en tôle verte au cône pointu équipé de hauts parleurs. Le muezzin doit monter à l’échelle. Cela ressemble à une rampe de lancement de fusée d’un club aéronautique amateur. Les femmes d’un certain âge portent le pantalon bouffant fleuris des dames turques et le voile blanc déployé(que j’aimerais bien acheter)passe une jeune fille en short mini, mini, sarouels et voiles semblent réservés aux vieilles. On croise des carrioles tirées par un cheval ou un âne.  Au détour d’un virage, un jeune au volant d’une voiture grenant nous fait signe de nous pousser « Kombinat ! » une moissonneuse-batteuse précède un énorme tracteur tirant une charrue de taille XXL . Il faut se pousser pour laisser passer la caravane.

Dans les prés fleuris paissent des troupeaux, des vaches reviennent de s’abreuver à la rivière, des chèvres dans les chaumes des blés moissonnés, des brebis avec leur berger à la longue houlette. Après Draganovets le goudron s’arrête remplacé par une mauvaise route de gravier pendant 4km. Après Ivanovo, on traverse des bois et on longe un lac. Un chemin de terre nous conduit à une petite plage où il y a déjà deux voitures. Un couple et leurs deux chiens se baignent. Par prudence, je garde mes sandales et nage dans l’eau presque tiède. C’est un vrai plaisir de nager librement. L’eau est immobile, je suis en confiance.

Déjeuner à Veliko Tarnovo et après midi à Arbanassi

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Veliko Tarnovo, vue de la rivière

Déjeuner à Veliko Tarnovo

Nous arrivons en ville à l’heure du déjeuner,laissons la voiture sur une petite place de la ville haute, et nous acquittons sérieusement du péage du parking, auprès d’un gardien vêtu d’une veste fluo, qui coche la date et l’heure sur un carton ad hoc, 1 leva pour une heure « Et ne soyez pas en retard ! »

En face, sur la grande rue se trouvent plusieurs terrasses. Celle de la pizzeria EGO nous convient. Confortables banquettes de skaï, parasols. A l’intérieur la salle est climatisée et très chic. Il y a également une seconde terrasse du côté de la rivière Yantra et qui a une vue splendide que j’ai découverte au hasard en cherchant les toilettes. Une salade Eve et un risotto, vin et eau 15levas. La salade Eve est composée de tomates pelées et pressées en une sorte de cylindre décoré par un brin de persil et une olive, saupoudré de noisette pilée. Je trouve sous les tomates des poivrons rouges grillés et pelés et du caviar d’aubergines. Le risotto est présenté avec le même cylindre recouvert de lamelles de kachkaval, décoré d’une olive. Dans le riz crémeux il y a du maïs, des petits pois frais, des épinards crus et de fines tranches de bacon. Délicieux et très abondant.

la boucle de la rivière Yantra et le monument des Asen à Veliko Tarnovo

Au lieu de rentrer par les chemins connus et encombrés nous descendons la rue principale bordée de  boutiques de vêtements et chaussures de luxe pour arriver dans la ville basse moderne.Devant un cinéma en brique qui ressemble à un château fort, une ruelle nous conduit au dessus  de la rivière Yantra dans un quartier très sympathique Gourko(du nom du général russe vaiqueur au col de Shipka). La promenade bordée de petites maisons et de verdure d’un autre âge. Accroché au flanc de la falaise les maisons se tassent je découvre que certains immeubles de plusieurs étages avaient une façade d’un ou deux étages sur la rue. Je reconnais EGO , côté rue, une jolie maison Renaissance Bulgare d’un étage, crépie de vert tendre, côté  rivière, c’est un grand immeuble rouge. Je découvre aussi le monument étrange dédié aux Asen : un obélisque noir et quatre terribles cavaliers.

Le Grand Hôtel est une monstrueuse construction de ciment défraîchi, grand, à défaut d’autre chose !

Dans la ville moderne, buildings tours et barres, il faut allumer le GPS pour arriver à Arbanassi et faire encore un long circuit.

Arbanassi

Les visites prévues hier, annulées se font à pied.

La Maison Konstantsaliev 17ème

Arbanassi : entrée de la maison Konstantsaliev

Maison d’un riche notable, située en face d’une grande fontaine turque, entourée de grands murs dans un jardin. La porte d’entrée est très orientale, une arche turque de pierre blanche, belle porte cloutée. Le premier étage est revêtu à l’extérieur, comme à l’intérieur, de bois. Les boiseries intérieures sont très soignées aux motifs arabisants. A la place des banquettes que nous avons vues, de véritables estrades recouvertes de tapis de coussins et tous les objets, argenterie ou céramique sont luxueux.

L’église des Archanges Michael et Gabriel(1760) Œuvre e Michael de Thessalonique et de Georgi de Bucarest, les fresques sont merveilleuses. Sur un fond bleu nuit, les auréoles dorées des saints et des anges sont lumineuses. Au sommet de la coupole le père et le Fils sont entourés par le cercle des anges et des saints. Aux 4 coins les 4 évangélistes sont reconnaissables par leurs rouleaux de parchemin mais sans leurs attributs ; Dans une demi-coupole est peinte une très belle Nativité face à Jésus et ses disciples. A hauteur d’homme, les saints de taille humaine, montent la garde. Dans la nef rectangulaire, j’ai plus de mal à reconnaître les scènes et la foule des personnages. Il aurait fallu un guide. Je suis restée très longtemps émerveillée.

A 16h, nous allons à la piscine de l’Hôtel Palmyra que nous voyons de notre balcon. Entrée 6 levas pour les personnes extérieures. Bulgares ou peut être russes fument beaucoup sur le bord de la piscine. Les femmes portent des strings ravageurs. Même une petite fille en maillot rose et bleu aux motifs de bébé et sa sœur montrent leurs fesses et prennent des poses. Ces lolitas me choquent avec leurs airs alanguis. Jeux de séduction, de provocation. Ces gens ne sont pas là pour nager et cela m’arrange bien. Je sillonne le bassin, longueur après longueur pendant une heure et quart.

Nicopolis ad Istrum

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zakuska!

Le petit déjeuner de la Villa Tvorchesvka restera dans les annales ! Sur une assiette carrée noire, au sucre glace, avec un pochoir on a écrit le nom. Deux tartines gratinées à l’omelette au fromage et deux autres gratinées au poisson et deux chouquettes en forme de triangle.

Les chantiers de Veliko Tranovo nous ont rebutées. Les musées historiques de la Révolution Bulgare ne nous disent rien (on en a déjà vu quelques uns !)Nous décidons (hors programme de l’Agence) d’aller voir Nikopolis ad Istrum à une vingtaine de km de Veliko Tarnovo sur la route de Ruse. Encore faut-il trouver cette route de Roussé qui s’écrit PYCE et qu’on lit « Pisse ». Avec les travaux, elle est inaccessible et nous voici pour un tour de 35minutes à visiter les chantiers et les déviations.

La route de Roussé est un axe N/S important vers la Roumanie, la Grèce et la Turquie. Elle est très encombrée de camions qui foncent et poussent les voitures malgré les appels de phares venant d’en face qui préviennent d’un barrage policier. Des voitures suicidaires doublent malgré la ligne continue (il n’y a que deux voies) . la première route de traverse nous mène à un Kombinat agricole – un kholkoze ? – Cela sent le cochon industriel !La route suivante est la bonne : route étroite où il est difficile de se croiser envahie par les mauvaises herbes des bas-côtés, fenouils géants et par des nuées de papillons blancs que je prends pour des piérides du chou malgré l’absence de chou. Les blés ont été moissonnés et la paille rentrée.

Effeuillage des mûriers

A l’entrée du village, spectacle inédit : un homme étête les mûriers perché sur une échelle. En dessous, un jeune homme et deux femmes dépouillent les branches de leurs feuilles qu’ils fourrent dans des sacs. Peut-on prendre des photos ? Bien sûr ! Le jeune homme très brun, aux yeux très noirs prénommé Ismaïl est ravi, une femme très brune comme une gitane mais aux yeux verts pose pour la photo. Rires quand nous leur montrons les photos. Atmosphère très joyeuse, voire connivence. Les vers à soie se nourrissent des feuilles de mûrier : je dessine une chenille et un papillon. Ismaïl opine. Les feuilles sont bien pour les bombyx. Je dessine une maison mais il ne me dit pas où se trouve la magnanerie. Deux jeunes garçons arrivent avec une bouteille de coca et des gobelets. En notre honneur ? Peut être ? Nous refusons les rafraîchissements et remontons en voiture.

Nikju, le village proche du site est très calme. Les maisons sont alignées derrière de grands murs. On devine les jardins et les hauts plants de tomates. Le site se trouve ans des collines où paissent des vaches. De nombreuses cigognes arpentent les graminées< ; non loin de là, un étang où hérons et cigognes attendent, pattes dans l’eau.

Nikopolis ad Istrum

cardo maximum

Le site est ouvert. Le gardien arrive au volant de sa voiture. Il ne parle que le Bulgare mais il brandit une brochure illustrée. Son Bulgare est émaillé de termes que je connais bien : Cardo Maximum, Forum, Agora, hypocaustes, propylées, théâtre…. Si bien que j ‘ai l’impression de comprendre le Bulgare. Il nous vend pour 6 lv la brochure en anglais.

Nous abordons la ville par la Porte Sud. Le Cardo Maximum est pavé de très grandes dalles calcaires qui nous conduisent au centre. Ces dalles cachent un canal (adduction d’eau ou égout ?) . On remarque les traces des roues des chars antiques. Un morceau de la corniche du Bouleutérion (c’est écrit dessus) orné de têtes de bovins et de guirlandes gît sur le bord de la rue. Grâce qux indications du gardien je trouve le Monument de Nicoleus :

frise du bouleuthérion

HOMME D’HONNEUR QUI BÂTIT UNE MAISON A HADES DE SES PROPRES MAINS

A TOUS IL DIT : COURT SERA LE CHEMIN DE LUMIERE

LE REPOS ETERNEL ARRIVE A TOUS LES MORTELS

BUVEZ ET VIVEZ SANS VOUS PRIVER

L’AME VOUS QUITTERA VOUS EREZ PRIVES DE LUMIERE

ADIEU ETRANGER

Je traduis de l’anglais le texte qui était originalement en grec.

Nicopolis a été découverte par l’archéologue autrichien Kaniti (1871) mais le travail d’épigraphie est celui d’un Français George Seure.

A l’extrémité Nord, se trouve le grand bâtiment du Thermoperipatos érigé sous Commode (184-185 ap.JC) ses dimensions 69mx28m . 3 boutiques étaient de chaque côté du bâtiment de deux étages. C’était le lieu de rendez vous et de promenade chauffée. Il fut abandonné en 176 à la suite d’une invasion.

A angle droit avec le Cardo maximum, sur le décumanus s’ouvre le Forum qui n’st pas entièrement dégagé. On ne retrouve ni boutiques ni stoa pourtant indiquées sur les panneaux. En revanche, mis en évidence et protégé par une toiture : l’énorme canalisation de l’égout cloaca maxima  et son regard permettant de le curer. Le diamètre extérieur est d’au moins un mètre mais les briques plates qui l’entourent sont d’une grande épaisseur.

cloaca maxima

Des propylées conduisant au Forum – espace piétonnier interdit à tout véhicule et fermé à la tombée de la nuit (comme les bazars orientaux). De chaque côté de la colonnade des propylées se trouven l’Odéon et le bouleutérion.  De nombreuses stèles devant le bouleutérion racontent le passage des empereurs ou de  personnages importants

LE CONSEIL DE LA CITE ET L ASSEMBLEE D’ULPITA NICOPOLIS AD ISTRUM HONORENT L’EMPEPEUR CAESAR TRAJAN HADRIAN AUGUSTUS. FILS DU DIVIN NERVA( 136ap JC)

En 198, visite de Julia Domna Augusta mère des camps.

Les hypocaustes témoignent du confort : chauffage central indispensable en hiver.

Nous avons vu plusieurs puits mais aps le réservoir (château d’eau) ni l’aqueduc de 25km qui apportait l’eau du village de Musine .

Fondée par Trajan autour de 105-106 ap JC, Nicopolis ad Istrum fut ravagée et disparut en 600 détruite par les Avars et les Slaves.

Veliko Tarnovo et Arbanassi

CARNET BULGARE

Veliko Tarnovo : Tsarevets la forteresse des Asen


Une soixantaine de kilomètres et une heure de route séparent Bojentsi de Veliko Tarnovo. Dans la ville, tout se complique ! Il y a des chantiers partout. La vieille ville est construite sur un éperon rocheux dans une boucle de la rivière. Les rues sont étroites, certaines très pentues. Il semble qu’on rende toute la vieille ville piétonnière. La circulation automobile est quasi-impossible. Nous ne nous y attardons pas et suivons les instructions du GPS programmé pour Arbanassi où se trouve notre hôtel, villa Tvorchevska. La patronne ne parle que Bulgare mais elle nous montre le luxe de ces lieux : un buffet avec  une fontaine réfrigérante et chauffante, on peut s’y servir d’eau glacée ou se faire soi-même un thé.

Notre chambre est luxueuse avec un petit ventilateur bien utile aujourd’hui. En bas, le thermomètre marque 36°C à l’ombre. La salle de bain toute carrelée de bleu marine donne une impression de fraîcheur. Le mobilier est en fer forgé, même le lavabo.

A peine sommes nous installées? que le ventilo s’arrête. Panne d’électricité générale ! Un feu de forêt est à l’origine de la coupure. Avions et canadairs tourneront jusqu’au coucher du soleil et même bien après. Heureusement le courant est revenu vers 18heures.

Pas d’électricité ! Pas de visites. L’église des Archanges Michel et Gabriel  aux fresques renommées est fermée ainsi que tous les musées d’Arbanassi. Nous retournons à Veliko Tarnovo et retrouvons les mêmes embouteillages et les mêmes travaux ! se garer n’est pas non plus les moindre problème. Ls différents musées historiques de la lutte des Bulgares pour l’indépendance ne m’inspirent pas ce soir. La Maison du Singe signalée par les guides est une maison rouge ornée d’une statuette, rien d’exceptionnel !

l'accès à la forteresse

lLa forteresse Tsarevets est située sur un pic rocheux. La rivière Yantra a creusé un véritable canyon. Les falaises forment des barres rocheuses. La vieille ville sur une sorte de presqu’île est reliée par un étranglement au nid d’aigle fortifié. Pas étonnant que les rois du Second Empire Bulgare Pierre et Assen en aient fait la capitale ! Entourée de murailles puissantes elle semble imprenable. Elle est pourtant tombée en 1393. Les restaurations des années 1980 ont reconstruit les murailles qui cernent complètement la colline ainsi que l’église Sveti Spas (Saint Sauveur) avec son haut campanile carré qui domine toute la ville et se voit de très loin. Tout cela est trop restauré à mon goût. La promenade des remparts, de 17h30 à 18h30 est très ventée.

Bojentsi

CARNET BULGARE

La route de Gabrovo est facile à trouver. A l’entrée de la ville un panneau touristique marron flèche Bojentsi. Rapidement? nous nous retrouvons dans des hameaux inconnus de la carte. Je n’ai pas programmé Bojentsi sur le GPS : la transcription du cyrillique est hasardeuse Bozhensite, Bojensite, Bojentzi, je ne sais quelle orthographe il va accepter ! Avec l’aide de vieilles dames nous trouvons le village non sans avoir fait un beau détour dans la campagne.

Bojentsi

Bojentsi : lauzes et bois

Précédé par des hôtels – spa luxueux et énormes. La  région est très touristique. Le village est classé « village-musée » depuis 1984. Seuls 20 résidents habitent ici à demeure. L’activité est exclusivement touristique : marchands de souvenirs, céramiques, bois et confitures. Cafés, auberges occupent tout l’espace. Point de potager ni d’animaux. Les fleurs sont plantées pour le plaisir des yeux. Des magnifiques noyers, on apprécie sans doute plus l’ombre que les noix. Un panneau à l’entrée de Bojentsi nous apprend que le village a été fondé il y a 600ans par une femme nommée Bojana et qu’une voie romaine passe là.

Pressoir de cire d'abeilles

Dans une maison, des gens s’activent à installer le décor du pressoir de cire d’abeilles qui est une curiosité : au fond de la pièce, le foyer entretenu par un soufflet comme dans une forge pour faire fondre les gâteaux, la lourde presse et à la place de paillassons, tout simplement de la paille.

La jeune fille de l’accueil se déplace pour faire visiter deux maisons du village.

bojentsi : bois et lauzes

Maison de Baba Reina 18ème siècle

Le rez de chaussée était dédié aux animaux : moutons mais surtout chevaux. Les habitants de Bojentsi étaient surtout des commerçants qui se déplaçaient à cheval. Sur le balcon, une pierre servait d’évier mais seulement pour se laver les mains. Les rainures d’évacuation de l’eau sont encore visibles. Vaisselle et lessive se faisaient ailleurs. Les femmes se tenaient le jour à la cuisine. Une petite fenêtre dans la cloison permettait d’éclairer la cuisine et la chambre avec la même lampe. De même le feu dans le foyer ouvert de la cuisine communiquait avec le poêle de la chambre.

Maison de Doncho Popov 19ème

Au bout du village, sur trois niveaux. Sur la rue s’ouvraient les volets de l’étalage de la boutique, à l’arrière la remise avec les marchandises entreposées dans de grands paniers et les traineaux pour l’hiver. Doncho Popov utilisait deux balances, l’une pour acheter l’autre pour vendre. Etaient-elles étalonnées pareil ? Doncho Popov, véritable personnage est aussi un héros comique légendaire pour son avarice. Une planche pour battre le blé est sur le même modèle que celle que nous avons découvert à la roseraie ; dans les rainures sont glissés de petits éclats de silex, la planche était tirée par un cheval qui tournait sur l’aire.

Les habitants de la maison entraient par le second niveau dans la maison d’hiver aux petites pièces. Les portes étaient disposées en coin pour gagner de la place et surtout pour réduire le volume à chauffer.

le magasin de Dancho Popov

Au troisième étage, les pièces sont beaucoup plus vastes, plus luxueuses toutes lambrissées. Au centre du plafond la décoration est sculptée très délicatement. Popov voyageait beaucoup et loin pour son négoce : en témoignent le samovar russe, la lampe viennoise et le service d’argenterie turc. Les volets coulissaient t à l’intérieur le long des vitres calfeutrant hermétiquement la pièce ; Une petite fenêtre verticale à l’aplomb de la boutique permettait de la surveiller jour et nuit. Les cloisons intérieures sont doublées de placards. L’un d’eux était aménagé en cachette permettant de gagner le grenier et éventuellement d’épier discrètement les invités qui dormaient dans cette pièce de réception. Le coffre-fort de Doncho Popov était également à secret : dans une double cloison, un petit meuble à tiroir recelait les pièces d’or. Après l’Indépendance de la Bulgarie, Popov s’est installé à Gabrovo où il construisit la première usine et fit don d’argent pour construire le théâtre.

Galerie

La galerie de peinture expose des aquarelles de Spartak Genev colorées et originales avec un procédé de « dégoulinades » tout à fait au point.

Après la visite guidée nous préférons rester flâner à Bojentsi plutôt que de rallonger la route en visitant Triavna, proche à pied (par un sentier de randonnée 2heures) mais dans une autre vallée imposant un grand détour d’autant plus que le GPS est récalcitrant. J’ai doonc tout mon temps pour dessiner les maisons aux toits de lauzes, aux façades blanches et aux balcons de bois.

Exceptionnellement, nous déjeunons tôt à midi. Le petit déjeuner a été sommaire ainsi que le dîner. Nous choisissons la plus belle Mexana qui a installé ses tables sur une placette sous de grands tilleuls, à l’ombre et bien aérée. Nous commandons des kebabs (appelés meat- balls sur les menus en anglais mais qui sont aplatis comme des steaks hachés) avec une garniture de légumes sautés, mélange de petits pois frais, de maïs frais, de brocolis et mini-carottes. Le pain arrive tout chaud sur une planche, cuit au bois, compromis entre pizza et pain arabe servi avec du beurre chaud et la croûte croustillante. L’addition est de 17levas pour deux et c’est un restaurant de luxe dans une ville touristique !