CARNET CRÉTOIS
Pandanassa, est un village perché où 4 kafénéios se répartissent de part et d’autre de la route. L’un d’eux se pare du titre de supermarché mais ne vend rien de particulier.
A Apostoli, un panneau indique une église byzantine. Nous engageons bien imprudemment la voiture dans une rue étroite bordée de maisons blanches où les habitants ont laissé leur véhicule devant leur porte transformant le passage en slalom périlleux. (Cela fait des années que nous savons qu’il ne faut jamais entrer en voiture dans ce genre de rue mais nous oublions régulièrement la leçon). Toujours pas d’église byzantine. La plus jolie église minuscule se trouve au cimetière de l’autre côté de la route.
En bas d’Apostoli, à Agia Fotini de trouve une église moderne énorme, un centre de soin, des commerces, dont un supermarché est ouvert aujourd’hui, lundi de Pâques. Nous y achetons du jambon de dinde, du pain en tranches et des yaourts, menu très ordinaire et peu grec ! Nous le mangeons à la sortie de Gena, minuscule hameau, derrière une chapelle blanche.

A Thronos, nous sommes attendues : la patronne du café se tient devant sa porte et propose d’ouvrir l’église. Les voisins guident la manœuvre pour garer la voiture. La Panaghia de Thronos est une église du 11ème siècle, très simple ce l’extérieur : le linteau porte les armes de la famille Kallogeri (le village de Kallogero est voisin). A l’intérieur, des fresques 13 et 14ème . La dame embrasse la Vierge peinte en se collant au mur, puis elle me laisse admirer les saints. Une peinture est un peu étrange : le Christ est debout dans une mandorle d’où sortent 5 bâtons pointus transperçant les saints, l’un d’eux est même à terre, accroché par son manteau. Je n’ai vu cette scène nulle part.
Après la visite, je commande un café grec. La dame va et vient derrière son comptoir et apporte un plateau avec deux cafés, deux verres d’eau du fromage blanc un peu sec et deux biscuits, sorte de biscotte au goût d’anis. Au café trois clients discutent sans prêter attention à moi. Ils ont ramassé des asperges vertes sauvages.

Le site minoen de Sivrytos occupe toute l’acropole de la colline de Kefala. Sivrytos dominait deux vallées, capitale de la Crète de l’Ouest, citée dans les tablettes de Cnosssos.
La grimpette se fait sur un bon sentier fleuri alternant passages raides et faux plats. Le site est fermé, le portail tient par un fil électrique à peine noué. Les vestiges sont dispersés sur un vaste plateau : des murs de pierre subsistent encore, les bâtiments sont identifiés par des numéros ce qui ne facilite pas l’interprétation des profanes. Les ophrys roses font de belles taches colorées. Le Psiloritis semble à portée de main. Encore une belle promenade !
A Kalogéro, , il faudrait demander (selon nos guides) la clé de la chapelle Agios Yoannis à 30 mn de marche. A qui ? au kafénéio ? Il se fait tard et temps de rentrer ;
La route du retour passe de l’autre côté du barrage de Potami, elle est sauvage, dominant un canyon. Partout on a installé des ruches. Existe-t-il du miel d’ »ajonc ? Un bel oiseau au plumage métallique bleu vert se pose sur un rocher.
Un détour par la plage nous tente. Ce n’est pas facile d’y accéder. Des hôtels immenses barrent les accès. Le vent hérisse la mer de crêtes blanches et soulève le sable qui cingle. De gros galets bordent la plage. Je ne peux pas faire ma promenade habituelle les pieds dans l’eau. Une petite rivière barre la plage, je crois pouvoir la passe d’un bond à un passage étroit. Erreur ! Là où c’est étroit c’est aussi assez profond. La rive cède sous mon poids et je me retrouve complètement trempée. Heureusement avec le soleil et le grand vent mes habits sèchent en moins d’une heure.



Des rondins de bois matérialisent des marches ; les premières sont d’une hauteur raisonnable. Il faut cependant être vigilant : le calcaire est très glissant, presque du marbre et le sentier, étroit. A mesure que l’on descend, les cailloux dégringolent, les rondins n’assurent plus grand-chose. Une marche fait un mètre de dénivelé. Quand bien même j’arriverais à la descendre, comment la remonter ? Seule, ce n’est pas bien prudent, à plusieurs on s’assure. Je rebrousse chemin à regret, il ne reste que quelques mètres pour atteindre une passerelle sur le ruisseau et peut être un meilleur sentier. Au retour, je consulte la carte sans échelle ni distance et découvre qu’il existe deux sentiers un sur chaque rive pour aboutir à a passerelle. Je regrette d’avoir abandonné si près, j’aurais trouvé le chemin du bas et il aurait été inutile de remonter les marches ! Le sentier du bas est aussi mieux balisé avec des points verts fluo indiquant les passages. D’est désormais trop tard, tant pis ! La promenade très fraîche animée par le vol des hirondelles brunes nichant dans la falaise fut très agréable.


















