CARNET ROMAIN

Itinéraire
Il est 11h, que visiter dans les environs des thermes de Caracalla ?
San Giovanni in Laterano est accessible par le Tram 3, au Circo Massimo qui passe devant le Colisée.
San Giovanni in Laterano
La façade blanche est surmontée de 15 statues blanches de 7 m de haut qui se voient de loin. Du Janicule, on remarque ces pointes blanches. Le fronton triangulaire est classique avec des balustres et deux portiques. Cinq grandes arcades correspondent aux cinq nefs, ainsi que les 5 portes.

La porte principale, en bronze provient de la Curie antique.
La Porta sancta ( à droite) ne peut être ouverte que par le Pape à l’occasion des Jubilées, elle est murée et des maçons doivent enlever les briques. La statue de Constantin sur le côté, n’est pas mise en valeur elle est cachée par des grilles.
L’intérieur a gardé l’aspect voulu par Borromini en 1650 : 5 nefs et un plafond plat à caissons dorés. Dans les niches sous les piliers, les 12 statues des apôtres furent exécutées par des disciples du Bernin, spectaculaires mais plutôt froids.
Le pavement cosmatesque est formé de petits éléments de marbres polychromes. Je le trouve tout à fait charmant.

Près de la Porta Sancta, caché par un pilier, la Fresque de Giotto : proclamation du Jubilée 1300 par Boniface VIII .
De nombreuses chapelles se succèdent – dans l’ennui .
Le transept est décoré de très grandes fresques maniéristes exécutées parle Cavalier d’Arpin, belles couleurs.
Derrière le chœur, l’abside est revêtue d’une mosaïque dorée, malheureusement dans la pénombre. J’ai du mal à retrouver les quatre fleuves se jetant dans le Jourdain de la Jérusalem céleste.

Au Musée, une bonne sœur nous claque la porte au nez, aucun regret je n’ai pas de goût pour les chasubles, étoles, calices ou ciboires. L’entrée du cloître est payante (5€) la présence d’un échafaudage métallique bleu nous dissuade. Les gracieuses colonnettes vantées par notre guide se trouvent occultées.
Basilica di san Clemente

Nous reprenons le tram n°3 qui s’arrête tout à proximité sur la Piazza San Clemente.
La basilique est dédiée à Clément 1er, le 4ème pape qui aurait péri attaché à une ancre en Mer Noire, en Crimée. En 861, ses reliques supposées — ou peut-être une partie d’entre-elles — ont été ramenées de Crimée à Rome par saints Cyrille et Méthode.
Cette église est très ancienne, élevée à la fin du 4ème siècle, détruite en 1084 (par les Normands de Robert Guiscard). Elle fut reconstruite au début du 12ème siècle. Malgré certains remaniements, l’édifice a gardé son caractère médiéval.
Le pavement cosmatesque date du 12ème siècle. Une très belle mosaïque dorée orne l’absidedu chœur : triomphe de la Croix . la croix se détache sur le fond doré orné de volutes végétales Une rangée de moutons borde le bas de la mosaïque. En observant mieux, je remarque de nombreux etits animaux ; des cerfs, des paons, une oie….Sous les agneaux, une rangée de personnages auréolés, droits et raides comme des byzantins.
Des marbres gris finement travaillés bordent le chœur et le « schola cantorum » – espace des chantres.
Dans un coin, un curieux bas-relief : près du gisant, un enfant pleure tandis que l’espérance de l’immortalité sourit. Le défunt est le comte de Bastérot député des pieux établissements français , ambassadeur de France près le Saint Siège. Le texte de la stèle est écrit en français.

La chapelle de Sainte Catherine est ornée de fresques de Masolino de Panicale (1380-1440) qui est bien le même Masolino qui a travaillé à Florence avec Masaccio.
Un cloître très simple borde l’église.
Une surprise m’attend en dessous de la basilique : pour 10€, on peut accéder aux « fouilles archéologiques ». Une basilique paléochrétienne du IV ème siècle. Elle ne se découvre pas au premier regard.
Dans la pénombre, je découvre des fresques très anciennes et originales : Pesée des âmes Saint Michel, saint André et Saint Clément entourent le Christ qui bénit dans le style byzantin. Agenouillés, Cyrille et Méthode . Une autre fresque raconte le Miracle de la Mer d’Azov « illustrant la survie d’un enfant happé par la marée ». Sous un baldaquin on a représenté l’enfant tout autour des poissons et des pieuvres montrent la mer. Fresque 868, de la Translation des reliques de Saint Clément apportées par Cyrille et Méthode. La tombe de Saint Cyrille mort en 869 à l’âge de 42 ans est entourée de nombreuses plaques russes, slovènes ou croates.
On pénètre enfin dans le Mithréaum : sanctuaire voué au culte de Mithra. Un bas relief porte les attributs de Mithra : bonnet phrygien, taureau, chien, serpent, scorpion. Deux personnages portent des torches l’une levée, l’autre baissée symbolisant le lever et le cocher du soleil. On sacrifiait un taureau et procédait à des banquets rituels. Descendant encore d’un étage, on arrive au niveau du sol de l’époque antique. Dans l’antichambre du temple du dieu Mithra se trouve une fontaine pour les ablutions, avant d’entrer dans la salle du banquet. Dans la pièce du banquet les convives étaient allongés sur des banquettes de pierre et consommaient le pain, le vin et la viande de taureau. Le plafond rappelle celui d’une grotte (rituellement le banquet devait se tenir ans une grotte). A côté la Scolae : école où sont formés les fidèles. Le culte de Mithra fut interdit en 395.

On emprunte une ruelle étroite du 1er siècle construite pour faire barrière anti-incendie entre les maisons. On entre dans une maison romaine pour arriver à une source coulant encore très fort, très bruyamment.
On remonte dans la basilique du 9ème siècle. Une basilique n’est pas forcément une église pendant l’Antiquité, ce peut être n’importe quel lieu de rassemblement ou de commerce. Le plan basilical est un plan rectangulaire divisé par des travées de colonnes. Vie de Saint Alexis qui se retira comme ermite le jour de ses noces et revint incognito se présentant comme un mendiant, il se vit attribuer comme abri un réduit sous un escalier où il vécut jusqu’à sa mort. La fresque retrace la scène de reconnaissance.

Une vie de Saint Clément raconte la suspicion de Sisinus. Ce romain soupçonnait sa femme de se rendre chez son amant. Il la suivit. Elle se rendait à la Messe dite par saint Clément. Il ordonna à ses esclaves de se saisir de la femme. Aveuglés ils emportèrent une colonne. Cette fresques contient le premier texte écrit en italien, Saint Clément utilise le latin tandis que Sisinus insulte ses serviteurs dans ce qui va devenir l’italien.
Comment rentrer à la maison ?
Le retour est épique. Je pensais que le tram n°3 allait jusqu’à la gare du Trastevère où nous retrouverions le tram n°8. Erreur ! il s’est arrêté à la Pyramide et à la stazione Ostense et puis est reparti vers le Colisée. De là nous pensions trouver de nombreux autobus pour la Piazza Venezia et là le n°8 dans l’autre sens. Nous ne savions pas que, le samedi, les Fori imperiali sont piétonniers : pas d’autobus, il faut marcher à pied. C’est une très belle promenade au pied du Colisée qui s’éclaire et entre les forums illuminés mais nous sommes épuisées et avançons avec comme cap, la colonne Trajane et le sapin de Noel !









































