TOILES NOMADES
Un convoi s’immobilise dans la nuit. Les phares éclairent une fontaine. Des policiers, le procureur, un médecin, leurs chauffeurs et deux suspects cherchent un cadavre. Ce n’est pas là. Il y avait un arbre en boule, un champ labouré, seules indications que livre le meurtrier mutique et menotté.
Le convoi repart dans la nuit sur une route sinueuse. Deuxième fontaine, où est l’arbre en boule? Le suspect ne sait plus: « j’avais bu »…
Le cinéaste prend son temps pour filmer la nuit. Images fantastiques. Une pomme dégringolée du pommier roule se laisse porter au fil d’un ruisseau, interminablement. Belle image de la reinette rouge dans le fond noir et or.
Fatigue, promiscuité dans les voitures. L’enquête n’avance pas mais les hommes se rapprochent. Aux paroles anodines, ragots, yaourts..succèdent les confidences. Le policier qui a un enfant malade, sollicite une ordonnance au médecin. Le procureur raconte l’anecdote étrange de la femme qui avait prévu sa mort cinq mois à l’avance…
Fatigue, énervement du policier impuissant qui, à bout, frappe le témoin. Le procureur décide une pause chez le maire du village le plus proche. Occasion de visiter un village perdu, de connaitre l’hospitalité traditionnelle.
Panne d’électricité : un mirage? La jeune fille du maire apporte une lampe et le thé. Cette vision est presque miraculeuse. Le meurtrier fond en larme, il croit voir vivant la victime. Il sort de son mutisme. Procureur et médecin reviennent sur la mort étrange de la femme sublime.
Quand le jour se lève le mystère sera levé. Le film prendra un tour diurne et citadin. On découvrira une Turquie moderne avec ordinateur portable, mais hôpital démuni.
Est-ce ainsi que les hommes vivent?
Chacun recèle une part de mystère, le cinéaste se garde de juger. L’humour désarme les scènes trop crues.