Ignalina : le musée des abeillesde Stripeikai

 

ruches dans troncs à l’horizontale!


A l’hôtel Zuvedra, le petit déjeuner est servi à 9h, pas de buffet, on nous tend la carte mais l’addition ne doit pas dépasser 10 litas. On commande des raviolis à la crème aigre et un café. Les raviolis sont excellents, la viande parfumée avec des herbes, persil, aneth, ail.

Pour aller au   Musée des abeilles de Stripeikai nous passons par la route 114, Palüse et Saverka puis Kirdekiai.

christ méditant

Au bord de la route on remarque un calvaire où le Christ est de taille humaine, assis, méditant. Un peu plus loin, à Kirdekiai, nous faisons un détour pour voir une église de bois toute blanche avec deux clochers pointus. A chaque coin, une petite chapelle de bois sculpté, un ange, un christ, un moine sous un toit à double pente. Descendant vers le lac nous découvrons toute une rangée de statues alignées face à l’eau, récentes datées de 2004 à 2009, toujours monoxyles, dressées mais plus élaborées et plus soignées que celles qu’on a l’habitude de voir. Au bord du lac : des barques, des enfants qui remontent de la baignade. Une cigogne arpente la rive, elle se laisse approcher, très tranquille et ne s’enfuit même pas avec le flash.

la cigogne n’est pas farouche

Le Musée des Abeilles est caché dans la forêt au dessus d’un vif ruisseau. De gros troncs ont été  sculptés pour représenter la déesse Austeja, déesse des abeilles qui apporte la prospérité et le dieu Bubilas avec son gros ventre de faux bourdons, le consommateur, le tentateur. Des lèvres de Bubilas s’échappent des butineuses. Des troncs ont été évidés pour faire des ruches, les unes debout, les autres couchées.

Austeja déesse des abeilles

Quatre bâtiments d’une ancienne ferme sont aménagés :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le premier des textes et des documents racontent l’histoire de l’apiculture dans la région

L’abeille domestique Apis mellifera existerait depuis 15 millions d’années. Après la fonte des glaces les abeilles ont retrouvé la région d’Austeja.

l’histoire de l’apiculture :

–          Les hommes furent d’abord chercheurs de ruches sauvages dans les arbres creux. Les arbres étaient marqués. Chaque propriétaire apposait sa marque  et devait protéger sa ruche des ours suspendant un gourdin avec des pointes pour embêter l’ours. La première découverte fut celle de la fumée aui fait peur aux abeilles

–          Les hommes firent ensuite des fentes dans les arbres

–          Enfin ils firent des ruches artificielles : apportant des tronçons d’arbres dans leur jardin

–          Enfin ils construisirent des ruches de pailles

–          1814, un apiculteur ukrainien construisit la ruche qu’on connaît maintenant

–          1865 : premières centrifugeuses

Amis d’abeilles

Partager un essaim crée des liens aussi fors que les liens du sang. Solidarité entre amis d’abeille mais aussi vengeance si un tiers abime la ruche.

Croyances et coutumes locales

Pour les abeilles on emploie les mêmes mots que pour les humains

Une mariée, le jour de son mariage apporte un bol de miel et des fleurs à la ruche ; si les abeilles vont sur les fleurs et le miel, le mariage sera fécond< ;

Il faut prévenir les abeilles des évènements familiaux, mariages naissances ou deuil.

Dans un grenier de belles planches dessinées montrent les plantes mellifères et les produits dérivés : miel, propolis, cire, gelée royale…

Dans un petit séchoir, sont suspendus des bouquets de plantes mellifères : echiums bleus, chardons …

gourdin à pointe pour empêcher les ours de voler le miel

Entre chacune des maisons on a disposé des ruches de paille et des ruches modernes ; Les apicultrices vont et viennent en tenue, elles enfument les abeilles.

En face du Musée une piste conduit à Genuciai. Pour nous en assurer nous demandons au vieil apiculteur qui vend ses produits sur une table. Il a tout à fait l’allure d’un apiculteur : chapeau de paille, une chemise blanche, des lunettes rondes, un air tranquille et malicieux.

–          « vous parlez Russe ?

–          (encore !) « Niet »

Le monsieur parle Allemand Il confirme : la piste va à Genuciai, 5km et elle est bonne.

Comme nous lui disons que nous venons de France .

–          « Ach, Napoleon ! »,

On avait entendu, Zidane, Jacques Chirac ou Sarkozy, ici on se souvient de Napoléon. Je pars à pied sur la piste sableuse mais bien damée, ombragée par les hauts sapins et les pins. Je rencontre des bûcherons cueille myrtilles et framboises. Aujourd’hui, samedi, il y a plus de passage. Les gens vont aux myrtilles et aux champignons.