Louxor – Giza en train de jour

CARNET ÉGYPTIEN 2019

lever du soleil

Mahmoud a organisé pour nous un petit déjeuner à 6h30 et une grande boîte à gâteaux avec des œufs, des tomates, des concombres et des oranges pour déjeuner dans le train. L’hôtel de Giza a envoyé un whatsapp et me demande de photographier nos billets de train. Facile ! Ahmed Yousseph, le chauffeur est ponctuel.

Le trajet sur la Rive occidentale du Nil jusqu’au pont est très agréable. Nous bavardons gentiment, je lui demande des nouvelles de Karim « Christmas boy » âgé maintenant de 3 jours.

la montgolfière survole la « west bank » et accessoirement notre terrasse.

Un panneau Welcome to the West Bank ! me fait penser aux sites Internet de réservation d’excursions en Montgolfière. La traduction automatique a l’humour involontaire, de traduire « West Bank » par « Cisjordanie ». J’avais lu sur une publicité qu’un vol de 3 ou4 heures allait faire survoler la Cisjordanie. Merveilleux ! Traverser la Mer Rouge, le Sinaï, survoler Israël et revenir, tout cela en 4 heures, à bord d’un avion supersonique pourquoi pas ? En ballon c’était peu vraisemblable !

Louxor – Giza en 1ère classe

Arrivée à la gare vers 8h. Un porteur se propose pour les valises et nous conduit au bout du quai devant l’emplacement où la voiture 1 s’arrêtera. L’horaire du train est flou. Sur le ticket imprimé 8h38, mais tous les cheminots parlent du « train de 9h » en provenance d’Assouan. Il est donc « à l’heure » à 9h. Les premières sont très confortables, fauteuils »avion » de business class, rembourrés, inclinables, repose-pied et beaucoup de place pour les jambes

Nous traversons les champs de canne à sucre, des petits champs d’oignons de choux gigantesques où les hommes travaillent à la binette. Il y a aussi de la luzerne et des bananeraies ?

Le Nil à travers les stores vénitiens

Le train s’arrête tout le temps dans de petites gares que je n’arrive pas à identifier (c’est écrit uniquement en arabe. Quelquefois, il s’agit d’arrêts en pleine campagne. Je note les arrêts, les compte jusqu’à 19 puis me lasse.

Tahta 13h42, sur la carte, Tahta c’est encore bien aau sud.

Assiout 14h50 – je me suis assoupie entre Tahta et Assiout.

El Minia 16h30 El Minia est une très grande ville universitaire

Depuis Assiout, le train  longe un canal ; la lumière est très belle ; les palmiers se reflètent dans l’eau, les jardins sont très verts. En même temps on passe sans transition par des zones très urbanisées. On sort d’une ville pour entrer dans une autre. Immeubles de briques rouges pas terminés (des ferrailles dépassent, pas de crépi) grandes mosquées et églises de ciment.

Comment allons-nous reconnaître Giza dans la nuit ? Le préposé aux valises vient nous chercher – bien trop tôt ! – Devant la porte les valises s’accumulent, le train s’arrêtera-t-il assez longtemps ? Sur le quai : la foule et pas de porteurs. Il faut descendre l’équivalent de deux étages pour le souterrain et les remonter. Un militaire fait le malin et demande les tickets et puis il se moque de Dominique « miskina ! » quel sot personnage ! Il aurait pu donner un coup de main. Heureusement le taxi de l’hôtel nous a attendu malgré le retard du train.

Traversée de Giza  dans la nuit :  autoroutes,  buildings, ville sans grâce aux constructions très hautes et très denses. Le taxi s’engage dans d’étroites ruelles où la voiture doit contourner touktouks et charrettes ?

L’arrivée de nuit à l’hôtel Sunshine Pyramids View est une claque. D’après le descriptif de booking.com nous avions imaginé un hôtel luxueux avec tous les services et le confort. On commence à monter à pieds 4 très hauts étages. Wifi déficiente, pas de lampe de chevet ni de drap du dessus…Un restaurant était annoncé sur le rooftop . 2 tables et des chaises mais pas de cuisine, juste un micro-onde pour réchauffer les plats achetés à l’extérieur. La pizza est livrée avec le carton 10$ la pizza ! Là je proteste ! Pour la moitié du prix, nous avons l’habitude d’avoir un repas complet avec salades, dessert et café. La pizza c’est un snack pas un repas et de toutes les façons le prix du menu annoncé sur internet était 8$.

Giza : son et lumières de la terrasse de l’hôtel Sunshine Pyramids View

En revanche, nous avons le plaisir de contempler les pyramides éclairées et même d’entendre le Sons et Lumières en Espagnol A tour de rôle Chéops, Kephren et Mykerinos s’illuminent, sans oublier le sphinx vert ou bleu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les courses à Louxor, achat du billet de train à la gare

CARNET ÉGYPTIEN 2019

les bateaux à moteur

Expédition à Louxor : chercher de l’argent liquide et acheter les billets du train du retour et éventuellement rapporter une bouteille d’ouzo ou d’arak.

A peine ai-je traversé la route qu’un taxi propose ses services jusqu’au ferry :

« your price ? » – « Ashrin » (20) – « forty ! » – « Talaatin » on se met d’accord pour 30 guinees.

Au débarcadère les felouquiers me harcèlent. Je tiens bon : je veux le ferry baladi  à 5 guinees. Le petit bateau à moteur est amarré sous une méchante rampe métallique bien glissante. Sur la Corniche, je retrouve la banque Misr qui a installé 3 ATM dans une pièce fermée surveillée par un gardien à proximité du Winter Palace. Cela me sécurise parce que j’ai les deux cartes VISA et que je compte tirer le maximum que l’automate donne. Je suis chanceuse : aujourd’hui il propose 3000LE par carte. Cela tiendra toute la semaine, j’espère ! Aller à pied à la gare est facile, sur le trajet je regarde les magasins pour touristes (bijouteries, un antiquaire qui vend des photos anciennes « since 1907 »…) mais aussi supermarchés pour égyptiens, une « Pharmacie de confiance » en français sur l’enseigne.

temple de Louxor

Marcher seule dans Louxor incite au harcèlement. Je ne fais pas un pas sans qu’on me propose un taxi, une calèche, un accompagnement.  Seule parade, marcher droit et vite, ne pas hésiter ni flâner.

La gare de Louxor (comme celles du Caire ou d’Assouan) est un beau bâtiment de pierre de taille claire décorée aux motifs pharaoniques ; l’intérieur est un peu moins reluisant. D’un côté les guichets des 3èmeClasse, de l’autre, les sleepers watania et à côté 3 guichets pour les tickets de 1ère et 2ème classe. De belles queues et personne au guichet. C’est la pause : les guichetiers boivent leur thé mangent et rejoignent à contre-cœur leur poste. Dans les queues on s’impatiente, on se bouscule. Certains prennent leur train aujourd’hui. C’est la foule et cela ne me plait pas du tout de penser que j’ai une fortune dans mon sac avec les cartes de crédit. Si j’avais eu la moindre idée   du prix du billet j’aurais pu préparer la somme.

Evidemment l’employé ne comprend pas l’anglais. Heureusement, son chef vient à mon aide. Je demande deux places pour Guiza le samedi 28 au matin en 1ère classe. Il n’y en a plus dans le train de 9h, il propose le train de 7h. 390 LE pour les 2 billets (10€ chaque) . Je fourre les petits tickets (taille carte de crédit) sans les lire dans la cachette, je suis pressée de m’extraire de la queue. Heureusement derrière moi, attend un couple de retraités grecs qui ne vont pas me dévaliser.

Juste à la sortie de la gare, au magasin Drinkies , le prix de l’Ouzo est trop bon marché pour être honnête 55LE (2€50) Mais il n’y a pas de choix.

Je trouve les cachets de magnésium à la pharmacie.

Au retour, je rencontre le chauffeur de taxi qui m’avait donné sa carte alors que je recopiais les panneaux des colosses de Memnon. Il propose « le prix local : 20guinees et des excursions lointaines. « ne prenez pas celles de l’hôtel ! ils gagnent déjà assez avec la chambre et le restaurant. Tout le monde doit pouvoir travailler » implore-t-il. Il m’offre même une bouteille d’eau pour la bienvenue (je refuse, la course est beaucoup trop courte).

De retour chez Mahmoud j’examine le ticket de train. La date est correcte mais pas l’heure :  au lieu de 7 heures, il est écrit 19h25. Encore un tour des Britanniques ! Avec leur am et pm, ils nous embrouillent ! ce n’est pas la première confusion du genre : à Delhi c’était bien pire nous avions raté l’avion.

Après déjeuner il me faut retourner à Louxor, reprendre le taxi et le bateau, puis la gare. Le bateau est un gros bateau à deux étages mais la rampe est facile.

A la gare il n’y a plus de queue mais l’employé qui parle anglais ne veut pas reconnaître sa bêtise, ni la réparer. Il appelle un collègue qui affirme d’abord que l’échange n’est pas possible : il faut annuler et reprendre un autre ticket et cela coûtera 40 LE. Il ne veut pas prendre la responsabilité de l’opération, va voir son chef, m’emmène à la Police Touristique qui bien sûr dit que c’est faisable mais qu’il faut obtenir le tampon du Chef de Gare – Station Master. Où est donc le bureau du Station Master ? Sur le quai ! Mais ce dernier ne parle pas anglais. Le premier cheminot réapparaît et explique le problème en arabe. Le chef griffonne quelque chose au dos du ticket. Cela n’est pas suffisant : il faut un tampon. Mais sortir le cachet et le tampon encreur n’est pas de la compétence (ou de la dignité) du Station Master. N’Il faut trouver le préposé au tampon. On a oublié les 80 LE en route (on n’en parle plus) Mon billet enfin annulé, il en faut un autre. C’est l’ordinateur qui   trouve la place et les cheminots égyptiens ne sont pas informaticiens. Intervient encore mon sauveur (au bout de 10 minutes) il me réclame 80LE après toutes ces interventions qui l’ont fait bien transpirer ! Pas de reçu ni de tampons, il les fourre dans sa poche. Cette délicate affaire mérite salaire.

Au retour je croise le caléchier qui voulait m’emmener à la gare, le pâtissier qui veut apprendre l’anglais, les felouquiers…Tout ce monde est bien physionomiste pour me reconnaître (il y a peu de touristes isolés tous sont flanqués d’un guide). Au débarcadère, mon taximan attendait.