JUILLET ÉCOSSAIS
L’île de Skye pointe trois doigts vers le nord. Duirnish à l’Ouest contient les tables de MacLeod, Trotternish à l’Est est le plus spectaculaire. Waternish, l’index est notre but de promenade. Nous avons bien préparé l’expédition à Waternish. Nous avons allégé les sacs pour emporter le pique nique sur notre dos : des petits rouleaux ressemblant à des sushis au saumon..
Nous garons la Vauxhall sur le parking devant l’église de Trumpan et prenons la route comme le topo l’ordonne. Au village, nous trouvons deux chemins et aucune indication. Celui de gauche longe la côte (ce qui est notre direction) mais il est fermé par une barrière retenue par une chaîne cadenassée. Nous préférons le chemin ouvert à celui qui est barré et grimpons la pente. De loin, on voit un cairn qui sera notre cap. Là, un fil électrifié nous interdit de continuer. Rien ne ressemble à la description du topo-guide. Le chemin se perd dans les bruyères. De notre position élevée on devine un chemin qu’on essaie de rejoindre en coupant à travers la lande. Nous marchons sur un sol très doux, très spongieux, très humide – une sorte de tourbière – la mousse est recouverte de lichens. Là où l’eau est plus abondante croissent des prêles et des joncs. Pour éviter de se tremper, il suffit de regarder les végétaux. L’herbe verte, rase, se trouve sur un sol stable. Les bruyères indiquent les endroits les plus secs.
Soudain, trois silhouettes progressent rapidement le long du rivage. A la vitesse de leur pas je peux déduire qu’ils marchent sur un bon chemin. Nous décidons de nous séparer. Je marcherai une heure dans un sens et ferai demi tour à 12H15 ;
La chaîne qui barrait la route s’enlève facilement. C’est une erreur de se laisser impressionner par les clôtures. Il suffit de refermer la porte pour ne pas laisser le bétail s’échapper. Le principe de la propriété privée est le contraire de ce qui prévaut en France où l’on ne passe que si le passage est permis et balisé. Ici, le passage des randonneurs est normal, parfois interdit mais rarement. En revanche le balisage et les panneaux indicateurs sont rares. Parfois on prévient de la présence d’un taureau mais pas toujours.
Le vent souffle fort de l’Est, disperse les nuages, et éloigne les midges. La température est hivernale. La surface de la mer bleue foncé est ridée de petites vagues blanches. C’est la première fois que nous voyons des vagues depuis que nous sommes à Skye. Au loin, l’horizon est très net. On voit partout des montagnes pointues très découpées les Hébrides ou la Côte Écossaise ?
Une autre promenade fait le tour d’une petite presqu’île en moins de 2 miles : joli itinéraire visible du haut de l’église de Trumpan. Malheureusement il faut traverser le troupeau des vaches écossaises pourvues de cornes recourbées très pointues. Le taureau est parmi elles. Elles sont beaucoup plus agressives que d’habitude. Cette fois- ci je rampe derrière la clôture électrique pour mettre le fil entre le taureau et moi.
Nous explorons ensuite la péninsule en voiture, découvrons de petits villages, des cottages blancs éclatant face à la mer.
Stein
Le petit port de Stein est le plus joli quai qu’on puisse imaginer, avec une rangée de maisons fleuries, deux restaurants et une galerie d’art. Le long du mur, des bancs. La pelouse est tondue comme le plus soigné des greens. Je commande un grand café au lait servi dans un curieux verre à pied et je l’emporte dehors au soleil à l’abri du vent.
La promenade des deux églises
Elle démarre à quelques pas de notre cottage, dans l’ancien enclos paroissial de l’église ruinée, et traverse une pâture, puis une lande de bruyères et d’ajoncs. La flore hésite ensuite entre des associations nordiques de mousses et de bouleaux et une forêt de noisetiers et de sorbiers avec des framboises et des ronces. J’arrive tout près du château de Dunvegan. Il faut remonter à mi pente dans la colline et traverser une forêt très dense d’épicéas si serrés que les branches basses n’ont plus d’aiguilles vertes et qu’il fait très sombre. A l’église de Dunvegan, il faut reprendre la route. J’ai l’idée de couper en passant par le sommet de la colline où on a perché une sorte de menhir (il est ancien mais il a été érigé en l’an 2000).