Le Koh-I-Noor – William Dalrymple – Anita Anand

LIRE POUR L’INDE

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Le KOH-I-NOOR – L’histoire funeste du diamant le plus célèbre du monde.

Merci à Babélio pour ce livre!

Avec Dalrymple, je n’ai pas pris de risque. J’apprécie beaucoup cet auteur Le Dernier Moghol et dans l’ombre de Byzance avec beaucoup de bonheur. Historien spécialiste du sous-continent, l’histoire, telle qu’il la raconte est toujours plus passionnante que n’importe quel roman historique; Une bibliographie sérieuse et des notes détaillées, un glossaire. Il m’a seulement manqué des cartes plus précises.

Anita Anand journaliste britannique, d’origine Sikh du Penjab, a déjà écrit d’autres ouvrages sur l’Inde.

Ils se sont partagé le livre chronologiquement.  William Dalrymple raconte le début de l’histoire, des origines légendaires de la pierre célèbre jusqu’au règne du dernier grand Maharajah Ranjit Singh qui l’a porté à son bras. Anita  Anand poursuit l’histoire avec la colonisation de l’Inde par l’Empire Britannique, le transfert du diamant à Londres . Le livre se termine avec les réclamations de ses anciens propriétaires.

Le Koh-i-Noor est un prétexte pour parcourir l’histoire de la région, élargie à l’Afghanistan et à la Perse, puisque les souverains de l’Inde, de Babour le premier des Moghols, Persans, Afghans puis Sikhs qui se disputèrent l’Inde et le joyau – symbole du pouvoir. Diamant funeste? Non, il est passé d’un conquérant à l’autre, d’un roi à ses héritiers qui n’ont pas su conserver le pouvoir. Histoire chamarrée de ces souverains brutaux ou raffinés, poètes ou guerriers mais toujours couverts de pierres précieuses.

Quand la Compagnie des Indes orientales  établit son emprise sur le sous-continent vacille le  royaume sikh du Penjab après  à la mort du terrible Ranjit Singh. Anita Anand raconte avec maints détails les intrigues des héritiers du Grand Maharajah et la déposition du dernier souverain, un enfant-roi Dulip. C’est un récit passionnant enrichi par les rapports des espions, administrateurs, militaires britanniques. Angleterre victorienne, d’une jeune Victoria qui accueille avec bienveillance le jeune Maharajah, l’Exposition Universelle à Cristal Palace puis la veuve. Dans cette deuxième partie, le diamant semble porter une malédiction.

L’histoire du diamant n’est pas terminée….l’Inde voudrait le faire revenir, le Pakistan, et même les talibans le réclament:

« Bien que ce ne fût pas le plus gros diamant en possession des Moghols[….]il continue à jouir d’une notoriété qu’aucun de ses plus gros ou plus parfaits rivaux n’égale. Il est au centre des compensations pour les pillages de l’ère coloniale et fait régulièrement l’objet des revendications de la part de ses différents pays d’origine. 

L’histoire du Koh-i-Noor continue à soulever des questions historiques importante non seulement pour notre appréciation du passé mais aussi pour le présent, car il sert de paratonnerre aux prises de position envers le colonialisme. la présence m^me du diamant à la Tour de Londre incite à se demander comment juger des pillages de l’époque coloniale…. »

Kipling – Charles Zorgbibe- la saga des Anglo-Indiens

SAISON INDIENNE

De Kipling, je ne connaissais que des clichés : le « chantre de l’impérialisme britannique », « tu seras un homme mon fils…. » ainsi que tout un folklore de mes années d’éclaireuses « jeu de Kim, » ou noms de « totems » tirés du Livre de la Jungle. Un auteur pour scouts, enfants ou nostalgiques des colonies.
L’écrivain Kipling vaut mieux que sa caricature.
C Zorgbibe a tissé un aimable et pittoresque patchwork des œuvres de Kipling pour raconter la vie aventureuse et voyageuse de l’écrivain et la saga des Anglo-indiens.
Histoire victorienne bien connue des Anglais, qui nous est  étrangère.

Lire Kipling et comprendre ce qui se passe en Afghanistan! Imaginer l’importance de la Route des Indes à l’époque. La Guerre des Boers,La Guerre des sahibs, me renvoie à la biographie de Gandhi d’Attali que j’ai lue il y a peu.Et terminer la fresque par la Première Guerre mondiale.

Je me livre à la singulière expérience de lire en même temps cette biographie de Kipling et Kim (expérience dictée par des contingences pratiques et non pas par une volonté littéraire : j’ai téléchargé gratuitement Kim sur ma liseuse tandis que le gros pavé de Zorgbibe est trop lourd pour être emporté : Kim me suit dans le métro, dans mon cartable…tandis que Kipling attend sur la table de chevet. ). Cette confrontation est tout à fait fructueuse : je saisis mieux des détails qui pourraient paraître secondaires : le fameux canon de Lahore se trouve en face du Musée dont le père de Kim était le directeur….le maquignon Mahboub a vraiment existé….Par ailleurs, j’identifiais Kim à Kipling enfant, erreur, il fut envoyé à 6 ans en Angleterre.

J’imaginais une sorte de chef scout pontifiant, je découvre un potache farceur, un lecteur de Rabelais dans le texte, un journaliste qui préfère écrire des ragots en vers. Montage de héros de ses romans et de ses nouvelles, l’auteur de la biographie dresse un tableau coloré de la société victorienne. Je me perds dans les personnages réels et ceux que Kipling a créés, et je m’amuse bien!(je ris même aux éclats)

 

cet article est ma première contribution au challenge victorien