Essouhé – rencontre avec les Sages et dîner

un sage d’Essouhé

3ème CARNET BÉNINOIS ET TOGOLAIS

Au village : les sages

rencontre avec les sages

 

Gérard vient remplacer Hyacinthe qui fait le dîner. Il me guide vers les sages
–    « allons faire quelques pas pour saluer « mon oncle »
Le vieux est malicieux.
–    « comment faites vous en Europe pour vivre dans le froid ? » demande-t-il
–    « avec des manteaux et des bottes… » je réponds bêtement
–    « cela se réchauffe, la coupe de l’UEFA va se rejouer normalement » déclare-t-il
–    « Est-ce à cause du froid que vous avez si peu d’enfants ? » dit il faussement naïf.
Un compère rigole.
–    « A Marseille les 40cm de neige, c’est une histoire marseillaise ! » il sait de quoi il parle.
–    « Mais, quand même, pensez vous que Sarkozy fera un deuxième mandat ? »

Les gens ne se contentent pas d’être polis. Ils ont réellement envie de discuter et sont beaucoup  plus informés qu’ils ne le laissent paraître.
Le soir, je dîne sur la natte comme la première fois, je dîne seule.
on avait pensé que ta seconde viendrait aussi » dit Gilbert. Ma « seconde » jolie expression.
Le poisson frit est délicieux. Il vient de la mer, « on l’achète congelé »explique Sébastien qui est venu me tenir compagnie. Nous sommes au 21ème siècle. Hyacinthe a frit tout un assortiment de tubercules : igname, manioc (très farineux) un troisième intraduisible en français, bouilli, ma préférence va aux grosses frites sucrées de patates douces. Les féculents sont très variés !
Comme la première fois, nous allumons les bougies à la citronnelle, contre les moustiques mais surtout pour nous éclairer.

Kpalimé – notre hôtel La Détente et promenade vespérale

3ème CARNET BÉNINOIS ET TOGOLAIS

l’hôtel La Détente

L'hôtel, La Détente

 

D’après Kamal, Kpalimé compte 250 000 habitants. C’est une ville animée au carrefour de plusieurs routes. Nous passons à travers le marché important, devant nombreux petits commerces mais aussi des cybercafés et des bars.

L’hôtel La Détente se trouve dans une rue perpendiculaire à la grande route juste après le grand lycée. Un bâtiment blanc d’un étage aveugle longe la rue : il referme la réception très simple qui est aussi l’épicerie du quartier ; au dessus un toit abrite une « salle de conférence ».

On entre par une grille qui s’ouvre sur 4 chambres précédées de terrasses individuelles faisant suite au restaurant précédé d’un jardinet où poussent de beaux rosiers et de nombreuse plantes tropicales. Derrière une haie, dans un jardin une autre enfilade de chambres à terras où se semblent être les chambres les plus agréables. Derrière on a construit une grande bâtisse à étage où une double rangée de chambres petites et sans balcon, s’ouvrent sur un long couloir. C’est là qu’on nous conduit.

–    « les chambres avec terrasses sont elles plus chère ? », je m’enquiers,

–    « non, c’est le même prix ! »

On nous donne la chambre N°1 attenante au restaurant, climatisée avec une grande salle d’eau et une belle terrasse. Inconvénient, elle se trouve dans le passage et bruyante à cause du restaurant. Mais la terrasse n’a pas de prix.
Nous prenons notre temps pour nous doucher et nous reposer avant de sortir à 17H45 en short et en T-shirt, un peu étourdiment. J’ai oublié que la nuit tombe tôt au Togo.

 

Promenade du soir à Kpalimé

Borne fontaine togolaise typer station-service

Au coin de la grande route se trouve un bar peint en jaune et une curieuse « station service » où les femmes du quartier viennent remplir leur bassine d’eau propre. Les tuyaux recourbés sont très hauts au dessus de 2 mètre : il faut prévoir une grande togolaise de plus d’1.70m, son foulard enroulé pour faire un petit coussin, la grande bassine de 50L, le total monte bien autour de 2 .20m ! Ce poste à eau me sera un repère bien utile pour le retour.

Sur la route règne une grande animation, partout des stands de nourritures variées. Les lycéens sortent,  les motos rasent les passants. Je vais jusqu’au marché sans me rendre compte que la nuit tombe. Un étal de légume et particulièrement réussi avec des mini tomates cerises rouges, des mini-aubergines blanches, des gombos, des petits poissons séchés. La marchande radine quand je sors l’Olympus :

–    « avant, tu me fais le cadeau ! »

–    « un cadeau pour photographier des tomates ! Si je veux payer, je les achète ». Je peux éventuellement payer des gens mais pas des tomates qui sont de toutes les façons à vendre. Des tomates-top-model ! » je m’esclaffe !

Je ne sais pas si elle a compris. Dépitée elle laisse tomber :

–    « de toutes les façons, elles ne sont pas à moi ! »

Il fait maintenant complètement nuit. Les stands ont allumé leurs lampions, les bars, leurs néons. Il y a même un dancing avec la boule à tango et les lasers avec de petites taches colorées qui dansent sur la route. C’est très bruyant : ils font des « essais de sono ». Plus on s’éloigne du marché, plus il fait sombre. Il est dangereux de marcher sur la chaussée à cause des motos. Les bas-côtés  sont remplis de chausse-trappes : trous, parpaings, tiges métalliques…Je marche en tongs espérant ne pas me blesser. Heureusement que j’ai repéré les bars et le kiosque à eau. Dans l’obscurité totale je n’aurais jamais vu le panneau indiquant l’hôtel.