Carnet de Venise , 4ème jour,
Ca de la Gare Santa Lucia à la CA d’Oro (Itinéraire proposé par le guide Evasion p.116)

Je reprends le Rio Terra Lista di Spagna (j’ai trouvé le sens de cette appellation compliqué : Lista désigne une voie limitée par des pierres blanches où l’on jouissait jadis de l’immunité diplomatique puisque la rue conduisait à la résidence d’un ambassadeur. Cette Lista di Spagna est bordée de magasins. J’achèterais volontiers une parure de draps à 39€. Les suspensions en verre de Murano ne se négocient pas à moins de 85€ la plus petite tulipe colorée d’orange, rouge et noire.
Le long du Cannaregio je suis la fundamenta à l’ombre jusqu’au pont à trois arches afin de visiter San Giobbe (carte chorus) mais San Giobbe est fermé l’après midi. J’en suis quitte pour traverser le Cannaregio et suivre l’autre quai en plein soleil jusqu’au Guglie pour obliquer vers le Ghetto. Calme d’une petite place. La synagogue se trouve à l’étage dans u n immeuble. Pour visiter il faut s’adresser au musée. Un restaurant cacher, des galeries d’art sur des thèmes juifs, un magasin de souvenirs proposant des mezouzot en verre de Murano (pas de rabbins). Nous sommes bien dans le quartier juif. Un jeune homme aux papillotes enroulées me propose des bougies pour Chabat (ce soir). Malgré mon agacement devant ces ultra-orthodoxes, je me sens attirée par ce ghetto qui n’a rien de pittoresque à photographier.
Traversant un petit canal puis un autre tout calme s’ouvrant au loin sur la lagune, je prends des ruelles si étroites que le soleil ne doit jamais les réchauffer. Je suis loin des boutiques pour touristes, loin de l’agitation de la ville, des beaux palais. Ce coin de Cannaregio est vraiment très tranquille.
Sant Alvise possède un plafond en trompe l’œil de Toni (17ème siècle) moins spectaculaire que celui de San Pantalon , trois chefs d’œuvre de Tiepolo et un tableau très naïf en six vignettes dont j’ai oublié l’auteur ;
J’arrive juste à temps pour entrer dans l’église de la Madonna del Orto. Le grand bâtiment de brique ressemble un peu à Santa Maria Gloriosa. Encore des Tintoret (c’est le jour !) et une très belle Vierge à l’Enfant de Bellini.
Les statues enturbannées du Campo del Mori rappellent Rioba Sandi et Afani, marchands originaires du Péloponnèse riches de milliers de baquets ( ???) . La maison de Tintoret est signalée par une plaque.
Promenade à Santa Croce
Après dîner je pars explorer Santa Croce par des ruelles étroites qui tortillent, passent de petits ponts, contournent les palais. Ces ruelles permettent parfois juste de se faufiler . Chaque fois que je le peux je rejoins le Grand Canal espérant approcher les palazzi aperçus du vaporetto. Je suis les flèches fundaco turchi ou Musée d’Histoire naturelle, bâtiment très orné qui me fait rêver : un caravansérail à Venise ! Malheureusement on ne devine rien par derrière. Même déception pour la Ca Pesaro , le petit jardin moderne ne laisse rien deviner de la splendeur de la façade. De peur de me perdre encore dans les ruelles la nuit, je rentre plus tôt.
Le ghetto est un quartier juif très pittoresque. Je suis allé le visiter sur les traces de Hugo Pratt. Bien apprécié aussi les statues qui sont sur ta photo.
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