un mois en Roumanie chez l’habitant

Nous remontons le bras médian du Danube qui va à Salina (celui qui est le plus court). Après le débarcadère du ferry, nous passons à la « station service : une péniche qui vend également des bouteilles de gaz. Un curieux monument commémore la visite du roi Charles 1er, bizarrement l’inscription est en français. Nous dépassons les bateaux-hôtels tirés par un remorqueur. Notre barque remorque un canoë que nous abandonnons à l’entrée d’un canal plus calme.
Pétré engage notre barque dans un étroit canal entre des saules géants. Souvenir de mangrove en voyant les troncs des arbres au beau milieu de l’eau, mais la différence est qu’il n’y a pas d’enchevêtrement impénétrables comme dans la lagune derrière Helvetia. La végétation est variée : des élodées, des nénuphars mais aussi des sagittaires aux pointes acérées comme des flèches de silex préhistoriques , des châtaignes d’eau aux feuilles arrondies en touffes portant des fruits avec des pointes bizarres, des fleurs roses sur les bords et des fleurs composées formant une boule rappelant l’inflorescence de l’ail en plus clairsemé.
Les premiers oiseaux à se présenter à notre observation sont les corneilles. Suit un beau rollier bleu, plus exotique. Un martin pêcheur passe d’un coup d’ailes métalliques. Dans le chenal étroit nous dérangeons les hérons crabiers et les bihoreaux. Les hérons cendrés plus grands, sont moins nombreux mais plus élégants que les petits plus trapus. Les aigrettes blanches montent la garde.
Pétré manie la barque avec dextérité. Quand il coupe le moteur et laisse l’embarcation se laisser doucement porter par son élan il faut être attentif car il a repéré (ou il sait d’expérience) que des oiseaux sont visibles. Cormorans, perchés, grèbes furtifs.