CHALLENGE SHAKESPEARE
J’ai choisi La Tempête, je l’avoue, sur un malentendu : revenant de Corfou, je restais sur le souvenir du livre de Lawrence Durrell L’île de Prospero qui raconte son séjour en 1937 à Kalami nord de Corfou.
Cette île ionienne est-elle le décor de la pièce? Plus je m’intéresse à la Tempête, plus je suis dubitative! Les navires du Roi de Naples reviennent de Tunis. Que viennent-ils faire dans l’Adriatique? Et puis Corfou est une grande île, comment les naufragés pourraient-ils se retrouver si facilement? Corfou, l’île de Nausicaa, d’Alkinous.
C’est l’occasion de relire ce court ouvrage, non pas en y cherchant l’île grecque, si merveilleusement décrite, mais en traquant Shakespeare. Désirant comprendre ce qui justifie le titre : L’île de Prospero. J’ai oublié pour quelques heures mon propos initial pour me perdre dans des baignades, des parties de pêche au trident, et la légende de Saint Spiridion….dans l’église du Saint, dans la ville de Corfou, je retrouve un indice : « les peintures de naufrages dignes du Douanier Rousseau…« la description de la fête du saint nous plonge dans un décor magique. Indice que le récit du naufrage du Père Nicolas revenant avec du bois d’Igoumenitza? « au milieu du tonnerre et des éclairs l’icône de Saint Spiridion est consultéemais le saint doit être occupé ailleurs…. » annecdote humoristique et si touchante! Traquant Prospero, je trouve Falstaff : « Huxley dit quelque part que les étrangers ignoraient comment se comportaient les anglais jusquj’à l’apparition de Falstaff ». Nouvelle lecture à mon programme : Falstaff!
Continuant ma lecture, je croise Ulysse – Odysséus raconté par un paysan presque illettré,Caton, Cicéron, Néron, Agripine, Guiscard le Normand, Karaghiosis – marionnette populaire – (pas Byron!). Jubilation de ma part.
Ce n’est qu’à la p.104 que le Comte, ami de Durrell, livre la réponse à mon enquête : Corfou CORCYRA en grec, est l’anagramme de SYCORAX la sorcière, mère de Caliban! et à partir de là toute une démonstration éliminant Lampedusa, l’île la plus proche de Tunis d’où vient la flotte napolitaine revenant du mariage, Malte trop grande et connue, Zante également trop célèbre…les sources d’eau fraîches et sallines que Caliban connaît correspondent, ainsi que les vigne et les bocages de genêts, les lieux stériles… et qui sait si Shakespeare n’avait pas visité Corfou? avance-t-il.
Comment ai-je pu oublier cette anecdote si pittoresque? Voyageant dans les îles grecques, cet été pas si lointain d’ailleurs, j’étais à la recherche de grécité et non pas de littérature anglaise, sans doute. On ne trouve dans les livres que ce que l’on cherche! Séduite par les personnages pittoresques, les rivagres albanais, les ruelles vénitiennes, j’avais zappé Shakespeare!
Bonjour,
La Tempete….les iles greques….merci beaucoup!
Maintenant je vais chercher, (pour lire encore un fois) une livre ecrit en roumain, avant ’89: « Les Legendes d’Olympus », qui contient tous les legendes greques et la description de chaque dieu et deesse greque.
George
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