CHALLENGE SHAKESPEARE
J’ai abordé Richard III par la mise en scène contemporaine de David Gauchard. Esthétiquement très réussi, mais fidèle à Shakespeare?
Une pièce historique
J’ai donc emprunté le texte, et l’ai lu d’une lecture laborieuse et lente – ce qui n’est pas si mal parce qu’une lente imprégnation me familiarise avec l’oeuvre.
Ignorante en histoire anglaise j’ai donc découvert la fin de la Guerre des Roses, (1483) York et Lancastre dont le souvenir devait être encore vif, cent dix ans plus tard, (1593) quand Shakespeare a écrit son Richard III. Le spectateur élizabethain se repérait dans les Edouard, les Henry et les différents York, les allusions historiques, les anecdotes suggérées devaient être plus savoureuses, on devait sourire par avance aux mots à double sens (heureusement les notes du traducteur les signalent, ne pas les négliger).
Une foule de personnages
David Gauchard avait pris le parti de centrer la mise en scène sur le personnage de Richard et de laisser en filigrane les silhouettes des protagonistes. Le texte donne une vraie dimension à Clarence, frère de Richard, et frère du roi, la première victime de ses machinations. Il fait discourir les assassins, le peuple de Londres, les hommes d’église…Loin de l’épure contemporaine, tout un monde apparaît.
Les personnages féminins sont aussi une découverte , non pas éffacées, au contraire des intrigantes, des femmes fortes, point de mièvreries, le verbe haut, promptes à la malédiction, politiques aussi. Lady Ann cède à Gloucester, certes, faiblesse ou calcul? Certaines répliques sont dignes d’un sort jeté par une sorcière avec crapauds et venin, la vieille reine apparaît comme une prophétesse. Sorcières comme dans Macbeth? En tout cas, les rêves prémonitoires, les fantômes complètent ces visions.
Les enfants d’Edouard, les enfants de la Tour
Aux touristes qui visitent la Tour de Londres, on parle des enfants d’Edouard. Lors de ma dernière visite, impressionnée par toute la richesse du site je ne leur avais prêté qu’une attention distraite. Maintenant me revient le souvenir des lieu, des corbeaux bien sûr, mais des bourreaux!
Richesse et complexité de Shakespeare
A chaque lecture je mémerveille des trouvailles langagières, de l’humour, de la complexité du texte, du génie de Will…
Comment monter ces pièces géantes? Comment les rendre accessibles cinq siècles plus tard à un public qui ne sait plus rien de York et de Lancastre? Autant de mises en scène possibles? Pourquoi chercher alors la fidélité à Shakespeare? Puiser dans la richesse proposer et monter sa propre vision, est-ce trahir?
Tiens la dimension historique m’intéresse ! Il faut que je la lise ! Merci pour cette participation ! Non seulement, je suis en retard dans la mise à jour des liens mais en plus, je n’ai pas beaucoup participé ! Ton enthousiasme fait plaisir à voir !
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