La Princesse de Milan – Karine Saporta à la Maison des Arts de Créteil

CHALLENGE SHAKESPEARE

 

 

 

 

Variations infinies sur la Tempête de Shakespeare : Greenaway dans Prospero’s book avait centré l’attention sur Prospero, le magicien l’érudit, ses grimoires dont les pages s’écrivaient et se tournaient  dans un tourbillon visuel étourdissant. Césaire avait donné la parole à Caliban dans un discours anticolonialiste. Saporta s’est plutôt attachée à Miranda.

La Princesse de Milan est un opéra chorégraphique, le musicien est  Michael Nyman,compositeur de la musique du film de Greenaway.

Comme le cinéaste, la chorégraphe a pris des libertés avec l’ordre des scènes. Le spectacle commence avec la scène2, ActeI , Prospero rappelle ses origines à sa fille.  Miranda ne se souvient que des 4 ou5 dames à son service. Trois dames se tiennent en costume médiéval tenant en laisse d’élégants lévriers. Très belle image! Ces dames sont-elles les suivantes dont la princesse a gardé le souvenir?

Suit la Tempête, ActeI scène 1, dans la pièce, très réussie. L’utilisation des 3 dimensions par les danseuses est possible grâce à des élastiques suspendus aux cintres et à des colonnes évidées (les mâts du navire, peut-on imaginer) . Les personnages swinguent au grès des vagues déchaînées, montent descendent, se noient?

Ariel, chargé de provoquer la tempête, est habillé de gaze blanche, mais je commence à m’y perdre parce qu’il est dédoublé, si ce n’est triplé. Qui sont ces deux jeunes hommes sur scène?

Sycorax arrive de façon très théâtrale dans une loge sur un mur de scène faisant penser à un théâtre antique ou au théâtre Farnèse de Parme, tout en bois, creusé de loges où se trouvent à la place des statues attendues, des danseuses. Et dans le giron de la sorcière : Caliban!

Me serais-je endormie? J’en doute fort avec l’intensité de la musique. Je n’ai pas retrouvé la scène avec Alonso, Sebastian, Antonio… Tout est compliqué par les dédoublements d’Ariel et de Prospéro. les bouffonneries de Shakespeare sont passées à la trappe. Je reconnais le complot contre Prospero mais je m’y perds.

La rencontre de Miranda et de Ferdinand, elle aussi est méconnaissable. Il y a beaucoup trop de jeunes filles, les suivantes et Miranda ont échangé leurs rôles. Qui d’entre elles est la vraie Miranda? Deux Prospero, deux ou trois Ariel, quatre Miranda! j’en ai le tournis.

Dans les loges de la scène de bois, les danseuse s’agitent frénétiquement avec des mouvements d’automates brandissant des gerbes de blé, j’imagine Cerès et Junon, Iris – le mur de scène s’écarte et fait place à un champ de blé. Je croyais que l’île de Prospéro était Corfou, pas la Beauce!

Je ne dois pas être la seule spectatrice déconcertée parce qu’un mouvement de foule se fait vers la sortie. L’intermède mythologique se prolonge, et je commence à m’ennuyer.

La fin et l’épilogue, je les devine plus par la lecture récente du texte que par une chorégraphie tout à fait étrange sur une sorte de patinoire où Caliban lui aussi s’est dédoublé et fait du patin à glace. Autant j’avais aimé le début du spectacle autant la fin traîne en longueur. Applaudissements polis.

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

5 réflexions sur « La Princesse de Milan – Karine Saporta à la Maison des Arts de Créteil »

  1. Je me suis réellement ennuyé du début jusqu’a la fin: prenez des personnes au hasard, demandez leur de danser, et vous ajoutez une musique qui vous agresse les oreilles sans pause. Ils se sont bien sur sentis obligés de faire ça en français, anglais et allemand(avec un mauvais accent) et de mettre une patinoire inutile,et tellement de fumée que ça devenait irrespirable.la musique m’enpèchant de dormir, j’ai passé mon temps à compter les gens sortant de la salle(au moins la moitié)
    Mon moment préféré: le salut

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    1. Je suis ravie de constater que je ne suis pas la seule à ne pas avoir apprécié ce spectacle qui était pour moi une grosse blague.
      Les danseuses qui font des bonds, les chiens et le nain… c’était trop ! Sans parler de la musique qui n’était pas autre chose que du bruit !
      Je ne ferai pas de commentaire sur la chorégraphie inéxistante …
      Je n’ai pas eu le courage de rester et ai définitivement perdu patience au bout de 45 minutes…

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