Nous avons failli dormir dans une tata somba

JUMELAGE CRÉTEIL/POBE

les tatas-chambres d'hôte de Momo

On perd notre temps à Nati

15H30, au supermarché de Natitingou. Qu’acheter pour dîner dans la montagne à Koussou chez Maurice ? Est-ce qu’on pourra faire cuire ? On remplit un panier avec un paquet de nouilles, du ketchup, nescafé, lipton…que Michel nous fait remettre en rayon. Kamal ne s’est pas occupé de la lessive comme prévu, il faut retourner la chercher à la Montagne. Les filles veulent des timbres à la Poste. On propose la visite du musée. Tous ces atermoiements m’agacent. Il faudrait au contraire arriver le plus vite possible à Koussou pour avoir le temps de s’installer, de visiter les tatas et de profiter de la beauté de l’endroit ! Dans le groupe, on sent une certaine nervosité.
Qu’allons nous trouver là-haut?

–    « C’est quoi le plan ? » demande Damien à la mode djeune.

Michel ne manifeste aucun enthousiasme pour aller chez Maurice.

Personne au Belvédère de Koussou

Nous arrivons là-haut à 18heures. Il reste une petite heure avant la nuit. Il n’y a personne au Belvédère. Tout le village est réuni pour faire une « fête de funérailles ». En attendant que Maurice arrive, nous visitons les 4 cases de ciment destinées aux visiteurs. Elles sont propres, il y a des lits mais pas de matelas encore moins de drap. Pas d’eau dans les « cases de douche ». Nous ne sommes pas attendus. Cela aurait été si simple de déléguer Kamal hier ou ce matin pour prévenir Maurice ! Ou tout simplement de zapper l’étape à Natitingou et d’arriver vers 16heures ici. On aurait eu le temps de s’organiser.

Nous attendions tellement cette nuit dans la tata !

Je suis furieuse. J’ai envoyé plusieurs mails à Sébastien pour lui dire que nous avions très envie de cette étape. Il aurait suffi d’un tout petit peu de bonne volonté de la part de Michel qui visiblement préfère passer la nuit à Natitingou. D, Damien et Michel sont d’accord pour retourner à la Montagne. Laure et moi, pleines d’entrain et adeptes du camping, aimerions bien rester ici.

Visite de la tata « pour touristes »

vraie tata au village

Un jeune homme arrive en moto. Momo est à la fête mais il est saoul. Si nous souhaitons rester il sortira les matelas et les draps. En attendant qu’on se décide, il fait visiter la tata. Sans le cérémonial de Momo, la tata de ciment n’a pas autant de charme. Le jeune nous montre quelques détails qui m’avaient échappés : les petites buttes à l’entrée représentant les grands parents décédés. « Ici », il désigne un petit tas, « la grand-mère », « ici, le grand père », il en montre un autre. La belle poterie traditionnelle renferme les médicaments traditionnels : une graine évidée sert de flacon destiné à renfermer une poudre « pour la vipère ». « Pour le mal de tête,.. », il sort un crâne de chevreau. On fait couler l’eau sur la tête après l’avoir fait glisser sur le crâne ( ???). je grimpe sans problème à l’échelle. J’ai vu exposée, une telle échelle dans une galerie d’art dans le Marais, à Paris,. Proposer un tel objet à la vente m’avait scandalisée. Je ne sais pas bien pourquoi.
Laure monte sur la moto, les autres, dans le camion, nous allons au village.

A Koussou,
tout le monde est saoul
 

Une grande foule est rassemblée. Un petit orchestre de flûtes et de percussions joue. L’odeur d’alcool de mil plane. Le jeune homme ouvre une case où sont entreposées des calebasses de toutes tailles pleines. Nous cherchons Momo. « Il est là-bas, sur la paille » dit quelqu’un de l’assistance. A notre arrivée, il se lève – raide – se met au garde à vous. Il porte un béret rouge enfoncé jusqu’aux oreilles. Il lui reste assez de lucidité pour me reconnaître, me prend la main et ne me lâche plus. L’idée que nous sommes venus pour dormir dans son auberge ne l’effleure pas.

Nous partons visiter le village en compagnie du jeune. Damien et Stéphanie s’abîment dans la contemplation des cochons, une truie allaite ses petits. On a égorgé un bœuf dans la tata qu’on propose de nous faire voir. Il faut passer devant la mare de sang et la bouse avant d’accéder par l’étable à la cuisine fermée (en saison pluvieuse). Sur une banquette à l’entrée divers accessoires dont la « planche » en pierre où sont moulus le mil ou la moutarde (graine de néré). L’étable est dans une pièce très sombre au rez de chaussée. On monte ensuite sur la terrasse. Cette tata est habitée par deux vieilles personnes. Sur la terrasse il n’y a pas de foyer ni de graines qui sèchent. C’est un peu triste.

au village

Petit dispensaire

Dominique a préparé les médicaments pour le petit dispensaire que nous avions visité l’an dernier. Le même infirmier est en poste. Il accepte avec joie les médicaments et les petites couvertures mais il est très déçu que nous n’ayons pas apporté ses photos. Il nous fait visiter la salle de pansement meublée d’une table de bois à clair voie qui évoque plus l’établi de menuiserie ou la boucherie que l’hôpital.

Orage sur l’Atakora

Nous reprenons la piste de nuit. Des éclairs déchirent les nuages. La proximité de l’orage me fait oublier mes regrets de ne pas dormir à la montagne. A la Montagne, il reste des chambres. Nous retournons au restaurant du frère de Michel. Le dîner est immangeable. Heureusement qu’il reste les mangues de Pobé.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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