Monastères d’Akrotiri : Aghia Triada, Gouvernatou et Katholiko

CARNET CRETOIS

Aghia Triada

(circuit p.215-221 guide Evasion)

Nous traversons des banlieues de Hania et de Souda peu pittoresques. Après l’aérodrome le paysage devient rural avec des oliviers, caroubiers, cultures en tunnel sous plastique (courgettes) et des vignes.

Le Monastère d’Aghia Triada se voit de loin au milieu des vignes et des vergers d’orangers et d’oliviers. L’entrée est perchée en haut d’un escalier raide. Le porche est classique : fronton triangulaire encadré de colonnettes jumelles. Un car a déversé sa cargaison de touristes qui encombrent la place. Le katholikon (église) a une façade vénitienne en belles pierres blanches patinées de rouge,  avec 3 coupoles au dessus de la façade divisée en 3 par des colonnes. L’intérieur est somptueux. L’iconostase est dorée et les icônes sont de belle facture.

Les bâtiments monastiques sont assez compliqués avec une abondance d’escaliers, d’arches de porches. Difficile de se repérer. Dans un bénitier nous découvrons une portée de chatons nouveau-nés avec leur mère. Un moine montre à un autre des naissances dans un massif de géranium.

Les moines vendent leur production : huile, fromage… A côté, au Musée, Je néglige les objets sacerdotaux, les lettres manuscrites et les livres anciens pour m’intéresser aux icônes de l’Ecole Crétoise

Ecole Crétoise : La source de vie avec des scènes miraculeuses

Les explications complètent ce que j’ai lu au Musée byzantin :

« [ ….]éclectisme évident dans les compositions qui suivent des prototypes byzantins et incorporent les éléments italiens et occidentaux. Les icônes étaient exportées en Orient  comme en Occident. Après l’occupation ottomane en 1669, de nombreux peintres s’enfuirent vers les îles Ioniennes et Venise pour continuer à peindre. La production en Crète diminua mai sne cessa pas complètement, spécialement au 18ème siècle. Trois des cinq icônes du monastère sont attribuées à Emmanuel Skordylis, natif de Hania où il vivait jusqu’à l’occupation ottomane. En 1646, il s’enfuit à Milos. Le peintre copiait des gravures sur cuivre du flamand Jean Sandeler.[…] »

Ma préférée est La Source de Vie avec des scènes miraculeuses où la Vierge est représentée au dessus d’une fontaine d’où l’eau sourd par 4 ouvertures. J’ai aussi remarqué Saint Jean l’Evangéliste avec un petit ange perché sur l’épaule de Jean lui soufflant la parole sacrée.

A l’arrière de l’église, abside et absidioles, bâtiments, arches et escaliers ressortent d’une végétation luxuriante et pittoresque : orangers en fleur, yucca en pot, potée de géraniums exubérant. Le soleil est revenu et exalte les odeurs.

4 km séparent Aghia Triada du Monastère d’Agios Gouvernatou. La route traverse d’abord les vignes d’Aghia Triada puis de grand s panneaux encadrés d’une bordure rose signale que nous venons de pénétrer sur les terres des moines de Gouvernatou. Malgré l’homophonie, rien à voir avec quelconque gouvernement. Iannis Gouvernatou fut un ermite du 9ème siècle.

Dracunculus vulgaris

La route se rétrécit, se faufile dans une montée escarpée et boisée. Je découvre ici une étrange fleur formant une haute inflorescence, le pistil est une haute flèche de près de 30 cm de haut autour duquel s’enroule un unique pétale rouge de très grande dimension (Dracunculus vulgaris) . J’avais déjà remarquée les feuilles de cette plante bizarre mais je la découvre aujourd’hui fleurie.

Au parking, sur une porte de bois sont placardés les horaires (10-12h – 17h -19h sauf mercredi et vendredi)

Il est 11h, mardi, j’ouvre la porte une allée bordée de plantations conduit au monastère. Une série de pictogrammes interdisent les photos, les téléphones portables, les pique-niques  et invitent au silence. Nouvelle porte, sur l’écriteau « refermez la porte » (sans doute à cause des animaux). Pa sâme qui vive dans le monastère. Le silence, calme et sérénité qui gagnent les visiteurs  Si l’architecture du monastère est sobre et massif, l’église de pierre blonde est décorée de manière étrange exubérante. Sur les colonnes des macarons grotesques baroques, grimaçants. La porte est ouverte seulement sur le pronaos. L’icône précieuse se trouve derrière l’iconostase, interdite à nos regards féminins. Aucun regret. J’ai envie de rester de me pénétrer de cette douceur, de ce silence. Je sors mon carnet moleskine et dessine les trois cloches, les plantes en pot une arche et l’escalier. Une dame passe, me salue doucement. Un moine traverse la cour sans un mot.

Du Monastère de Gouvernatou, un sentier conduit au Monastère de Katholiko (abandonné). La Grotte de Katholiko, refuge des ermites, fut le premier monastère de Crète d’après le Guide Evasion p.220. Harcelés par les pirates, les moines se replièrent sur Gouvernatou. Le chemin qui descend a été pavé par les moines avec de belles dalles cimentées. La grotte des ermites est une belle salle ornée de stalactites avec une stalagmite un peu monstrueuse. Après la grotte, le chemin s’engage dans les gorges et descend plus raide. Je passe devant une sorte de tour en pierres sèches. Plus on descend plus le paysage est impressionnant avec les parois nues des falaises ; ma végétation rase ; boules de thyms aux feuilles épaisses et odorantes. Le chemin se transforme en escalier, les marches deviennent de plus en plus hautes. Un parapet sécurise le côté du ravin. Le monastère abandonné enjambait le ruisseau formant une sorte de pont que je franchis sur le toit du bâtiment rectangulaire. L’église,  adossée à la paroi rocheuse, a gardé son élégant pignon. Un autre bâtiment est colonisé par la végétation. le ruisseau qui a creusé la gorge va à la mer dans un fouillis de buissons. J’ai descendu le chemin dallé avec précaution pour ne pas glisser, la remontée est poussive. Je compte les marches, après une centaine, je m’essouffle et me lasse. Après la grotte le faux plat se gravit plus facilement.

monastère de katholiko

Pour déjeuner nous nous installons sur une banquette de pierre devant une chapelle toute neuve . L’eau n’a pas encore été raccordée à la fontaine. Un troupeau de chèvre règne sur ces lieux, certaines grimpent dans les caroubiers. Curieuses, elles viennent nous voir à grand renfort de clochettes.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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