Aberfoyle

JUILLET ÉCOSSAIS

 

un manoir sur le bord du lac


 

Breakfast  dans une belle salle moquettée de tartan, décorée d’échantillons de tartan sous verre. Le service est attentif mais les tomates qui accompagnent les petites saucisses sortent d’une boîte tout comme les haricots (pour les haricots c’est moins gênant).

Milton

A 2km à l’Ouest d’Aberfoyle, à Milton, autour du lac d’Ard, se trouve le départ de randonnées. Celle qui est balisée en rouge, suit le lac sur 3 km sur un bon chemin de graviers. Sur la rive opposée sont construites de très belles maisons. Un petit manoir avec des tourelles se reflète sur le miroir lisse de l’eau noire. La caverne de Rob Roy est un amas rocheux. Dommage que je n’ai pas fini le livre commencé à Beauly. D’un « point de vue » on découvre 3 îlots minuscules. Sur le troisième, se trouvent les ruines d’un vrai château. Ce dernier doit être bien ruiné parce qu’on ne voit rien !  Je boucle le circuit dans la colline -138m seulement – mais bien raide. Avec la végétation de bruyères et ajoncs je serais tenté de parler de montagne. D’ailleurs au sommet (en complétant le circuit rouge avec le jaune), la vue est très étendue.

Le Centre d’Interprétation de la Forêt Elisabeth (parking payant) est aménagé pour l’observation de rapaces (Osprey) et chouette blanche. On a installé des caméras dans les nids. En ce moment je vois trois aiglons qui ont des plumes et la chouette est bien réveillée à 13H30 . Je suis moins impressionnée par les écureuils roux. En Grande Bretagne, les écureuils gris américains sont en train de faire disparaître les écureuils roux. Une grande campagne s’est engagée pour le sauvetage de l’écureuil roux.

Forest Drive

Bruyère écossaise!

Le parking noté N°12 sur le plan, est le  départ de la Forest Drive – route payante : on met soi-même 2£ dans une boîte. Attention, la route ferme à 18 heures ! Il y a une très belle vue panoramique et des tables de pique-nique et une curieuse installation de dalles de grès sur lesquels on a gravé des poèmes rappelant les lochs voisins ou à la gloire du bouleau. Les tables sont occupées. Nous colonisons un rocher plat. A peine avons-nous déballé le poulet tika et la salade de pomme de terre bios trouvée à la Coop. que des intrus nous dérangent. Un car à impériale rouge immatriculé à Prague s’est aventuré sur la piste de gravier et a déversé sa cargaison de Tchèques qui découvrent un véritable gisement de myrtilles qu’ils cueillent à poignées. Peu attentifs au paysage grandiose, ils ramassent avec enthousiasme les baies. Un autre car s’arrêtera : des Écossais des villes, beaucoup moins cueilleurs que les Bohémiens. Deux gamines indiennes regardent avec méfiance les petits fruits :

« comment s’appellent ils ? Peut être sont ils empoisonnés ? »

Je récupère une petite boite pour cueillir des myrtilles. Avec du yaourt et du sucre elles sont délicieuses, toutes seules, ce n’est pas fameux

Loch Katrine  

loch Katrine

Loch Katrine est un des lieux les  plus célèbres d’Ecosse, décor d’un roman de Walter Scott, chanté par des poètes. La dimension littéraire n’est pas le seul mérite de ce beau lac. La pureté de ses eaux  est remarquable: réservoir d’eau potable de Glasgow, il est étroitement surveillé et préservé. Encaissé dans sa vallée étroite, aucune route ne vient le polluer. Sur une seule rive, une piste cyclable est goudronnée, qui est également le sentier piétonnier sur 21 km. L’autre rive est restée sauvage, inaccessible. Deux bateaux le traversent : une petite vedette blanche et un vapeur ancien, le sir Walter Scott. Ce dernier a l’air de fonctionner plutôt à la fumée qu’à la vapeur. La promenade est très agréable. Malgré un parking saturé, très vite, je me retrouve seule à marcher. Des chênes centenaires, des sapins aux fûts impressionnants, abritent la piste. Je ne me suis même pas perçue qu’il avait plu. Des petites îles sont recouvertes d’une végétation luxuriante.

Sur le retour, le ciel s’est dégagé. Nous ne voulons pas nous enfermer à l’hôtel. Nous poursuivons la route de Milton vers Kilochard à l’autre extrémité du Loch Ard. Difficile de s’arrêter. Deux bancs font face au lac. A peine sommes nous installées que quatre canetons sortent de l’eau et viennent à notre rencontre. Nous avons du pain que je leur lance. La cane adopte un comportement maternel parfait : elle ne cherche pas à manger tant que ses petits se jettent sur les miettes. Elle se nourrira beaucoup plus tard. Au début, c’est toujours le même caneton qui attrape les morceaux. Ils ont beau se ressembler beaucoup, le plus agressif se remarquer ! Une autre nichée se rapproche, la cane avec des adolescents déjà bien emplumés. Ils avancent le cou tendu, le bec en avant, à l’attaque des petits qui ne se laissent pas intimider ; je suis forcée d’interrompre la distribution  de peur de provoquer une bagarre. Dès que je relance un morceau, les plus gros pincent le cou d’un petit. La mère viendra défendre son poussin. Celui qui s’était montré le plus culotté a bien décidé de se venger et va provoquer es grands. Il se fait copieusement pincer. Finalement les intrus, déçus de ne rien obtenir décampent. Les petits s’enhardissent et viennent réclamer à nos pieds. J’ai bien peur qu’ils ne traversent la route. Mais la mère les reconduit à l’eau.

cane et canetons

 


 

Dunvegan, moutons et vaches poilues

JUILLET ÉCOSSAIS

les moutons de Skye

Premier jour : exploration des environs  sans aucun plan précis. Nous roulons au hasard, sur les petites routes à une seule voie, se dirigeant vers le rivage. Premier essai non concluant,  demi tour dans un vallon boisé .

La dame aux moutons

Deuxième essai, des panneaux annoncent qu’une maison est à vendre. Nous pourrons toujours prétendre être des acheteurs. D’autres écriteaux demandent d’être prudent « vieux animaux ». Nous imaginions des vieux chiens hargneux gardant la dernière maison où nous devrons faire demi tour. Une femme en bleu de travail, un seau à la main nous interpelle. Je me justifie :

« Nous cherchons un coin pique-nique ! »

La dame est très aimable. Elle nous montre une petite plateforme au sommet de la colline.

-« On dirait que c’est mou, mais c’est dur, vous pourrez garer la voiture. Avez-vous une couverture de pique-nique ? » (C’est une spécialité écossaise : un plaid, écossais bien sûr, doublé d’une feuille métallique et cela se vend moins de 4£ en supermarché)

-« Voulez vous une carte ? »

La dame entre chez elle pour chercher une clé et me fait entrer dans un cottage ancien meublé de vieux meubles, plein de livres et de tableaux. Le plan  qu’elle me propose est un prospectus des galeries et d’artisans de l’île. C’est un prétexte pour faire un brin de conversation. Elle est ravie de me raconter qu’elle vit ici depuis 25 ans. Elle achète les terres autour de sa ferme pour empêcher qu’on ne les construise. Elle a également acheté très cher le petit cottage qui appartenait à des américains. Depuis la mort d son compagnon elle vit avec ses moutons qui sont des « pets » ; ils ont 17 ans. Elle avise lmon sweat-shirt de Matane. –

–          « vous êtes canadienne ? »

Comme je lui raconte les orignaux des réserves du Québec elle rentre chez elle pour nous offrir des revues sur les loutres. Elle nous conseille d’aller faire des photos des vaches de son voisin.

 

Au bout d’une route carrossable, un vague chemin mène à un portillon dans une pâture de moutons. Nous l’ouvrons sans scrupules.Toutes les publications, destinées aux touristes répètent les 3 commandements du randonneur :

 

Les 3 commandements du Randonneur

1)      rapporter avec soi sa poubelle – on le fait toujours

2)      tenir son chien en laisse ou au pied – on n’a plus de chien

3)      bien refermer les portillons derrière soi – ceci implique qu’on a le droit de les ouvrir !

Les moutons de Skye ont l’habitude des promeneurs. Nous ne les affolons pas. Le terrain est herbu avec de petites collines. Nous sommes sur une pointe. Il y a de l’eau de tous les côtés.,  la vue est magnifique. Je continue jusqu’à la plage où je dérange un couple d’huîtriers pie. Je ne savais pas pourquoi ils étaient « pie ». Leurs cris affreux m’expliquent ce mystère ! Tout près, une île toute noire avec une plage toute blanche. En retournant vers la route principale un panneau nous permet de nous repérer : Harlosh à 5 miles au sud de Dunvegan.

 

Les nuages du matin ne nous avaient pas incité à prendre notre pique-nique. Nous nous dépêchons de cuire le beefsteak, pressées de repartir. Étonnant le prix du bœuf anglais! Beaucoup moins cher que chez nous et délicieux. J’espère que l’histoire de la vache folle est bien terminée.

Le château de Dunvegan

  Le château de Dunvegan

Le château de Dunvegan se trouve à la sortie du village vers le NW. Sur une petite plate-forme en dessous de la route,  très belle vue sur le donjon carré et les hauts bâtiments. Il est habité depuis le 13ème siècle par la même famille. Le seigneur du lieu Mac Leod est le 30ème

Des barques à moteur emmènent les touristes voir les phoques installés sur un rocher à une encablure de notre perchoir. Ils sont 4 à se chauffer au soleil. S’ils ne bougent pas beaucoup ils sont très bruyants. Je dessine avec beaucoup de plaisir le château, les rochers, les algues et au fond, les Tables de MacLeod, montagnes aux sommets aplatis.

 

Vache écossaise

Vedettes poilues

Les vaches poilues aux longues cornes effilées et recourbées se prêtent de bonne grâce à la photo. C’est à se demander si elles ne stationnent pas exprès au beau milieu du chemin. Peut-être ont-elles reçu quelques douceurs des touristes ?La route monte et descend, dans les creux il y a des petits lacs avec des roseaux et des plantes aquatiques. Des canards pataugent.

 

Coral Beach

  Coral Beach

Au bout de la route : un parking bondé – le départ de la promenade à la Plage de Corail distante d’un bon mile. Au sommet de la dernière colline qui surplombe la plage toute blanche . Arrivée à la plage, je me déchausse. Le sable éblouissant n’est pas fait de corail mais de maërl, débris calcaires d’algues et de coquillages. Sous les pieds ce n’est pas confortable c’est même piquant. Je ne regrette pas mon initiative l’eau transparente est presque tiède. Ce sera peut être mon seul bain (de pieds) des vacances en Écosse. Remontant sur la pelouse je reste pieds nus pour me débarrasser des coquilles. L’herbe est beaucoup plus douce ! Se souvenir quand même que l’emblème de l’Ecosse est le chardon !

D me fait des signes. J’essaie d’accélérer dans la montée. Trop tard ! La mer montante a submergé l’îlet. Les phoques l’ont quittée. Pendant que je pataugeais à Coral Beach une dizaine de phoques plongeaient, jouaient, s’appelaient, faisaient des cabrioles. Maintenant on ne voit plus que trois têtes luisantes qui sortent périodiquement de l’eau. On dirait que l’animal se tient debout à la verticale et qu’il pointe son museau vers l’extérieur. Je les regarde s’éloigner. Ils semblent suivre un courant qui fait une traînée plus lisse et plus claire à la surface de l’eau bleu marine profond et ridée. On repère les têtes lisses et noires. Quand ils s’éloignent on pourrait les confondre avec les cormorans qui pêchent aussi dans le coin.

Nous rentrons par étapes au gîte d’Hillside. Le ciel est débarrassé  des nuages. La pelouse devant la maison est en plein soleil nous nous installons sur le salon de jardin jusqu’à ce que le vent se lève, très frais. On dînera à l’intérieur.

Retour à Cromarty et fête à Beauly

JUILLET ÉCOSSAIS

Une audience au Tribunal de Cromarty

Les courses à Beauly sont amusantes : un brin de causette chez le boucher, la caissière de la Co-op me demande si je veux une carte de fidélité…Les légumes qui se vendent chez le fleuriste, la Poste à la papeterie..

 Dauphins ?

A 10 heures,  sur parking de North Kessock juste après le pont suspendu qui enjambe le Firth of Beauly. Dans un cabanon, les naturalistes surveillant les dauphins ont établi leur base. Des microphones installés dans l’eau permettent d’entendre arriver les dauphins.

L’animatrice nous conseille d’aller plutôt à la Pointe de Chanonry qui est un meilleur point d’observation, le Firth  est très étroit. Si les dauphins passent ils seront plus près. C’est marée haute la mer commence à descendre, une heure très favorable, selon elle.

Malgré des prévisions météo exécrables, il fait très bon. Le pâle soleil finit par percer. Pas un souffle de vent. La surface de l’eau est plate comme un miroir. Le moindre aileron, la queue, le museau devraient être repérables. A peine sommes nous arrivées, que quelque chose de noir sort de l’eau et replonge. Mon premier dauphin ? Un instinct de chasseur enfoui quelque part dans mon code barre fait monter l’excitation, comme la proximité des fauves. Je sors les jumelles et scrute dans la direction du triangle noir disparu. Un peu plus loin sort la tête fine et le long cou d’un cormoran. C’est lui que j’avais pris pour un dauphin ! Très conscient du nombre de jumelles braquées sur lui, le cormoran joue les stars. Il a même l’air de me narguer. Il ressort plus loin avec un gros poisson frétillant dans son bec. C’est tout un spectacle que de le voir faire pivoter sa proie pour pouvoir l’engloutir. Je vois le cou de l’oiseau se dilater. Puis il s’enfuit en rase motte, bientôt rejoint par deux autres.

Guettant cormorans et dauphins derrière le phare

Que faire en attendant les dauphins ? Je sors le carnet moleskine et  dessine. Des touristes ont repéré quelque chose. J’ai tout juste le temps d’empoigner les jumelles et d’observer la gueule moustachue d’un phoque qui fait surface et disparaît. Au bout d’une heure, nous nous décourageons.

  Rosemarkie

Je rejoins Rosemarkie par la plage sur la fine bande laissée par la mer descendante. Le sable est clair, par endroits il y a des accumulations de graviers rose foncé et des galets variés plutôt gris. Vers Rosemarkie, les galets sont plus gros et situés sur le haut de l’estran. Je n’ai aucune interprétation sédimentologique pour expliquer cette répartition. Peut être tout simplement a-t-on voulu dégager la plage pour les estivants ?

 

Rosemarkie est une station balnéaire plutôt coquette avec de jolies villas en grès rose sur le front de mer. Le sable de sa plage est rosé également. Rosemarkie se déclare « free of alcohol ». La consommation à l’extérieur entraîne une amende faramineuse. La prohibition américaine vient elle des puritains écossais ou les Écossais imitent ils les Américains ?

 

  Musée Picte

Le minuscule Musée Groam est gratuit. Une vieille dame arborant le badge « volunteer » nous questionne longuement. Un DVD présente les Pictes, premiers habitants du Nord de l’Ecosse, peuplade plutôt mystérieuse qui a laissé des pierres gravées de toute beauté de l’Age de Bronze au 9ème siècle de notre ère. Les pierres gravées portaient de gracieux symboles en croissant, double disque, fer à cheval ou miroir. Des animaux étaient également gravés ainsi que des scènes de chasse. Enfin des entrelacs compliqués et savants complétaient la décoration de certaines de ces pierres levées qui font penser à des menhirs.

Une autre partie du musée est purement décorative. Des artistes contemporains ont réinterprété les motifs pictes qui rappellent les graphismes celtiques bretons ou irlandais. Des tampons encreurs sont même proposés pour l’amusement des enfants. Je tamponne plusieurs feuilles en prévision de la décoration de l’album photo. Dans un coin, sur une harpe. D joue Scarborough Fair que j’immortalise dans un petit film.

Déjeuner

Au menu : le saumon des fumeries de Grantown On Spey que nous voulons déguster dans un bel endroit. La table que nous convoitions en bord de plage est occupée. La quête de l’endroit sera longue : détour par Eathie, galère dans Cromarty. Nous échouons sur le bord du Firth de Cromarty sur un parking pas très propre.

 

 Musée du Tribunal de Cromarty

On nous a même fourni le déguisement!

Le Musée installé dans le Court House a reçu de nombreuses distinctions. L’attraction principale est la reconstitution d’une audience  au 18ème siècle. Dans la salle historique des mannequins parlent et même se meuvent à notre entrée. Le shérif a l’air vivant. La présentation du tribunal n’est pas une attraction gratuite. Elle veut démontrer les différences entre juridiction anglaise (Commonlaw) et la juridiction écossaise avec l’individualisation de la peine (comme dans le Droit Français). C’est cette différence dans le Droit Ecossais qui permettait aux jeunes couples de se marier sans le consentement des parents. Autrefois, en 1969 Eti et Tchouka avaient fait le voyage d’Ecosse pour se marier.  Ce n’est qu’un élément de visite parmi d’autres.

 

On a aussi reconstitué la prison Des objets donnent une foule de détails.. Une autre figure animée fait revivre Sir Thomas Urquhart, châtelain de Cromarty au 17ème siècle, traducteur de Rabelais, gentilhomme excentrique.

 

  Histoire de Cromarty

La prospérité de Cromarty, au 18ème siècle, est due à sa situation géographique exceptionnelle : un port naturel permettant d’abriter nombreux navires. Le châtelain entreprenant : George Ross (1760) favorisa l’implantation de trois usines : une fabrique de clous, une brasserie et une filature de toile de chanvre, importé de Saint Petersbourg. Ces usines, en plus de la conserverie de harengs et l’abattoir de porcs, faisaient de Cromarty une ville très prospère. En plus du château de George Ross on construisit de belles demeures en grès rose. Cette industrialisation draina les paysans des Highlands. Certains d’entre eux ne parlaient pas Anglais. George Ross construisit pour eux la chapelle Gaëlique. Des épidémies en 1830 puis l’arrivée du chemin de fer en Écosse scellèrent le destin de la petite ville. Les voies d’eau avaient perdu  leur importance. La petite ville s’assoupit vers la fin du 19ème. Actuellement Cromarty ne vit pas que du tourisme. Une nouvelle industrie s’est développée : la construction des plateformes pétrolières dans son Firth très profond. Un énorme tanker passe sous nos yeux, escorté par deux remorqueurs.

Eglise écossaise très dépouillée

Nous avons aussi appris, dans la reconstitution de la prison, ce qu’était la Disruption (1843), scission de l’Eglise écossaise. L’Eglise Libre réclamait que les prêtres soient choisis par les fidèles et non par les autorités. Ces querelles religieuses semèrent de véritables révoltes. Une femme fut emprisonnée puis libérée sous la pression populaire. Ces schismes expliquent peut être le grand nombre d’églises dans le pays. Ce qui est le plus étonnant c’est l’utilisation actuelle des lieux de culte. On ne les laisse pas fermées comme en France. On les transforme, souvent en galerie d’art, parfois en restaurants ou en salle des fêtes qu’on peut louer pour faire des parties. L’installation d’une cafétéria dans la cathédrale saint Gilles où l’office se déroule régulièrement ne choque personne. La délicieuse odeur de bacon m’a paru inédite dans ce  lieu du culte !

Cromarty et ses Stutors

 

Légendes

L’histoire du village ne serait pas complète sans les légendes de géants, de sorcières et de lutins. Deux géants, les Stutors, deux collines symétriques, gardaient  l’entrée du Firth. J’en ai gravi un dimanche.

Nous étions passées devant deux belles maisons sans nous douter non plus qu’elles fussent hantées.

Quant à la Femme Verte, celle qui fait mourir les bébés, les enlève pour les remplacer par les Changelings, j’aurais dû suspecter son rôle quand j’avais déchiffré les pierres tombales et vu que tant d’enfants étaient morts en bas âge

 

  Visite de la Ville

On visite la ville avec un audio-guide.  Hugh Miller – une autre célébrité de Cromarty, –  maçon devenu géologue puis journaliste – est notre guide. Ce stratagème donne de la vivacité au commentaire.

Nous reprenons la promenade de dimanche dernier « accompagnées » par Hugh Miller qui nous raconte la vie au début du 19ème siècle à l’époque de la prospérité quand les rues étaient très animées.

 

 

 

 

 

la Fête à Beauly

La fête à Beauly

Un nuage bas envahit la vallée juste à notre retour à 18heures. La fête du village sera-t-elle annulée pour cause de pluie ? Non ! bien sûr ! On a installé une  plateforme bâchée avec une toile cirée verte qui sert d’estrade sur la grand place du village juste en face du Fish and chips « the Friary » (allusion au Prieuré) qui ne désemplit pas. Les familles se sont abritées dans les voitures garées sur la place dînant de frites, de poisson ou de glaces en attendant le spectacle. Un accordéoniste, Frankie, essaie de mettre de l’ambiance. Il joue des airs écossais  très connus, des marches, des polkas. Les gens se trémoussent sur place mais personne n’ose se lancer. Nous piétinons une bonne demie heure avant que les petites danseuses n’arrivent sous des capes en nylon rouge ou violettes, chaussées de sabots en plastique rose ou bleus. Toutes ont les cheveux tirés en un chignon rond très haut sur le crâne, elles portent des kilts ou des jupes plissées sur des jupons blancs avec un justaucorps de velours assorti sur un chemisier blancs à manches bouffantes. Les plus vieilles ont peut être douze ou treize ans mais les plus jeunes ont à peine 5 ans. Le musicien est un piper de 13 ou 14 ans en grande tenue. Les danses ont des chorégraphies compliquées mais paraissent terriblement monotones aux non-initiées que nous sommes. Les petites filles se penchent très bas pour une sorte de révérence avant de commencer. Elles lèvent les bras et font des entrechats. Deux plus grandes dansent sur des sabres croisés. Nous attendons les cornemuses. Pour nous faire patienter Frankie a repris l’accordéon avec plus de succès, des toutes petites filles dansent pour imiter leurs aînées, même des petits garçons se laissent entraîner. Les cornemuses ne jouent pas un morceau pour nous, elles défilent avec les tambours descendent la rue principale, exécutent un demi tour de revue militaire au bout de la place de façon à repasser une deuxième fois, demi tour ! Et nouveau passage. En regardant bien on voit que de nombreuses femmes portent le kilt, différence au niveau des chaussettes, les hommes ont glissé un gros couteau, presque un poignard

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Loch Ness

JUILLET ÉCOSSAIS

 

Château d’Urquart


 

De Beauly à Drumnadochit (comment cela se prononce – t il ?) – 17 miles – par une jolie petite route dans la lande. D’après les cartes postales, le château d’Urquhart semblait posé sur une île dans le Loch Ness. Pas de bac, ni de pont : on l’atteint à pied sec !

 

 Histoire d’Urquhart

Les visiteurs sont accueillis par une vidéo très bien faite sous titrée en espagnol et en français.

En 580 AD s’arrêta à Urquhart et convertit le vieux chef Picte Emchath.

Le château fut construit au 13ème siècle par la famille Durward

En 1276 il fut conquit par Edward 1er d’Angleterre

En 1308 Robert le Bruce chassa les anglais du nord de l’Ecosse

Au 15ème et au 16ème siècle la menace venait de l’Ouest, des MacDonald, seigneurs des îles

En 1500 le château passe aux mains des Grant

Au 17ème, pendant les guerres jacobites, les Grant firent sauter le château et l’incendièrent pour qu’il ne puisse pas servir de base aux Jacobites.

   Ruines médiévales

Les ruines du château

On visite un château en ruines dont les vieilles pierres sont mises en valeur par l’écrin vert d’une pelouse fine qu’une escouade de jardiniers tondent aujourd’hui.

Poterne, salle des gardes, prison, donjon… Même si nous avons visité cent fois leurs analogues, nous avons plaisir à les découvrir dans ce site grandiose et à regarder le Loch Ness à travers les meurtrières. Un dispositif frappe mon imagination : pour consommer le grain, il fallait le sécher dans une sorte de cuve de pierre à proximité d’un feu, un peu comme un four. Cela en dit long sur l’humidité du climat !

  Souvenirs

Souvenirs!

La boutique de souvenirs propose un échantillonnage complet de tartans, écharpes, bijoux mais aussi des cartes anciennes, des livres, des CD. Pour Maman, j’achète une carte ancienne, pour Valou deux livres de recettes de cuisine, pour nous  des toffee et pour moi, une Histoire de l’Ecosse illustrée 3.99 £.

   Sentier CraigMonie

A l’Office de tourisme,  les employées sont très agréables et prodigues en cartes et plans. Je pars  sur le sentier de CraigMonie munie d’un topo détaillée et d’une carte. Monie était un chef Viking norvégien, les balises sont décorées d’un viking casqué. Le sentier fait une boucle sur une colline boisée. Les explications naturalistes sont présentées sur des panneaux de bois qui se range en coulissant à l’intérieur des poteaux. Il suffit de faire basculer la flèche pour avoir une leçon très complète concernant toutes les essences : frênes, sorbiers, pin sylvestre, pin douglas, « spruce » ? Le sentier monte et descend la dénivelée cumulée compensera la courte distance (3miles). Je dérange trois gros rapaces – des buses probablement- et un pinson. Je grappille les framboises.

Le tour du Loch Ness

La route A82 qui emprunte « The Great Glen » d’Inverness à Fort William est très fréquentée. On s’y croise sans difficulté  mais la présence de nombreux camions rend la conduite désagréable. On ne peut pas s’arrêter pour jouir de la vue sur le lac.

 

C’est en miles!

Fort Augustus

A Fort Augustus, au bout du Loch, c’est la cohue. Le parking payant est complet. Un écossais joue de la cornemuse. On y vend des fraises. L’attraction, ce sont les écluses en série dans lesquelles une demi douzaine de petits bateaux blancs à moteur attendent attachés à des crochets. Quand la porte s’ouvre les plaisanciers détachent leur embarcation et marchent en tenant le bateau en laisse. La manœuvre est facile des enfants la réalisent – très fiers- .

 

Les écluses de Fort Augustus

La route qui nous ramène à Inverness par la rive opposée  monte dans une lande de bruyères très sauvage. Sous le ciel gris, elle paraît encore plus rude. Des petits lacs se sont formés dans les creux. Un ruisseau serpente en décrivant de larges boucles. On est très loin de Fort Augustus et ses écluses soignées.

 

Lande et bruyères

Au col (400m) Suiche Chuimein View Point la vue est très étendue. A côté des panneaux, une sorte d’échelle permet aux piétons d’enjamber la clôture et de suivre le chemin qui monte vers les sommets. Il traverse des tourbières gonflées d’eau comme une éponge. Il faut rester sur le sentir empierré ou sauter de touffe en touffe pour ne pas se tremper les pieds. L’air est très vif, le vent souffle. Je me croirais en haute montagne et pars à l‘assaut d’une petite colline comme si c’était un sommet des Alpes. Derrière, il y a une autre crête, encore derrière, un petit pic, chicot rocheux que je grimpe avec un grand plaisir. Je reviens, dévalant les pentes, ravie de mon expédition.

 

Cascade de Foyers

La promenade est très aménagée avec des rampes et des marches de bois dans une pinède. Des écriteaux préviennent qu’il y a des caméras de surveillance en action …pour les écureuils roux (les écureuils gris américains sont en train de supplanter les écureuils autochtones). Quand aux caméras ! C’est un débat qui revient en ce moment tous les moments à la télé sur BBC1 Scotland. Récemment les caméras ont permis de confondre les terroristes de Londres et de Glasgow. Leur efficacité a d’abord rassuré les britanniques mais maintenant elle les inquiète. Big Brother est une invention britannique !

La balade à la Cascade a été courte, je la poursuis en descendant à Lower Foyers sur le Loch Ness, découvrant une autre cascade et des marmites de géant. La petite route de foyers à Inverness suit le lac. C’est une route à une seule voie et passing places beaucoup plus agréable que l’A82. Des parkings permettent d’admirer le château d’Urquhart. Les cartes postales qui le font croire dans l’eau ont dû être prise en bateau, de cette rive, il est beaucoup trop petit !

Nous arrivons à Inverness par les quartiers résidentiels sur les bords du canal Calédonien. Les berges du canal ont été aménagées pour la promenade. Nous avons une vision ensoleillée d’Inverness avec les flèches de ses églises.

Monastères d’Akrotiri : Aghia Triada, Gouvernatou et Katholiko

CARNET CRETOIS

Aghia Triada

(circuit p.215-221 guide Evasion)

Nous traversons des banlieues de Hania et de Souda peu pittoresques. Après l’aérodrome le paysage devient rural avec des oliviers, caroubiers, cultures en tunnel sous plastique (courgettes) et des vignes.

Le Monastère d’Aghia Triada se voit de loin au milieu des vignes et des vergers d’orangers et d’oliviers. L’entrée est perchée en haut d’un escalier raide. Le porche est classique : fronton triangulaire encadré de colonnettes jumelles. Un car a déversé sa cargaison de touristes qui encombrent la place. Le katholikon (église) a une façade vénitienne en belles pierres blanches patinées de rouge,  avec 3 coupoles au dessus de la façade divisée en 3 par des colonnes. L’intérieur est somptueux. L’iconostase est dorée et les icônes sont de belle facture.

Les bâtiments monastiques sont assez compliqués avec une abondance d’escaliers, d’arches de porches. Difficile de se repérer. Dans un bénitier nous découvrons une portée de chatons nouveau-nés avec leur mère. Un moine montre à un autre des naissances dans un massif de géranium.

Les moines vendent leur production : huile, fromage… A côté, au Musée, Je néglige les objets sacerdotaux, les lettres manuscrites et les livres anciens pour m’intéresser aux icônes de l’Ecole Crétoise

Ecole Crétoise : La source de vie avec des scènes miraculeuses

Les explications complètent ce que j’ai lu au Musée byzantin :

« [ ….]éclectisme évident dans les compositions qui suivent des prototypes byzantins et incorporent les éléments italiens et occidentaux. Les icônes étaient exportées en Orient  comme en Occident. Après l’occupation ottomane en 1669, de nombreux peintres s’enfuirent vers les îles Ioniennes et Venise pour continuer à peindre. La production en Crète diminua mai sne cessa pas complètement, spécialement au 18ème siècle. Trois des cinq icônes du monastère sont attribuées à Emmanuel Skordylis, natif de Hania où il vivait jusqu’à l’occupation ottomane. En 1646, il s’enfuit à Milos. Le peintre copiait des gravures sur cuivre du flamand Jean Sandeler.[…] »

Ma préférée est La Source de Vie avec des scènes miraculeuses où la Vierge est représentée au dessus d’une fontaine d’où l’eau sourd par 4 ouvertures. J’ai aussi remarqué Saint Jean l’Evangéliste avec un petit ange perché sur l’épaule de Jean lui soufflant la parole sacrée.

A l’arrière de l’église, abside et absidioles, bâtiments, arches et escaliers ressortent d’une végétation luxuriante et pittoresque : orangers en fleur, yucca en pot, potée de géraniums exubérant. Le soleil est revenu et exalte les odeurs.

4 km séparent Aghia Triada du Monastère d’Agios Gouvernatou. La route traverse d’abord les vignes d’Aghia Triada puis de grand s panneaux encadrés d’une bordure rose signale que nous venons de pénétrer sur les terres des moines de Gouvernatou. Malgré l’homophonie, rien à voir avec quelconque gouvernement. Iannis Gouvernatou fut un ermite du 9ème siècle.

Dracunculus vulgaris

La route se rétrécit, se faufile dans une montée escarpée et boisée. Je découvre ici une étrange fleur formant une haute inflorescence, le pistil est une haute flèche de près de 30 cm de haut autour duquel s’enroule un unique pétale rouge de très grande dimension (Dracunculus vulgaris) . J’avais déjà remarquée les feuilles de cette plante bizarre mais je la découvre aujourd’hui fleurie.

Au parking, sur une porte de bois sont placardés les horaires (10-12h – 17h -19h sauf mercredi et vendredi)

Il est 11h, mardi, j’ouvre la porte une allée bordée de plantations conduit au monastère. Une série de pictogrammes interdisent les photos, les téléphones portables, les pique-niques  et invitent au silence. Nouvelle porte, sur l’écriteau « refermez la porte » (sans doute à cause des animaux). Pa sâme qui vive dans le monastère. Le silence, calme et sérénité qui gagnent les visiteurs  Si l’architecture du monastère est sobre et massif, l’église de pierre blonde est décorée de manière étrange exubérante. Sur les colonnes des macarons grotesques baroques, grimaçants. La porte est ouverte seulement sur le pronaos. L’icône précieuse se trouve derrière l’iconostase, interdite à nos regards féminins. Aucun regret. J’ai envie de rester de me pénétrer de cette douceur, de ce silence. Je sors mon carnet moleskine et dessine les trois cloches, les plantes en pot une arche et l’escalier. Une dame passe, me salue doucement. Un moine traverse la cour sans un mot.

Du Monastère de Gouvernatou, un sentier conduit au Monastère de Katholiko (abandonné). La Grotte de Katholiko, refuge des ermites, fut le premier monastère de Crète d’après le Guide Evasion p.220. Harcelés par les pirates, les moines se replièrent sur Gouvernatou. Le chemin qui descend a été pavé par les moines avec de belles dalles cimentées. La grotte des ermites est une belle salle ornée de stalactites avec une stalagmite un peu monstrueuse. Après la grotte, le chemin s’engage dans les gorges et descend plus raide. Je passe devant une sorte de tour en pierres sèches. Plus on descend plus le paysage est impressionnant avec les parois nues des falaises ; ma végétation rase ; boules de thyms aux feuilles épaisses et odorantes. Le chemin se transforme en escalier, les marches deviennent de plus en plus hautes. Un parapet sécurise le côté du ravin. Le monastère abandonné enjambait le ruisseau formant une sorte de pont que je franchis sur le toit du bâtiment rectangulaire. L’église,  adossée à la paroi rocheuse, a gardé son élégant pignon. Un autre bâtiment est colonisé par la végétation. le ruisseau qui a creusé la gorge va à la mer dans un fouillis de buissons. J’ai descendu le chemin dallé avec précaution pour ne pas glisser, la remontée est poussive. Je compte les marches, après une centaine, je m’essouffle et me lasse. Après la grotte le faux plat se gravit plus facilement.

monastère de katholiko

Pour déjeuner nous nous installons sur une banquette de pierre devant une chapelle toute neuve . L’eau n’a pas encore été raccordée à la fontaine. Un troupeau de chèvre règne sur ces lieux, certaines grimpent dans les caroubiers. Curieuses, elles viennent nous voir à grand renfort de clochettes.