Dunvegan, moutons et vaches poilues

JUILLET ÉCOSSAIS

les moutons de Skye

Premier jour : exploration des environs  sans aucun plan précis. Nous roulons au hasard, sur les petites routes à une seule voie, se dirigeant vers le rivage. Premier essai non concluant,  demi tour dans un vallon boisé .

La dame aux moutons

Deuxième essai, des panneaux annoncent qu’une maison est à vendre. Nous pourrons toujours prétendre être des acheteurs. D’autres écriteaux demandent d’être prudent « vieux animaux ». Nous imaginions des vieux chiens hargneux gardant la dernière maison où nous devrons faire demi tour. Une femme en bleu de travail, un seau à la main nous interpelle. Je me justifie :

« Nous cherchons un coin pique-nique ! »

La dame est très aimable. Elle nous montre une petite plateforme au sommet de la colline.

-« On dirait que c’est mou, mais c’est dur, vous pourrez garer la voiture. Avez-vous une couverture de pique-nique ? » (C’est une spécialité écossaise : un plaid, écossais bien sûr, doublé d’une feuille métallique et cela se vend moins de 4£ en supermarché)

-« Voulez vous une carte ? »

La dame entre chez elle pour chercher une clé et me fait entrer dans un cottage ancien meublé de vieux meubles, plein de livres et de tableaux. Le plan  qu’elle me propose est un prospectus des galeries et d’artisans de l’île. C’est un prétexte pour faire un brin de conversation. Elle est ravie de me raconter qu’elle vit ici depuis 25 ans. Elle achète les terres autour de sa ferme pour empêcher qu’on ne les construise. Elle a également acheté très cher le petit cottage qui appartenait à des américains. Depuis la mort d son compagnon elle vit avec ses moutons qui sont des « pets » ; ils ont 17 ans. Elle avise lmon sweat-shirt de Matane. –

–          « vous êtes canadienne ? »

Comme je lui raconte les orignaux des réserves du Québec elle rentre chez elle pour nous offrir des revues sur les loutres. Elle nous conseille d’aller faire des photos des vaches de son voisin.

 

Au bout d’une route carrossable, un vague chemin mène à un portillon dans une pâture de moutons. Nous l’ouvrons sans scrupules.Toutes les publications, destinées aux touristes répètent les 3 commandements du randonneur :

 

Les 3 commandements du Randonneur

1)      rapporter avec soi sa poubelle – on le fait toujours

2)      tenir son chien en laisse ou au pied – on n’a plus de chien

3)      bien refermer les portillons derrière soi – ceci implique qu’on a le droit de les ouvrir !

Les moutons de Skye ont l’habitude des promeneurs. Nous ne les affolons pas. Le terrain est herbu avec de petites collines. Nous sommes sur une pointe. Il y a de l’eau de tous les côtés.,  la vue est magnifique. Je continue jusqu’à la plage où je dérange un couple d’huîtriers pie. Je ne savais pas pourquoi ils étaient « pie ». Leurs cris affreux m’expliquent ce mystère ! Tout près, une île toute noire avec une plage toute blanche. En retournant vers la route principale un panneau nous permet de nous repérer : Harlosh à 5 miles au sud de Dunvegan.

 

Les nuages du matin ne nous avaient pas incité à prendre notre pique-nique. Nous nous dépêchons de cuire le beefsteak, pressées de repartir. Étonnant le prix du bœuf anglais! Beaucoup moins cher que chez nous et délicieux. J’espère que l’histoire de la vache folle est bien terminée.

Le château de Dunvegan

  Le château de Dunvegan

Le château de Dunvegan se trouve à la sortie du village vers le NW. Sur une petite plate-forme en dessous de la route,  très belle vue sur le donjon carré et les hauts bâtiments. Il est habité depuis le 13ème siècle par la même famille. Le seigneur du lieu Mac Leod est le 30ème

Des barques à moteur emmènent les touristes voir les phoques installés sur un rocher à une encablure de notre perchoir. Ils sont 4 à se chauffer au soleil. S’ils ne bougent pas beaucoup ils sont très bruyants. Je dessine avec beaucoup de plaisir le château, les rochers, les algues et au fond, les Tables de MacLeod, montagnes aux sommets aplatis.

 

Vache écossaise

Vedettes poilues

Les vaches poilues aux longues cornes effilées et recourbées se prêtent de bonne grâce à la photo. C’est à se demander si elles ne stationnent pas exprès au beau milieu du chemin. Peut-être ont-elles reçu quelques douceurs des touristes ?La route monte et descend, dans les creux il y a des petits lacs avec des roseaux et des plantes aquatiques. Des canards pataugent.

 

Coral Beach

  Coral Beach

Au bout de la route : un parking bondé – le départ de la promenade à la Plage de Corail distante d’un bon mile. Au sommet de la dernière colline qui surplombe la plage toute blanche . Arrivée à la plage, je me déchausse. Le sable éblouissant n’est pas fait de corail mais de maërl, débris calcaires d’algues et de coquillages. Sous les pieds ce n’est pas confortable c’est même piquant. Je ne regrette pas mon initiative l’eau transparente est presque tiède. Ce sera peut être mon seul bain (de pieds) des vacances en Écosse. Remontant sur la pelouse je reste pieds nus pour me débarrasser des coquilles. L’herbe est beaucoup plus douce ! Se souvenir quand même que l’emblème de l’Ecosse est le chardon !

D me fait des signes. J’essaie d’accélérer dans la montée. Trop tard ! La mer montante a submergé l’îlet. Les phoques l’ont quittée. Pendant que je pataugeais à Coral Beach une dizaine de phoques plongeaient, jouaient, s’appelaient, faisaient des cabrioles. Maintenant on ne voit plus que trois têtes luisantes qui sortent périodiquement de l’eau. On dirait que l’animal se tient debout à la verticale et qu’il pointe son museau vers l’extérieur. Je les regarde s’éloigner. Ils semblent suivre un courant qui fait une traînée plus lisse et plus claire à la surface de l’eau bleu marine profond et ridée. On repère les têtes lisses et noires. Quand ils s’éloignent on pourrait les confondre avec les cormorans qui pêchent aussi dans le coin.

Nous rentrons par étapes au gîte d’Hillside. Le ciel est débarrassé  des nuages. La pelouse devant la maison est en plein soleil nous nous installons sur le salon de jardin jusqu’à ce que le vent se lève, très frais. On dînera à l’intérieur.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « Dunvegan, moutons et vaches poilues »

  1. Les photos d’aujourd’hui sont très belles (et lumineuses, enfin !). J’aurais bien aimé rencontrer la vieille dame dans son cottage. Bonne fin d’année et excellente année 2013 !

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