CARNET VIETNAMIEN

Pour aller au Temple de la Littérature, le taxi longe la Citadelle arrive au musée Militaire. Lénine fait face aux avions américains ! Ironie de l’histoire ! Nous reconnaissons maintenant le style colonial, le style soviétique.
Nous arrivons au temple de la Littérature, l’allée centrale part d’une porte historiée à petits toits recourbés pour passer sous un portique couvert de tuiles laqué de rouge et finalement à un pavillon curieux avec une ouverture ronde et un petit balcon.
Passé le pavillon, la cour des stèles. Dans tous les monuments d’importance nous retrouvons le même plan : porte-portique-pavillon-cour carrée puis bâtiment principal et cours annexes. Ce qui varie, c’est la disposition des pièces d’eau et les éléments décoratifs.
Nous sommes ici dans une université très ancienne (11ème siècle) Lieu où sont sacralisés le savoir, le droit, la philosophie. Nous avons visité des lieux analogues : la Sorbonne, Salamanque Coimbra…mais ce temple de la Littérature me paraît plus ancien . Les mandarins lauréats des concours ont l’honneur d’avoir leur nom inscrit sur une stèle de pierre. Mémoire éternelle que celle de la pierre portée par une tortue. Cette haute marque de civilisation m’impressionne.
Au fond d’une cour plus vaste, le temple dédié à Confucius et à des Lettrés.

Dans une dernière cour, des salles de réunions modernes. L’une est un salon de musique. Nous y assistons à un concert. Monocorde, percussion, un curieux grelot en forme de bouton de lotus avec des clochettes, un xylophone en tubes de bambou. C’est sans prétention et charmant.

La perte du carnet moleskine se fait sentir. Il ne pleut pas. Nous avons tout notre temps. J’aurais pu dessiner à loisir. J’utilise les pages de note du guide Évasion pour dessiner le curieux pavillon. Pour ne pas regretter trop mes croquis je me persuade que leur fonction essentielle est de me guider dans mes observations. Prendre le temps d’observer. Le résultat de toutes les façons n’est pas à la hauteur.
Ce dimanche matin, en plus des touristes, il y a des jeunes en chemise blanche et foulard rouge, des pionniers peut être. Le chef passe beaucoup de temps à les faire ranger et aligner par ordre de taille. Ils nous succèdent au concert.
En route vers la Pagode au Pilier Unique nous passons chez un photographe pour faire transférer les photos sur CD ROM et faire les tirages. Comme il y a plus de 300 photos on me demande un acompte de 700 000dongs .

Une foule se presse aux abords du Musée HoChiMinh et du mausolée. C’est la promenade dominicale des habitants de Hanoï. Certains viennent de plus loin en car. Les barrières sont gardées par des policiers en tenue d’apparat. On nous refoule à l’entrée du Mausolée. Qu’est ce qui ne va pas ? Nos sacs ou le short de D ? Nous n’irons pas nous incliner devant le monument du grand Homme. Nos guides nous préviennent que le protocole est strict : pas d’appareil photo, pas de shorts, ne pas mettre les mains dans les poches…Nous voyons de loin une sorte de cube en béton soviétique.
Le Jardin botanique serait l’endroit idéal pour un pique-nique si nous avions de quoi manger ! Pour moi, ce sera un paquet de chips acheté à une petite roulotte. Ramadan pour Dqui rentre à l’hôtel tandis que j’attends l’heure d’aller chercher les photos.
Coupant tout droit à travers le jardin, j’arrive beaucoup trop tôt.
– « Je vous avais dit 4 heures ! »Proteste la photographe.
Il tombe quelques gouttes. J’ai le temps de visiter le Musée HôChiMinh que D a qualifié de « grand bazar » où elle a décidé qu’elle ne mettrait pas les pieds. Je monte un escalier monumental de granite ciselé à motifs de bambous qui conduit à un palier où le grand Homme est debout, doré. Trois ou quatre photographes guettent les clients. Les étrangers sont intimidés et ne savent pas quelle attitude adopter. Appareil numérique à la main, ils n’osent pas photographier ce lieu de culte particulier bien que rien ne l’interdise nommément. Au premier niveau deux belles expositions de photos de l’Oncle Hô, avec des enfants, dans les rizières, avec des dirigeants étrangers. L’autre Exposition concerne la « Moralité » : moralité des instituteurs, moralité des dirigeants du parti…Au niveau supérieur une mise en scène spectaculaire présente les cadeaux des pays frères à Hô Chi Minh dans les pétales d’un bouton de lotus. De grandes vagues de carton pâte, des reconstitutions pédagogiques : opposition du train de vie des français pendant la période coloniale et celle des paysans des objets utilisés par les deux catégories se font face. Reconstitution de la maison natale d’HôChiMinh et aussi une reproduction de Guernica et d’autres œuvres d’art moderne.
.les Vietnamiens déambulent, compulsent les documents dans des classeurs et paraissent très intéressés. Les touristes étrangers lisent les documents en français.
Je suis le parcours balisé qui me conduit au mausolée. Le protocole n’est pas aussi sévère qu’annoncé dans nos guides. Je porte mon sac à dos, je prends des photos sans encombre. Personne ne contrôle la tenue des touristes débraillés, encre moins les mains dans les poches. Tout simplement nous avions pris le parcours à l’envers ! L’esplanade devant le Mausolée est très vaste. On a utilisé trois granites différents : rouge à l’intérieur, es colonnes à section carrées sont gris noir (on dirait des barreaux) le socle est gris clair. Le jardin est orné d’arbustes taillés. Les pelouses sont impeccables. L’atmosphère est plutôt glaciale.
Plus loin, la Présidence est logée dans un grand château colonial repeint en jaune. Un peu trop repeint avec ses volets verts bicolores, des stucs et des guirlandes Belle Epoque. Sous le ciel bas et à l’ombre des grands manguiers on chercherait la bicyclette posée contre le grillage du tennis et on entendrait la mendiante d’India Song crier…de l’autre côté du petit étang entouré par une balustrade jaune se trouve un groupe de maisons jaunes et vert plus simples, les communs du château. C’est là que de 1954 à 1958 HôChiMinh vivait dans la plus grande simplicité.

On a ensuite construit pour lui une maison de bois sur pilotis meublée avec plus de recherche. Je rentre à l’hôtel tout droit jusqu’à une digue séparant le Lac de l’Ouest du lac de la Soie Blanche.
L’hôtel Ahn est tout proche du Lac de la Soie blanche. Il suffit de traverser le marché pour y parvenir. D part chercher de l’argent au distributeur. Son expédition la mènera au quartier des 36 guildes et elle rentre crevée après deux heures de marche à pied.
Le Temple de Littérature – la première université du Vietnam est une destination attirante pour les voyageurs. Ah surtout les tortues de pierre, ne pas absolument ratez 😀
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Symbole de la tradition culturelle du Viet Nam, le temple de la Littérature – Quoc Tu Giam attire de plus en plus de visiteurs vietnamiens et étrangers. À vous de le visiter 😉
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