Le Trajet d’une rivière – Anne Cunéo

 

Merci à  Claudialucia et à Dominique de m’avoir incité à lire cet ouvrage!

Roman historique retraçant la vie d’un musicien anglais Francis Tregian (1574 – 1620?) auteur d’une compilation de musiques de la Renaissance le Fitzwilliam Virginal Book, collectionnant la musique anglaise de son temps William Byrd, Thomas Morney mais aussi Monteverdi et des musiciens hollandais.

Quel personnage romanesque que ce gentilhomme musicien, latiniste et bretteur, catholique dans l’Angleterre de la Reine Elisabeth, la protestante, fils d’un proscrit,  catholique,  fanatique opposant à la Reine, musicien passionné, merveilleux interprète, facteur d’orgues et de claviers (appelés en Angleterre virginals)!

Roman de cap et d’épée, de chevauchées à travers toute l’Europe. Mêlé à diverses conspirations pendant les guerres de religion, catholiques contre protestants en Angleterre, mais aussi catholiques « politiques » contre Jésuites, Guise contre Navarre en France, conspiration des Poudres….guerre de Trente ans en Allemagne…Espion, ou franc tireur?

Francis aspire surtout à la liberté de conscience, à  celle de rester catholique sans pour autant trahir la Reine. Envoyé à Douai ses maîtres partisans du duc de Guise, il acquiert la   sympathie d’Henri IV, encore Navarre, et lui confiera même son fils à sa cour.  Liberté de servir son pays sans se laisser manipuler, par Philippe II d’Espagne ou par les Jésuites. Roman de la tolérance religieuse dans une période troublée par l’intolérance.

Mais c’est  la musique qui est la passion de Tregian. Il  rencontre  les plus grands musiciens de son temps. Il fut  l’élève de Thomas Morley. A Mantoue, il fréquente Monteverdi. A Londres il assiste à la première du Songe d’une Nuit d’été et collabore à la mise en scène d’Hamlet et fréquente Shakespeare. Un curieux parallèle s’établit entre le destin de Hamlet de celui du musicien.

Il croisera Rubens mais pas Montaigne bien qu’il emporte partout  le volume des Essais qu’on lui a offert. C’est d’ailleurs à Montaigne que l’auteur, Anne Cuneo fait référence dans le titre du livre Le Trajet d’une Rivière. C’est Claudialucia – grande amatrice de Montaigne – qui lève le mystère du titre. Je me demande toujours ce qui fait qu’un auteur choisisse un titre plutôt qu’un autre. Ce n’est que p. 543 que je trouve une allusion:

« Sur le frêle esquif de ma plume d’oie j’ai parcouru le long trajet entre Golden et Echallens. je me demande si je ne devrais pas profiter de ce que Dieu me donne force et vie pour, en une sorte de pèlerinage, le parcourir en sens inverse. […]Le moment est peut être venu de remonter la rivière de la vie en sens inverse »

Personnage romanesque, aventures inventées par le biographe? peut être pas tant que cela. Anne Cuneo s’est appuyée sur une longue étude des textes, des partitions, faisan t œuvre d’historienne. Dans un dernier chapitre, elle explique son travail. Et à la fin, une solide bibliographie permet d’étayer toutes les affirmations – ou presque….

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « Le Trajet d’une rivière – Anne Cunéo »

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