Arrivée à Essaouira

 

Atlantique, AntiAtlas, Atlas et Riads des Mille et Une nuits

 

Essaouira porte bleue
Essaouira porte bleue

Le porteur connaît les « appartements de Jacques » où j’ai réservé par Internet.  Les clés sont « au kiosque »,  est une librairie très bien fournie. Je me présente. L’homme se souvient de ma réservation :

– « Une mini-suite ! » Me répond-il

Je remplis la fiche pour la police tandis qu’il discute en arabe avec une femme. Je devine que quelque chose cloche. On ne me donne pas de clé. L’homme prétend que la réservation ne court qu’à partir de demain. Je lui tends le courriel que j’ai pris le soin d’imprimer.


La petite caravane, composée du porteur et de sa charrette, de Dominique et moi, s’ébranle en suivant une femme qui traîne ses savates. Je monte avec elle sur une terrasse. La » mini -suite » est une chambre minuscule toute entière occupée par un lit de deux places. Au fond, la « salle d’eau » rudimentaire est  d’une propreté douteuse. « Où est la cuisine ? – pas de cuisine ! ». La terrasse donne sur l’océan. Cette chambre serait idéale à la belle saison.  Avec la pluie qui menace, cela ne convient pas. Je demande à visiter autre chose. La femme n’est pas étonnée.

On va aller au 5 » dit elle
– « Et la 8 prévue sur INTERNET ? », je hasarde
– « Elle est occupée, les locataires ont prolongé. La femme est malade. » invente la femme.

Le nouvel appartement est à 75€ alors que le 8 était à 65€ et la mini suite à 35€ . De plus, il faudra déménager demain. C’est la maison des escaliers : la chambre est au 1er étage par un escalier carrelé blanc et turquoise. Par un escalier intérieur on accède à la cuisine – très bien équipée – il y a une chambre-salon au 3ème  niveau, un escalier en colimaçon conduit à la terrasse. L’appartement est ravissant mais  malcommode et très cher. J’ai surtout l’impression de me faire avoir. La femme n’insiste pas :

–  «  Je ne suis que la femme de ménage »

En bas le porteur s’impatiente. Il prend la tête de notre expédition et nous entraîne plus avant dans la médina. Il sonne – sans succès – à une porte. Deux touristes allemandes sortent :

–  « La Madame n’est pas là !»

essaouirar porte3 - Copie

Le Bastion

La nuit tombe. Nouvel arrêt. Escaliers, on arrive à une pièce biscornue, pas de vue, la cuisine au  niveau inférieur,  au rez de chaussée W.C. et douche. Au 3ème un salon à partager encore plus haut la terrasse.

–    « Pour 3 jours je vous ferai un bon prix ! 900 »
–    «  € ou dirhams ? »
–    « Dirhams ! »

Moins de 30 € la nuit, c’est un bon prix. Restent les escaliers. Il faut descendre 2 étages pour faire pipi, des marches très hautes et inégales. Je donne 50 dirhams au porteur qui les mérite bien.

Notre maison biscornue de la médina est très jolie. La chambre a une curieuse forme d’un triangle tronqué, pleine de recoins de niches et de corniches. Des murs crépis d’un blanc éclatant, au sol des carreaux d’un très joli vert sont recouverts de tapis colorés. Les luminaires sont les plus beaux ornements : une lanterne octogonale en dentelle de laiton est suspendue au dessus de la table. Deux grosses boules à pointes en vitrail éclairent  l’alcôve et le coin salon où se trouve un canapé. Une applique ajourée domine l’escalier. Des rideaux de satin bleu  tranchent sur le blanc. La base du triangle contient un  lit double recouvert d’un dessus de lit rouge orange parsemé de coussins. La pointe est meublée d’un canapé multicolore de poufs et de coussins. Pas d’effort de décoration dans la cuisine. La douche est minimaliste.

la terrasse au Bastion
la terrasse au Bastion

D grippée, n’a pas d’appétit. La dame ne cuisine pas pour une seule personne. J’ai apporté de la soupe en sachets. Cela ne suffira pas. Nous descendons faire les courses. A côté de notre porte se trouvent deux épiceries minuscules dont le comptoir s’ouvre sur la rue. On y achète de l’eau en bouteille. Des conserves de sardine de tomates garnissent les rayons. Des dosettes de shampoing en guirlande pendent du plafond. Une petite fille se fait servir de la farine au détail. L’épicier emballe quelque chose de pâteux dans un papier : de la levure ( ?) de la margarine ( ?) des cartons d’œufs sont empilés. Dans un garde manger grillagé et fermé : des galettes de pain. Plus loin une autre épicerie, dans une pièce à peine plus grande, vend des yaourts.

Notre rue est sombre. Les façades sont austères. Il faudra prendre des repères pour retrouver notre porte. Nous avons oublié la carte « Le Bastion ».  Par une ruelle sombre qui passe sous des maisons,  nous découvrons des menuisiers qui travaillent le bois odorant du thuya. Nous aboutissons à une rue animée. Des lampes de cuir serviront de borne pour indiquer qu’il faut tourner. J’achète un sandwich : une demi baguette garnie de 5 boulettes minuscules de viande hachée, de salade de tomates, d’une généreuse part d’oignons et de carottes. Le marchand l’emballe soigneusement dans du papier. Je complète ce dîner avec des bananes achetées à un vieux marchand qui trône assis dans son étalage  au milieu des oranges  derrière une balance Roberval.

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Arrivée à Essaouira »

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