Atlantique, Anti-Atlas, Atlas et riads des 1001 nuits

7h, dernier petit déjeuner berbère en compagnie de Jacques et de Yamina.
8h, la voiture démarre. Direction Aït Baha, vers le fond de la vallée des Ammelns. Au col, les petits villages disparaissent ainsi que les arganiers. Le paysage devient sauvage. La barrière rocheuse de la Tête de Lion est cachée par des croupes pelées.
En altitude, les amandiers sont magnifiques : de grosses boules blanches ou roses. Ils embaument, à Tafraout, ils ne sentaient rien.

Je descends de voiture et découvre deux puits de ciment avec leur seau. Parmi les amandiers le puits a belle allure avec son petit palmier dans les arbres en fleur. Les champs paraissent plus soignés que dans la vallée. C’est paradoxal. Cette montagne sévère et austère est bien vivante. Les villages traditionnels sont bien habités. Le ciment n’a pas encore remplacé la pierre. Les champs d’orges sont verts. Il a plu lundi dernier. Un éperon rocheux est couronné d’une construction massive : un Agadir ? Une kasbah ? Cela ressemble à un château fort du Moyen-Age.

Deux petites filles nous hèlent. Elles veulent un bonbon, un dirham, n’importe quoi…Nous, on veut une photo. Elles sont mignonnes avec leurs mitaines et leurs foulards. Je distribue des caramels. La petite avise le rouleau de « papier couisine » « Donne-moi un kleenex ! » On lui donne volontiers. De son nez coulent des chandelles. Elles posent un brin de thym sur le pare brise.
Des femmes sont occupées à la cueillette du thym. Elles utilisent une petite binette à main à manche court et sont complètement courbées. Elles ont fait d’énormes bottes qu’elles transportent dans des hottes de vannerie sur leur dos ou dans des tissus bleus en gros ballots. Quelque fois elles chargent des ânes complètement cachés sous leur chargement qui leur donne une silhouette d’éléphant. Elles marchent sur la route par groupe de 3 ou 4 et ont l’air très gai. Elles ne sont pas cachées par le haïk de Tafraout. Elles portent de longues robes colorées bleu roi, vertes parfois dorées. Leur visage est caché par un foulard noir ainsi que leurs cheveux. Pour se protéger du soleil, elles portent un chapeau de paille, une casquette ou un bonnet. Elles nous saluent gaiement. Avec leur visage caché, il est bien difficile d’estimer leur âge. S’agit-il d’écolières qui profitent de leur dimanche pour aider leurs parents ou de femmes ? Deux adolescentes boutonneuses en robes bleues portant des hottes nous arrêtent : « un bonbon, un dirham .. », l’une d’elles propose « Une photo, l’argent ! ». – « La photo d’abord ! » Je négocie. Elles se masquent. C’est une bonne idée, cela cachera les boutons ! Quand je descends de voiture, elles se poussent du coude. Mon jean fatigué les fait rire. Pourquoi ?

Nous essayons de furtives photos des caravanes du thym. A Tafraout il n’y avait aucun risque qu’une femme voilée de noir ne se retourne. Ici, elles ne sont pas effarouchées. Je remarque les chaussettes rouges et les gants rouges. Elles ont le goût des couleurs vives.
A plusieurs reprises, un animal bas sur pattes et à longue queue a traversé la route. Un écureuil ? Un furet ? Trop rapide pour qu’on le reconnaisse. La plus belle surprise de la journée, qui l’a : huit jolies gazelles avec le derrière blanc et des rayures sur les flancs. Tranquilles, elles s’éloignent lentement. Trop loin pour la photo. Assez près pour avoir le plaisir de les contempler.

Nous laissons la route de Tata et d’Ouarzazate à Ighem. La montagne change à nouveau d’aspect. De gros boudins verticaux alignés comme d’énormes prismes volcaniques. Je reconnais une coulée, des bombes. La coulée sombre tranche sur la montagne claire. Ici, aussi, on cueille du thym. Que font-ils de tout ce thym ? Vont-ils le vendre au marché ? le donne-t- on comme fourrage aux bêtes ?
La route de Taroudant perd de l’altitude. A nouveau les arganiers et les chèvres dans les arbres !
La plaine du Sousse est embrumée de chaleur. Nous roulons entre des étendues sablonneuses, poussiéreuses ou des cultures sous plastique. La route d’Agadir à Ouarzazate traverse des localités sans charme. Nous arrivons à Taroudant par les beaux quartiers, maisons dans des jardins, banques, gendarmerie, constructions officielles.
Superbe ! c’est un plaisir de te suivre dans tes journées si variées.
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@Aifelle : sympa de m’accompagner
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Ces amandiers en fleurs ! Quel enchantement!
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@claudialucia : enchantement aussi dans les Alpilles!
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