La route du Tizi N’Test

Atlantique, anti-Atlas, Atlas et riad des 1001 nuits

 

 

Arganier
Arganier

La Gazelle d’Or.

On veut pas quitter Taroudant sans jeter un regard à la Gazelle d’Or. L’hôtel présidentiel est fort peu signalé mais connu de tous. La route qui y conduit est bordée de palmiers. On s’engage ensuite dans une longue allée sous une voûte de bambous pour aboutir à une grille gardée par un vigile, souriant, poli, mais ferme. On n’entre pas. Nous ne verrons que des hauts murs enfermant une végétation luxuriante.

  La route d’Agadir à Ouarzazate traverse la plaine du Sousse, courant entre les orangeraies – certaines biologiques – traversant des bourgs aux arcades de ciment gris ou beige sans caractère ni intérêt. Ecoliers, collégiens ou lycéens rejoignent leurs établissements respectifs à vélo. Les petits ânes tirent des charrettes d’herbe ou des carrioles métalliques. Peu de circulation. La route est vide. L’Atlas se rapproche tandis que l’Anti-Atlas est estompé dans les brumes.

La montée au TiziN’Test

Route du Tizi NTest, oued et neiges de l'Atlas
Route du Tizi NTest, oued et neiges de l’Atlas

La montée au TiziN’Test est spectaculaire. Innombrables lacets. Chaussée très étroite. On ne peut ni se croiser ni encore se doubler. Il faut utiliser des refuges. Un panneau prévient que les accotements sont inutilisables. Le paysage est magnifique : les neiges se rapprochent. En creux, des vallées, des champs en terrasse vert vif contrastent avec  le rouge de la terre et des villages en pisé. Tout d’abord, les arganiers abondent. Puis apparaissent les petits palmiers doums qui émergent à peine du sol. On s’arrête pour découvrir des lavandes fleuries déjà, des genets blancs, de curieuses fleurs bleues en boule. Des petits écureuils gris à la queue aplatie, rayés sur le côté, prennent un bain de soleil. A notre approche ils se cachent dans leurs terriers rappelant le comportement des marmottes de chez nous.

C’est un plaisir de découvrir les petits villages perdus qui se nichent sur les flancs de la montagne. Construction qui se fondent dans le roc dont ils sont construits. De temps en temps, je marche le long de la route, D me reprenant plus loin. Bonheur de marcher dans la sauge, la lavande et les herbes odorantes !
A l’approche du col (2200m) la terre est rouge. Des marnes multicolores de grise à vertes en passant par turquoise, ocre et rouge foncé font une palette technicolor. Les chênes verts ont succédé aux arganiers. Après le TiziN’Test, nouveau changement d’essence : les pentes sont couvertes de thuyas.
Sur le versant sud regardant vers le Sousse les neiges saupoudraient la montagne. Elles sont beaucoup plus abondantes sur la face nord. Il reste même quelques névés en bordure de la route.
-« Veux-tu que je te photographie à côté de la neige ? » demande D.
La route descend par des virages moins serrés. Un torrent dévale la montagne. Tantôt, il coule dans un défilé, tantôt son lit s’étale dans les galets. Son eau est verte, abondante.

Tin Mal

mosquée Tin Mal
mosquée Tin Mal

Juste avant Tin Mal, nous achetons le pique-nique à un épicier installé dans une sorte de petite guérite sur le bord de la route : une boîte de thon, un yaourt à boire à l’avocat et au lait d’amande, une sorte de mille-feuille. Le pain vient de chez lui. Il propose très aimablement de cuire les œufs durs. Le coin pique-nique est idéalement placé sur le bord du torrent à l’ombre de peupliers qui ont déjà des petites feuilles vert tendre, face à la mosquée de Tin Mal. Un pont enjambe le torrent. La route est carrossable. Un homme surgit dès notre arrivée pour nous en faire la visite. La mosquée  (1153-1154) a été bien restaurée. C’est un très vaste monument de terre, très sobre, très nu. Les grandes portes de bois cloutées de disques datent de la construction. Il reste encore une partie du plafond d’origine du minaret des décorations de stuc : stalactites, niches et même une coquille Saint Jacques « rapportée d’Espagne » dit le guide. Les arcades restaurées en briques ressemblent à celles de Meknès. Je m’étonne de la taille de la Mosquée perdue dans la montagne. Ici, s’élevait une ville, la première capitale Almohade avant Marrakech. Les Almohades me sont familiers.je viens de terminer la Confrérie des Eveillés d’Attali qui se déroule à Cordoue, Tolède et Fès sous leur règne.
Nous avons réservé au Mouflon à Ouirgane. L’arrivée sur Ouirgane est gâchée par la construction d’un barrage. La vallée éventrée par le chantier a perdu son charme. L’hôtelier mettra fin à nos hésitations. C’est complet. Il n’a que deux chambres. Son frère n’a pas tenu compte de notre réservation. Il est désolé. Nous pas !


Villa de l’Atlas à Asni

Asni : vue sur l'Atlas de la terrasse
Asni : vue sur l’Atlas de la terrasse

La pancarte « La villa de l’Atlas » à Asni, sur la route d’Imlil, attire notre attention.  L’accueil est agréable. 300 dirhams, la chambre avec le petit déjeuner. Les chambres sont bien décorées avec des tentures et des dessus de lit orange en lainage, kilims aux motifs berbères et un beau tapis complètent la décoration avec une glace ornée de ferronnerie et des lanternes de cuir. Nous visitons les grands salons et les terrasses.
La terrasse, à elle-seule mérite le déplacement : vue sur l’Atlas enneigé, villages de pisé sur des champs vert vif. Au premier plan, un très joli cognassier qui reverdit et fleurit.
Nous mangeons tôt après une promenade au village. Un assortiment de quatre salades, un tajine de poulet au citron, des oranges pour dessert.

villa de l'Atlas Asni
villa de l’Atlas Asni

Je m’installe à l’ordinateur pour consulter ma boîte à lettres où j’espère trouver le voucher que Sixt va me réclamer: fausse manœuvre, tout disparaît. Quand j’arrive à nouveau à me connecter: zéro messages depuis votre dernière visite ! Une fenêtre apparaît inopinément : la météo et l’heure à Riyad (Arabie Saoudite) En voilà une nouvelle intéressante ! Il fait toujours beau et chaud à Riyad ! Quelques minutes plus tard, alors que je suis retournée sur la terrasse, j’entends le muezzin électronique : l’ordinateur dit la prière !

Asni : dîner
Asni : dîner

 

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « La route du Tizi N’Test »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :