Atlantique, Anti-Atlas, Atlas et riads des 1001 nuits

Lever de soleil sur l’Atlas
– « Dépêche toi ! Tu vas rater le lever de soleil sur l’Atlas ! »
Le soleil sort, légèrement décalé, d’un épaulement planté de conifères. Les neiges sont bleutées dans l’ombre. Des colonnes de fumée s’élèvent du village le plus proche. Les contrastes entre le vert vif de l’orge et le rouge de la terre sont exacerbés par cette lumière rasante.
On a servi le petit déjeuner sur la terrasse du rez de chaussée au dessus du verger encore hivernal. Puisque nous n’avons rendez vous qu’à 14heures à Marrakech, j’ai le temps de faire une promenade.

Rando solitaire
Le sentier part en face de la Villa de l’Atlas entre l’auto-école et une maison. Il grimpe tout droit dans la colline. Un âne et son ânier sont montés quelques minutes plus tôt. Je suis leur passage entre les maisons. Ce n’est pas facile de savoir où passe le sentier et ou finit la courette ou le jardin. J’ai peur d’empiéter sur le domaine privé de toutes ces constructions mal définies. Hommes et femmes vont et viennent, souriant à mon passage. Très peu de chiens (un seul que je fais semblant d’ignorer). Plus je monte, plus les maisons sont simples. Plus de crépi. Des roseaux et de la terre coiffent les terrasses et les murs. La dernière maison du hameau possède un four à l’extérieur très grossier, ses fenêtres sont maquillées de blanc à l’ancienne. Une grande parabole occupe la terrasse.

Sortie du village sur le chemin muletier (ânier ?). Les quadrupèdes ont le sabot plus sûr que mon pied chaussé de TBS usées glissantes. J’hésite avant de poursuivre. De profondes ravines entaillent la pente marneuse. Comment les franchir ? D’un petit épaulement engazonné j’ai un point de vue à 360° pour décider de mon itinéraire. Trois thuyas desséchés dressent leurs squelettes et se détachent sur la montagne verte.
Le sentier mène à une source captée. On a planté de petits eucalyptus. De grosses pierres maintiennent le sol autour des jeunes plants. Sauvages, les lauriers roses prospèrent. Après la source, il me faut improviser jusqu’au maisons suivantes. Des roches volcaniques jonchent le sol.. Un autre sentier descend dans la ravine suivante sans la franchir. Pour la passer, je m’accroche aux lauriers roses qui, eux, par chance, ne piquent pas. Des grosses pierres bornent un champ cultivé que je ne veux pas piétiner. Le sentier se faufile entre une rangée d’opuntia avec les raquettes piquantes et un grand mur de terre coiffé de roseaux sur lesquels on a remis de la terre où poussent des fleurs. La troisième ravine me complique le passage. Dans un creux, une femme fait sa lessive dans un baquet. Sa planche de bois trempe dans l’eau. Elle se lève et me tend une main ferme et me hisse sur l’autre rive boueuse. J’arrive au troisième village suivant une femme qui porte sur sa tête un tajine sur un plateau de bois. Je grimpe au sommet parmi de belles maisons anciennes. Il est presque 10 heures. Il faut vite que je retourne à la Villa. Des garçons d’une dizaine d’années traînent. L’un d’eux me siffle effrontément. Quel culot ! Je répugne à demander mon chemin à ces machos morveux. D’ailleurs, la route se trouve en bas !
Retour à Marrakech par le barrage de Lalla Takerkoust
Asni est distant d’une cinquantaine de kilomètres de Marrakech. L’aubergiste nous conseille une boucle touristique « pour garder un beau coup d’œil sur le Maroc avant de le quitter… »A la sortie du village, après les cigognes, emprunter la route à gauche vers le barrage de Lalla Takerkoust. Par une belle pinède nous arrivons au village de Moulay Brahim. La route traverse un plateau très vert en cette saison, encadré par des roches blanches. Au-delà du vert, les cimes du Toubkal. Un village se détache. Un troupeau, le berger gesticule en contre jour.
Après un dernier village, bien touristique, avec d’énormes 4X4, un site de parapente, des caravanes de touristes « visitant la maison berbère », le goudron s’arrête. Une méchante piste toute défoncée descend au barrage. Le lac turquoise brille un peu plus bas. Pour tout arranger, on installe de gros tuyaux de ciment. La piste est défoncée. Ce n’est plus du tourisme, c’est du rallye automobile ! Arriverons nous à temps ? Aurons nous le temps de passer à Marjane ? Une caravane de 4X4 monte et occupe toute la piste. Le chauffeur ne cède pas un pouce à notre petite voiture.
Enfin à midi, nous retrouvons le goudron.
A 12H45 nous sommes à Marjane sur la route de Casablanca.
13H30 nous mangeons des sandwichs dans la voiture.
13H50 je glisse les clés et les papiers de la Hyundai dans la boite à lettres de Sixt.
Qu’est ce que j’aime la première photo et cette vue sur l’Atlas, j’ai immédiatement des odeurs d’épices qui arrivent et une sensation de chaleur, ah manger des brochettes dans un petit estanco de la route quel bon souvenir
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