CANARIES 2015

La Apuyenta
Le village de La Ampuyenta, situé sur la route d’Antigua, propose un circuit accompagné: 4 visites.
Le bâtiment est élégant, blanc, souligné de moellons rouges aux coins, de parements autour des hautes et étroites portes et fenêtres, et composé de trois ailes orientées perpendiculairement à la route. Une croix et une date : 1891. C’est l’hôpital construit avec l’héritage du docteur Mena dont je visiterai la maison. Joli bâtiment, belle restauration. Malheureusement le contenu n’est pas à la hauteur : on a exposé les brancards permettant de promener en procession les statues des saints dans les chemins. Certains baroques, d’autres plus simples. Quelle exposition palpitante ! Certaines photos anciennes ont un intérêt ethnologique.

A quelques pas, dans un enclos, l’Ermita de San Pedro de Alcantara – franciscain, saint patron du village. Un écriteau annonce la « Chapelle Sixtine de Fuerteventura » Edifiée en 1681, restaurée récemment. Les tableaux racontent la vie de San Pedro. Le premier parait joyeux, le moine est allongé dans un bassin au milieu d’un parterre fleuri ; ce n’est pas une piscine, le moine porte un cilice pour se mortifier avec des chaines et des pointes, le sang perle, les chairs saignent. San Pedro est aussi peint en compagnie de Saint François d’Assise reconnaissable à la colombe perchée, avec Sainte Thérèse d’Avila dont il était le confesseur. Au dessus du retable, les murs sont peints à fresques « richement » parce que l’île était très pauvre et que les pigments nobles manquaient. La guide raconte bien elle rend la visite très vivante et plaisante.
A l’autre bout du village, se trouve la maison de Fray Andresito établi en Uruguay et au Chili où il soigna riches et pauvres. La petite maison sans fenêtres est bien noire et bien nue à l’exception d’un tableau naïf le représentant soignant les Indiens et entouré de riches philanthropes. Très populaire aux Amériques. Une procession nocturne, en son honneur, se déroule à Fuerteventura le 14 janvier. La visite est courte, il n’y a rien à voir. Derrière le mur, la guide hèle quelqu’un. Une belle dromadaire arrive au petit trot. Et nous voilà en train de désherber l’enclos pour donner les mauvaises herbes aux dromadaires insatiables. La guide me montre dans la colline des personnes courbées vers la terre qui ramassent les rares herbes pour leurs animaux.

Ma maison du Dr Mena est au bord de la grand route, entourée de murs blancs. Dans la cours, poussent des massifs fleuris et des plantes aromatiques que le docteur savait utiliser. Né en 1802 à la Ampuyenta, le Dr Mena étudia à Gran Canaria puis à Cuba et à Paris pour se spécialiser en médecine tropicale. Il étudia également la flore des Canaries et introduisit la balnéothérapie dans l’île. Il enseigna à Cadix mais rentrait régulièrement dans son village pour y soigner riches et pauvres.
Dans la cour, comme partout, la citerne Aljibe,la guide me montre le système de récupération des eaux de pluie par les gouttières. Deux parties dans la maison, les quartiers des serviteurs, cuisine, salle pour broder ou repasser le linge, chambres. De l’autre côté, les pièces d’apparat avec le riche mobilier importé de Cuba, la salle d’attente et le cabinet du docteur. Un objet est spécialement intéressant : une sorte de placard à deux étagères : en haut, une grosse pierre ronde, en dessous un récipient pour récupérer l’eau de la citerne filtrée et rendue potable. L’eau sur l’île valait une fortune. Aux passants assoiffés on offrait volontiers un verre de vin mais pas d’eau.

Je n’éprouve pas de passion subite pour les moines franciscains, encore moins pour les brancards des images pieuses, mais cette visite permet de toucher un peu à l’âme de ces habitants loin des attractions touristiques artificielles.
Antigua

Nous l’avions traversée dimanche, endormie. Sous le soleil, à 11h, c’est une ville bien vivante dotée de commerces : une très belle pastellaria, des petits commerces et d’un grand supermarché. La place de l’église est plantée de très grands arbres et de massifs. L’église est blanche, son clocher est haut et fin, chaulé de blanc bordé de gris. J’y retrouve le même tableau qu’à la chapelle de la Ampuyenta avec Saint Michel au centre qui pèse les âmes, un retable coloré ; le plafond de bois est de toute beauté.
Nous nous sommes trop attardées à faire les courses, il faudra supprimer la visite prévue au Centre d’Interprétation des Moulins.
Nous sommes maintenant habituées aux vastes étendues orange et rouges de Fuerteventura qui n’est as si déserte qu’elle m’était apparue le premier jour. A force de scruter chèvreries, arbres et cultures je finis par repérer les exploitations agricoles, à deviner champs et jardins à l’arrière des levées de terre destinées à garder l’humidité (comme dans le sud tunisien).
Entre Tuineje et Pajara les serres à tomates sont différentes de celles de chez nous. Le plastique très épais est plutôt opaque, elles forment de vastes paquets plats hermétiquement fermés. On a parfois suspendu à la porte une branche de tomates en grappe ou mis un écriteau. Le village de Toto est charmant.
Pajara

Petit village signalé avec un cœur dans le guide Evasion, très touristique. C’est une oasis au cœur de l’île. De grands ficus ombragent la place de l’église. Des bougainvillées forment de hautes haies colorées de chaque côté de la « rivière » à sec. On a planté des géraniums rouges ddans des jardinières blanches le long de la route. Il y a même un jardin public. Les maisons sont toutes des restaurants et cafétérias pour touristes mais, plus loin, on devine palmiers et jardins. La petite église Santa Regla possède un porche sculpté très original avec un fronton triangulaire avec des motifs végétaux sur deux fausses colonnes cannelées

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Apéro derrière l’église. J’ai retrouvé une version made in canarias de la boisson à la pulpe d’aloès mais je préfère la coréenne plus subtile et moins sucrée.
Pas de passion subite pour les franciscains mais n’empêche que cet ermitage est beau dans sa sobriété et sa blancheur. Ce que tu dis sur l’eau est fort intéressant.
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@Claudialucia : tout le village était beau!
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C’est hors sujet, mais c’est mon cadeau (d’apres) Paques 🙂 pour vous:
« Folk romanesc-Chansons folk roumaines-Folk roumanian song ~ Cenclul Flacara »
Duree: 2 heures, 14 minutes , 20 secondes – a chercher sur youtube- folk de anees ’80)
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