Obidos

CARNET PORTUGAIS 

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Il fait bien gris et frais (16°). Sous les nuages, nous longeons la côte vers le sud jusqu’à Caldas da Reinha – station thermale depuis le 15ème siècle – maintenant, ville active avec grandes surfaces, zones piétonnières et embouteillages. Au retour, on prendra l’autoroute pour l’éviter !

Obidos est un village très touristique qui se voit de loin avec ses tours carrées et ses remparts crénelés coiffant une colline. A l’entrée, un étrange bâtiment attire notre attention : le Sanctuaire Senhor da Pedra(1740-1747) au plan octogonal selon le Guide Vert. Etrange octogone dont aucune face ne ressemble à une autre. Difficile de trouver une symétrie. Deux arcades encadrent une belle vue de la ville close. La façade bombée s’ouvre par un magnifique porche baroque aux volutes et pompons de pierre. Les architectes ont conçu de curieuses fenêtres mises – deux à deux –  ressemblant à un  sablier, les concavités se touchant ; A l’arrière les décors sont moins soignés. Les toits sont de tuiles bicolores rouge et vertes.

Senhor da Pedra
Senhor da Pedra

Deux femmes avancent, balais à la main, un gros bouquet de marguerite et une énorme clé. Elles viennent faire le ménage et sont assez gentilles pour nous laisser un coup d’œil à l’intérieur. (Lundi c’est fermé). Je filme la coupole décorée de bleu, les balustres et les arches. Poliment mais fermement on nous met à la porte.

Il faut laisser la voiture au parking à l’entrée du village. On peut louer des véhicules électriques 20€/h.  Tous les visiteurs se concentrent dans la rue principale la Rua Direita où les échoppes se succèdent. Une sur deux propose la spécialité locale la Ginja – liqueur de cerise servie dans une coupelle de chocolat (principe du Mon Chéri). Il y a aussi de belles fringues et même une librairie d’occasion, des restaurants, des marchands de souvenirs.  On se bouscule. Touristes de toutes nationalités – souvent avec enfants et épées de bois – Moyen Âge oblige – se pressent dans une ambiance Concarneau. Un accordéoniste chante, assis sous la Porta da Vila, un autre musicien a un curieux instrument à percussion métallique. Des personnages sont déguisés en moyenâgeux sorcière ou médecin avec un masque bec d’oiseau. Des jeunes chevelus fabriquent des bijoux en macramé –fort jolis mais fort chers.

Porta da Vila
Porta da Vila

Il faut s’attarder dans les ruelles  et les venelles perpendiculaires étroites et vides pour profiter du charme des maisons blanches soulignées de jaune ou de bleu. Bougainvillées violettes, bignones orange, géraniums rouges ou mauves dégoulinent par-dessus les murs ou s’échappent de poteries au sol ou accrochées aux murs. On aimerait tout prendre en photo.

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le pilori et l’églises

La Praça Santa Maria se trouve sous le pilori calcaire orné du « filet d’Obidos ». Le roi Dinis en visite en 1282 fut séduit par la ville et l’offrit à la Reine Isabelle qui l’accompagnait. Depuis Obidos fut l’apanage des reines. En 1491, l’Infant se noya à Santarem dans le Tage et fut retrouvé dans les filets des  pêcheurs. Sa mère, la reine

le filet d'Obidos
le filet d’Obidos

Leonor vint chercher l’apaisement de son deuil à Obidos. Le filet sculpté sur le pilori rappelle ce drame. La place sous le pilori est calme :une belle fontaine, en face l’église Santa Maria, à droite, une belle maison et la Poste.

Avant le tourisme, nous entrons à la Poste payer nos péages d’autoroute. Curieuse coutume. La plupart des autoroutes ont  des péages avec des cartons, on paie en sortant à un employé ou à une machine. Il existe au Portugal un autre système : des portiques flashent les véhicules. On dispose alors de 5 jours pour s’acquitter du péage soit à la Poste soit dans les Payshops des supermarchés. Il existe aussi un abonnement – Europcar nous l’avait proposé pour 18€.

Eglise Santa Maria

D’après le guide Vert, Afonso V y épousa en 1444 sa jeune cousine de 8 ans. Depuis el 15ème siècle, l’église a subi des transformations. Les murs furent recouverts complètement d’azulejos (17ème s). les tableaux de Jao Da Costa ne m’ont guère intéressée. Les décors du plafond, en revanche, m’ont étonnée. Les anges ou putti m’ont semblé très bronzé, Africains ou métis, rappellent- ils l’empire portugais d’Afrique des îles ou du Brésil ? Belle piéta sculpté délicatement attribuée à l’atelier de Chantereine.

la prison
la prison

Au bas de la place, une maison à arcade avec un escalier extérieur était la prison.

Continuant la rua Direita, nous arrivons en haut de la ville sous le château – maintenant une pousada .J’accède aux remparts dont je fais le tour complet en ¾ d’heure. Ils datent des Maures mais ont été restaurés à nombreuses reprises et sont en excellent état. La vue sur les toits est merveilleuse. Je découvre l’intérieur des cours,  parfois un néflier ou des orangers, des placettes avec les tables d’un restaurant où je déjeunerais volontiers, les piscines des maisons d’hôtes.

vue des remparts
vue des remparts

Nous avions imaginé déjeuner à la mer, sur les quais d’un port ou sur une plage.

Négligeant la voie rapide A8 (que Maria appelle familièrement Oitou)nous nous engageons sur les petites routes qui tortillent dans la direction de Peniche. A force de tournicoter, nous remontons sur Oitou en direction de Bombarral, c’est-à-dire à l’opposé, vers l’intérieur des terres. Nous regrettons le GPS cassé ! Reprenons l’autoroute vers Peniche et sortons à Praya del Rey (qui figure sur la carte). La route traverse des vergers : pommes, poires, cerises, toute la région en est plantée. Puis des forêts très denses d’eucalyptus et de pins. Sur les dunes, près de la mer, on a installé deux golfs . L’herbe très verte contraste avec la dune. Posées ici et là, les belles pancartes bleues du Marriott5*indiquent le front de mer ; La plage est merveilleuse. On y accède par un ponton de bois ,au dessus des chardons bleus qui embaument ; la plage de sable blanc est protégée par une falaise. Il y a quelqeus parasols carrés. Pas de bar de plage. Rien. Les parasols sont ceux du Marriott. Ce n’est pas là que nous déjeunerons. UN minibus débarque un groupe de Chinois. Demi-tour.

Deuxième golf, hôtels 5*…on tourne le dos à la mer, direction la lagune d’Obidos. On trouve es lotissements moins luxueux que ceux des golfs, enfin deux tavernes, une petite typique mais complète. La seconde Le Restaurant d’Edgars, plus contemporaine avec Wifi. Nous nous attablons passé 14h. Le menu est alléchant ; Il y a des fruits de mer. Plat du jour sardines 9.5€. Bien cher pour des sardines ! Le serveur ne parle que Portugais mais communiquer est facile avec le menu en main ! Il annonce qu’avec les sardines, vient aussi la soupe et le dessert et même la boisson et le café sont compris. Dans la soupe orange nagent des feuilles de chou. Quatre belles sardines dorées grillées à point et 4 petites pommes de terres nouvelles décorées de lanières de poivron rouge sont disposées sur une assiette rectangulaire. Dommage que le pudding d’œufs soit terminé (il est passé 15h), je prends une glace.

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La plage est grande. Il faut beaucoup marcher dans le sable sec pour atteindre l’eau, pas assez profonde pour nager. Les enfants pataugent. Les hommes trainent des filets et pêchent à pied. Je marche le long de l’eau espérant atteindre la passe sur l’océan ouvert et les grandes vagues. Mais il faut contourner des bassins. Pour rentre, je remonte les jambes de mon pantalon et traverse un bras de mer. C’est juste !

Sur le sable, un seul bateau échoué, la coque bleue, et plein de couleurs en haut. Allons- nous trouver la dernière des barques colorées qui nous avaient enchantées il y a 35 ans ? je fonde, appareil photo sorti ! Ce n’est pas du tout une barque mais trois parasols et un paravent bleu !

Une barque????
Une barque????

Pour le retour je demande à Googlemaps de remplacer le TomTom défaillant. Jusqu’à Obidos il nous promène dans marais et vergers sur de jolies petites routes. Le soleil est sortion refait les photos d’Obidos sous le soleil. Sur la A8 (oitou) le téléphone perd le signal. Aucune importance puisque Nazaré est bien signalé.

A la sortie du rond point il y a même un panneau « Fanhais ». la route s’engage dans la belle pinède, il y a même un petit lac. Nous arriverons directement au gîte croyons nous. A une fourchette nous choisissons la gauche, roulons, roulons dans les pins. Le revêtement se détériore ; IL y a d’énormes nids de poule. Une petite dune a même recouvert la chaussée. Nous enjambons l’A8 sur un pont qui ne mène nulle part. Cela ressemble à un cauchemar. Finalement nous revenons en arrière jusqu’à la fourchette, prenons à droite, passons sous l’autoroute et reconnaissons notre village.

Fin d’après midi à la piscine.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « Obidos »

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