Badiouré

CARNET DE CASAMANCE

Arrivée au Relais Fleuri
Arrivée au Relais Fleuri

Avant d’arriver à Badiouré nous passons une belle forêt verte avant d’arriver au Relais Fleuri. Des clochettes délicates sur de hautes hampes accueillent les voyageuses épuisées de chaleur ( 42°C à Tambacounda) et affamées  (nous n’avons mangé que les bananes de Gouloumbou, tant nous étions pressées d’arriver. La piscine me fait de l’œil : bleu nuit recouverte de petite mosaïque avec des lits de plage sous des baldaquins, un beau mobilier de bois lourd. Les hautes colonnes des palmiers, un caïlcédrat géant, et des massifs de fougères font un écrin de verdure à la piscine. Je nage en regardant les oiseaux qui vont de branche en branche. La piscine est bien à l’ombre, la fraîcheur de l’eau revigorante.

la piscine dans la forêt
la piscine dans la forêt

Notre case est ronde, très simple. Un mur au milieu, peint en orange, délimite la salle d’eau. Le mobilier est sobre, simple et chic, en fer et corde. Pas d’armoire, de la toile écrue sur des cadres de fer. Rideaux bariolés ; Une lame sort d’une corne de zébu. Des masques en applique : seuls les yeux s’éclairent.

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le petit marché de Badiouré

Promenade au village : un petit marché se tient le long de la route : huile de palme rouge dans divers récipients, bidons, bouteilles diverses récupérées. Citronnade dans des bouteilles d’eau en plastique. Clémentines dans des petites écuelles en plastique : 500F le bol.

J’achète un bol, d’abord parce que les bananes de Gouloumbou n’ont pas suffi, ensuite pour bavarder avec les marchandes. Réticentes d’abord aux premières photos (je filme en panoramique puis leur montre) elles prennent la pose toutes ensembles et réclament des portraits qu’il faudra leur envoyer – pas en numérique elles veulent des photos papier.

DSCN6115 - Copie

Le village est très petit. Son charme principal réside dans les clôtures qui entourent les jardins : grosses planches mal équarries, bâtons irréguliers. Le village est en pleine forêt. Ce n’est pas le bois qui manque ! Des cendres volettent. A la piscine nous croyions qu’elles venaient du barbecue. La dame de la boutique coiffée du plus beau turban orange qui soit, avec un nœud très sophistiqué m’a détrompée. Cela vient de la forêt. Brûlis pour les cultures ? charbon de bois ? On en vend au marché. La proximité de la forêt, l’abondance de bois explique que le bois remplace la paille tressée des régions que nous avons traversées. Les palissades ont repris vie, mélange de haies vives et des planches ; Dans le jardin, je reconnais le manioc.Nous arrivons au puits où des gamines puisent l’eau. Elles ont 11 ou 12 ans. Certaines ont déjà une poitrine de nourrice. Le puits est très profond, peut-être 50m . La corde est engagée sur une poulie. Avec plusieurs seaux on remplit une bassine. La porteuse d’eau enroule une mousseline en un coussin rond, elle se baisse en pliant els genoux et sa copine lui pose la bassine sur la tête. Quelques instants plus tard la même fille revient. La poulie est un excercice physique qui leur développe une sérieuse musculature sauf pour la plus mince engoncée dans son hidjhab noir qui lui enveloppe la tête et les épaules. Ce couvre-chef plutôt sinistre est égayé par une jupe jaune et rouge aux couleurs criardes et un haut jaune criard. Ses jambes et ses bras sont très maigres, elle s’escrime sur la corde en faisant de grands mouvements et en grimaçant. Elle est tout à fait d’accord pour que je la filme.

La soirée s’écoule doucement. Je me suis tartinée d’Insect’Ecran au parfum de coco mais on ne voit pas un seul moustique. Dans la salle à manger seulement deux tables, la propriétaire, son mari et des amis nôtre qui est décorée comme pour une fête : des fleurs de bougainvillées sont dispersées sur la nappe, deux chemins de table étroits se croisent. Dans des photophores, des bougies clignotent – ce sont des fausses, ampoules et piles – mais du meilleur effet. La salle est peinte en jaune orangé. Excellent dîner qui se termine par une mousse au chocolat.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Badiouré »

    1. @claudialucia: des films j’en fais chaque fois, et à usage très privé. Autant je tiens à sortir mes carnets sur Internet par exigence d’écriture et plaisir des échanges, autant mes films des petites vidéos de l’appareil photo sont bourrées de bêtises filmiques et irregardables je me donne pourtant du mal pour les sonoriser ou pour couper mais ce n’est pas montrable!

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