CARNET DE CASAMANCE
Je suis triste de quitter l’hôtel Maya où tout était parfait. Comme le trajet vers Ziguinchor est court, nous profitons encore de la terrasse.
Nous passons par Mlomp, Oussouye, l’église au bout de la piste d’Enampore.
Il nous manque des photos de termitières, bien entendu, elles se font rares quand nous les cherchons.
Ziguinchor parait toujours aussi chaotique, malgré son plan colonial en damier. Les services officiels occupent des bâtiments coloniaux. Les maisons à étages le log de la rue commerçante sont bien délabrées. Nous retournons au restaurant où j’ avais découvert le kaldou. « Quel est le plat du jour ? » – « Thieboudiène » « parfait ! » Le serveur revient : il n’y en a plus. Il est tout juste midi et demie ! Il avait fait le mêm sketch à notre premier passage « quel est le plat du jour ? » – « gombos » – j’adore cela, pour revenir « il n’y en a plus ! » Le kaldou était très bon.
On se lève pour aller dans un « fast-food ». sur la carte : pizzas et hamburgers. Dominique commande un « hamburger royal » « on n’en fait pas, on est trop débordé ! » (une seule table est occupée en dehors de la notre). Pas de hamburger mais tiéboudiène. Le riz est un peu épicé mais il est parfumé au tamarin (j’adore cela, encore !), le poisson, du thioff est très bon. Et ce n’est vraiment pas cher : 1000Fcfa.
L’hôtel Le Flamboyant 3*est le meilleur de Ziguinchor. Une quarantaine de chambres sont réparties dans trois bâtiments : deux étages autour de la piscine, un bâtiment bas et arrondi autour d’un jardin et au troisième avec deux galeries qui a beaucoup d’allure ; notre chambre donne sur le jardin. Tout le confort 3*, clim, télé eau chaude, une douche ronde séparée de la salle d’eau. La climatisation est bien nécessaire. Sur mon téléphone : 36°C, l’Office de Tourisme annonce 40°. Nous avons perdu l’habitude de la grosse chaleur après le séjour au bord de l’Atlantique. La piscine, en forme de croissant de lune, ou de larme, est petite mais bien rafraîchissante. Sur le bord, des lits couverts de simili-cuir, des fauteuils de bois avec une curieuse suspension, nous y passons les heures chaudes avant une courte promenade dans Ziguinchor.
promenade dans Ziguinchor
Nous avons vu de la voiture les bâtiments officiels dans leurs jardins. L’Office de Tourisme au coin de la rue est de style mauresque avec une coupole blanche (le monsieur est très aimable, il vend une carte à 3000CFA et un livret sur la faune et la flore de Casamance que nous aurions volontiers achetés au début du circuit). Les rues allant au port sont bordées d’entrepôts d’un autre siècle, certains écroulés, d’autres actifs. Il y a même un supermarché avec un rayon alcool visible du dehors. Pas de prohibition hypocrite comme au Maroc ou en Tunisie où on trouve ce qu’on veut à condition de passer par l’arrière boutique. Une seule rue est très animée avec des boutiques, des banques, des restaurants. C’est à l’épicerie que j’ai changé 300€ devant les rayons bien achalandés chargés de conserves étincelantes (rien à voir avec les épiceries poussiéreuses). Le monsieur libanais barbichu a fait la transaction en wolof, parlant à Mor et m’ignorant superbement tandis que je lui adresse la parole en français.
Diner pittoresque
Mor vient nous chercher pour dîner, nous conduit à la station-service. Devant une porte sans prétention, un rabatteur nous invite à entrer dans le restaurant Kassa. Autant les abords ne paient pas de mine, autant l’intérieur est est grand et ne manque pas de charme. La première salle est un bar avec un grand comptoir. Puits de lumière, une petite cour est meublée de 4 tables carrées que j’élis tout d’abord. Mauvais choix, même sous les étoiles il n’y a pas un souffle d’air tandis que plus loin les ventilateurs à grandes pales tournent au dessus de pittoresques tables et chaises en bois lourd sculpté de cases, guerriers et animaux. D’autres tables sont en fer forgé. Dans une grande alcôve une boule à tango projette des points de couleur sur les murs peints de guitares clé de sol et doubles-croches autour d’une piste de danse. Au fond, encore une grande salle avec deux grands billards, et au mur un écran géant. Pendant le dîner, le Real Madrid avec Zidane contre ? C’est la première fois que je regarde un match au restaurant : Mor est un supporter de Madrid et cela fait un sujet de conversation. Je commande des crevettes sautées à l’ail et une salade de fruit, Dominique une omelette au jambon scandaleusement chère. Le cadre est très agréable, la gastronomie oubliable.