Jean Fautrier – Matière et Lumière au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris

EXPOSITION TEMPORAIRE jusqu’au 20 mai 2018

De Fautrier( 1898 -1964), je ne connaissais que le nom. C’est donc une découverte pour moi bien que ce soit un peintre majeur qui a traversé le XXème siècle selon Jean Paulhan qui a travaillé avec lui dans Fautrier l’Enragé que nous reconnaissons dans deux vidéogrammes au milieu de l’exposition.

les trois vieilles

Les débuts de l’artiste en France (1922-125) sont représenté par des portraits très sombres, visages gris,  fermés, rehaussés de carmin des personnages habillés et coiffés de noir, de la Promenade du dimanche au Tyrol. Le Portrait de ma concierge n’est pas plus riant, la vieille femme a un visage gris verdâtre, des mains noueuse violacées. Trois  vieilles femmes sont très expressives mais toujours aussi sinistres. pas gai, mais saisissant!

La promenade du dimanche au Tyrol

La salle suivante est plutôt dans les tons bruns : de nombreux portraits de son modèle Andrée Pierson la montre nue, oit des sanguines, soit des huiles.Toujours dans la tonalité marron, des natures mortes, un lapin écorché.

Andrée Pierson sanguine

Aux bruns succédera la période noire (1926-1927). Les paysages de montagne des Alpes et du Tyrol l’inspire de paysages de glaciers saisissants, la montagne est noire, rehaussée d’empâtements blancs ou gris, en creux, lisse un lac bleu est spectaculaire.

tableau très sombre

Un un est couvert de tableaux noirs où les fleurs ou les chardons semblent jaillir de l’obscurité, jaillissement de la lumière, parfois réduite à une tache colorée qui attire le regard. les tableaux d’animaux écorchés, du grand sanglier pendu éventré, du lièvre écorché, sont tellement criants qu’ils sont difficilement soutenables.

fautrier : poissons

Les poissons sont moins difficiles à regarder. Un canard colvert noir sur fond presque noir se détache grâce à une tache blanche

Des nus émergent d’un magma noirâtre, d’une toile barbouillée, les seins,  la pliure d’un genou griffés dans la pâte, un halo clair autour des épaules. C’est saisissant!

J’ai été très impressionnée par cette salle sombre.

1928 Port-Cros 

La peinture évolue vers la couleur, la palette s’éclaircit. Les sujets se diversifient , on voit des végétaux, des paysages, des arbres torturés et même des aquarelles et pastels plus fluides.

les oliviers

1930-1940 : après la Crise économique de 1929, Fautrier devient hôtelier, moniteur de ski.

L’exposition chronologique est interrompue par la projection de plusieurs films où Paulhan interroge Fautrier. On voit aussi le peintre au travail : étalant au couteau un enduit pâteux qui’l va malaxer, griffer saupoudrer d’un pigment en poudre. Fautrier parle de son art : l’art informel différent de l‘art abstrait. Il cherche à sortir de la figuration qui n’a plus de sens depuis que la photographie existe pour faire émerger l’essentiel. Dans cet informel,  se trouvent bien sûr les images peintes mais aussi des images naturelles comme des coupes histologiques, ou une photographie en gros plan d’une feuille tombée à l’automne, ou des reflets sur l’eau.

Fautrier – art informel

Deux thèmes occupent chacun une salle : les illustrations de l‘Enfer de Dante(1928-1940) série de lithographies au dessins  énigmatique parfois dessins à la plumes érotiques et voluptueux pour illustrer l‘Alleluyah de Bataille.

Fautrier a aussi sculpté de nombreuses têtes féminines,en bronze le plus souvent.

moulin à café

Pendant la guerre  un nouveau sujet : les Otages évoquent les otages pris par l’occupant. Têtes massives, plutôt grosses taches blanches d’enduit épais, griffé

fautrier boites

1946 – 1955 Les objets sont d’une simplicité étonnante : un Moulin à café, une boîte en carton, ou plutôt les arêtes qui délimitent ses contours, une passoire bleue, des boîtes de conserve. La pâte devient de plus en plus épaisse. Sur l’enduit blanc des couleurs plus vives se détachent, des bleus, des verts.

passoire bleue

1955 – 1936 : la salle est intitulée l‘Oeuvre Final les tableaux sont plus grands, moins intéressants, plus répétitifs. je décroche.

 

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Jean Fautrier – Matière et Lumière au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris »

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