Montpellier : L’écusson

CARNET CATALAN

Fontaine des 3 Grâces sur la place de la Comédie

Le tramway n°1 passe devant la gare Saint Roch, nous en descendons place de la Comédie qui doit son nom à l’Opéra-comédie construit initialement en 1755 mais détruit plusieurs fois, reconstruit en 1888 par un élève de Charles Garnier. Des immeubles Belle Epoque aux sculptures un peu délirantes, entourent la place ovale, en forme d’œuf d’où son nom familier de Place de l’œuf. Le contour de l’ovale est matérialisé par un liseré orange se détachant sur le marbre beige. Une fontaine, sorte de rocaille, porte Trois Grâces :  Aglaé, Euphrosine et Thalie, filles de Zeus. Montpellier n’a pas attendu Bofill pour faire appel à la mythologie grecque. Œuvre d’Etienne d’Antoine (1773) elle ornait autrefois la Place de Canourgue en 1793 (en même temps que la statue de Louis XIV). L’original en marbre de Carrare a été remplacé par une copie.

Le petit train sur la place de la Comédie

Le petit train touristique ne partira qu’à 11 heures, nous avons le temps de faire un tour dans la ville ancienne, le quartier de l’Ecusson.

Dans la rue des Augustins, nous passons devant un petit temple protestant puis devant le Couvent des Dominicains et entrons dans l’église très sobre, très dépouillée aux vitraux modernes abstraits colorés.

la cour de l’Hôtel de Manse

L’Hôtel de Manse (1667- 1669) rue de l’Embouque d’or – j’adore ces noms un peu énigmatiques – est signalé comme monument historique ; malheureusement il n’est pas ouvert à la visite. Que cela ne tienne, Mimi sonne aux interphones des appartements, se présente. Et miracle, on nous ouvre, et mieux encore, le monsieur du rez de chaussée nous ouvre l’escalier ! Manse était le trésorier du Roi. Nous attendions l’escalier signalé par les guides, surprise : dans la cour nous découvrons une belle loggia, avec un balcon à balustres et surmontée d’un registre finement sculpté.

Hôtel de Varenne

L’Hôtel de Varennes,  Place Pétrarque, est un musée, y pénétrer n’est donc pas un problème. Sa façade est 18ème siècle.  A l’origine, construction médiévale, il a conservé de belles ogives gothiques. Sa cour est très belle avec un puits et un encadrement avec un fronton soutenu par des pilastres orné de crânes de bovins.

Gypserie

29 rue de l’Aiguillerie, adjacente à l’Hôtel Guilleminet, nous entrons dans une boutique, admirer des gypseries (stucs) illustrant les Fables de La Fontaine (1757). Je reconnais le Corbeau et le renard, la Cigogne et le Renard.

Le petit train parcourt l’Ecusson, offrant une rapide (40 minutes) visite guidée qui parcourt l’essentiel de la ville historique. Il passe par la Place de l’œuf, la Rue de la Loge, la Place Jean Jaurès,place de la Canourgue, le Tribunal passe devant l’Arc de Triomphe et le Parc du Peyrou pour revenir par l’avenue Foch, l’Eglise sainte Anne et les Halles.

Nous avons donc une idée générale qui me permettra de mieux me repérer dans la visite de l’après-midi et comme cela Dominique aura un aperçu de Montpellier.

EsplanadeCharles de Gaulle ancien cinéma Pathé

L’Esplanade Charles de Gaulle est occupée par un grand jardin arboré bordé par le Musée Fabre, le pavillon Populaire, l’ancien cinéma Pathé et se termine par le Corum. Le long de ses allées il y a des guinguettes et restaurants de plein air où nous déjeunons. Nous choisissons le Kiosque à Malices qui propose des plats du jour et café pour 12€ assis à table ou de la restauration rapide, burgers et frites où des lycéens et étudiants font la queue debout. Nous choisissons des saucisses de l’Aveyron grillées accompagnées de haricots verts.

Déjeuner au Kiosque à malices

Mimi a prévu pour moi une promenade à pied dans l’Ecusson (la ville ancienne a la forme d’un écusson). Nous reprenons les rues parcourues ce matin, Augustins, Aiguillerie. Rue de la Barralerie se trouve l’ancien Mikvé du 12ème ou 13ème siècle – paraît-il très bien conservé. Mais il faut s’inscrire à une visite guidée pour pouvoir y entrer. II était alimenté par la nappe phréatique.

Rue du Palais de Guilhem, Mimi me montre la fameuse « coquille » ou « trompe » de l’Hôtel de Sarret (1630) :  le mur extérieur est évidé pour permettre aux carrosses de tourner à angle droit dans la rue étroite.

Fontaine des Licornes

Place de la Canourgue, nous entrons dans l’Hôtel de Cambacérès (18ème siècle) . la cour est superbe l’escalier (1723) est très élégant et très sobre. La place de la Canourgue est charmante, toute en longueur et plantée. La Fontaine des Licornes est d’Etienne Antoine (1770) Elle représente des chevaux marins ou licornes dressées, au-dessus d’un bas-relief où figure la bataille de Closterkamp, en l’honneur du maréchal de Castries. C’est curieusement l’œuvre du même sculpteur que les 3 Grâces et cette fontaine fut également déplacée. (Curieux jeu de chaises musicales des fontaines).

Cathédrale Saint Pierre

Par une descente bien raide et pavée, arrivons à la Cathédrale Saint Pierre dotée d’un très curieux et très grand porche à baldaquin porté par des piles circulaires et coiffé de fines poivrières. Les amusantes gargouilles sont bien usées. Deux hautes tours carrées gothiques assez massives Malheureusement, elle est fermée, nous n’aurons pas le temps d’attendre 14 heures .

A l’origine, la cathédrale était la chapelle du couvent des bénédictins qui lui est accolée. C’est là que se trouve la Faculté de Médecine. On croirait qu’il n’y a qu’un seul bâtiment, cette grande homogénéité de construction m’a frappée. En 1181, le seigneur Guilhem VIII, stipula que quiconque, quelle que soit sa religion pouvait y enseigner. En 1220 fit crée la première école de médecine. Des plaques de marbre à l’intérieur attestent le nombre de médecins juifs qui y professèrent au 13ème et plus tard. Le vestibule est orné de nombreux bustes en bronze. Le patio est en face du « théâtre anatomique » où l’on procédait à des dissections. Nous ouvrons la porte de la bibliothèque sans s’attarder pour ne pas déranger les étudiants qui y travaillent, découvrons furtivement les belles boiseries et les livres anciens rangés jusqu’aux hauts plafonds.

Au premier étage, se trouve le très joli Musée Atger (entrée gratuite) Des dessins anciens sont conservés sous verre dans des classeurs : nous aurions pu admirer un portrait de Vigée- Lebrun, un Tiepolo, de nombreuse aquarelles de Natoire(1700_1777). Il y a aussi une exposition d’organes humains en cire et de dessins humoristiques ayant trait à la médecine, certains de fort répugnants.

Le Jardin des Plantes fut créé sous Henri IV (1593) pour l’étude des plantes médicinales. Actuellement fermé on peut le découvrir de la rue qui le surplombe.

Arc de Triomphe

Parc du Peyrou : l’arc de triomphe se photographie plus facilement à pied qu’en petit train ! la statue équestre de Louis XIV dominait la ville de sa hauteur, aucun immeuble ne devait être plus haut. Elle fut fondue à la Révolution pour faire des canons. En 1828, une nouvelle statue remplaça la première. J’ai préféré celle de Lyon, plus impressionnante. A l’extrémité du parc, le Château d’eau est une construction très élégante, aérien, sur des arches hautes et gracieuses ornées de filets et de poissons. L’eau est convoyée par l’aqueduc Saint Clément, (1766) inspiré du Pont du Gard, 14 km sur deux étages. Il a donné le nom de Quartier des Arceaux au quartier plus bas

 

Château d’eau

Retour par la rue Foch avec une halte aux Halles (marché de luxe très soigné et très coloré). Les boutiques de la petite Rue du Bras de Fer sont très chics. J’aime tellement les noms imagés que je note la Rue de l’Ancien courrier. L’église saint Roch (patron de Montpellier) ne soulève pas mon enthousiasme ; les églises trop XIXème siècle m’ennuient.

La Chambre de Commerce est installée à l’Hôtel saint Côme (1747-1757). Nous pouvons donc y pénétrer pour admirer un vitrail et des ferronneries sur le thème de la vigne (ceps et grappes de raisin). L’Hôtel avait été construit par Lapeyronie qui voulait y installer un amphithéâtre d’anatomie.

les rues étroites de l’Ecusson

Nous retrouvons Dominique sur l’Esplanade Charles de Gaulle et j’ai le plaisir de rentrer à pied traversant le Polygone et Antigone.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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