Exposition temporaire jusqu’au 14 janvier 2019

C’est d’abord une leçon d’histoire : l’ère Meiji correspond au règne de l’empereur Mutsuhito (1868-1912) correspondant à l’ouverture du Japon sur le monde, à son industrialisation et son impérialisme avec des conquêtes militaires. Le costume occidental est adopté et le régime se dote d’une constitution.
La première salle peinte en rouge est sous le signe de la Modernisation;

Moderniser/industrialiser Le Japon se dote d’une industrie, des photographie montrent des filatures, des bâtiments de briques, des ponts métalliques.

Moderniser/Militariser

Le Japon se dote d’une flotte moderne. L’empire se militarise à grands pas vers la guerre. L’iconographie militariste revêt plusieurs styles. Ci-dessus, on dirait un manga, sans doute de la propagande (je ne sais pas lire le japonais)! Des estampes esthétisantes n’en sont pas moins guerrières : une armée se reflète dans le miroir de l’eau, au loin une ville brûle.


En plus de ces très belles estampe on présente deux pochoirs pour l’impression de textiles d’une grande finesse sur papier enduit de jus de kaki. La grande délicatesse du dessin ne doit pas faire oublier le motif guerrier : des canons.
Dans la salle suivante, une photo agrandie de l’Exposition universelle de Paris avec la Tour Eiffel illustre le thème : Construire une image artistique et industrielle.

Le Japon participa aux nombreuses Expositions Londres 1862, Paris, 1867 1900, Vienne 1873, Chicago, Philadelphie. il importait de donner une image flatteuse du Japon grâce à des images typiques comme le pont des glycines ou le Mont Fujiyama. Il fallait aussi présenter des objets variés d’une qualité artistique remarquable: bronzes, laques, porcelaines émaux….
D’énormes brûles parfum en bronze, des objets délicats, des paravents ouvragés. tous les arts décoratifs sont menés à un degré de perfection.

Souvent les motifs sont floraux . Les décors font aussi appel au panthéon shintoïste (la religion d’Etat pendant l’ère meiji. Certains artistes s’inspirent aussi des représentations bouddhistes ou au folklore populaire avec des dragons, des démons. D’autres peignent des animaux, surtout des oiseaux à la perfection.

Tous les arts décoratifs sont d’un raffinement inouï, les techniques sont parfois superposées, de laque, d’émaux cloisonnés, d’incrustations, de joaillerie ou de nacre

On ne peut qu’être admiratif devant une telle maestria, un tel luxe et une telle perfection.

L’artisan sait aussi jouer du dépouillement et de la simplicité de ce liseron parfait sur le rouge de la laque.

La fin de l’exposition Les lendemains du Japonisme montrent les influences, de l’art Japonais sur Van Gogh, Monet, Degas. Sur les cartels je n’ai pas trouvé de mention de l’Art Nouveau même si la parenté est criante.
J’étais venue à Guimet pour l’exotisme. Je n’ai pas été déçue. Pourtant l’impression à la sortie est la parenté entre le développement industriel du Japon, sa militarisation avec ce qui s’est passé presque simultanément dans la Grande Bretagne victorienne, ou dans la montée en puissance de la Prusse. Ère Meiji, Empire victorien, même Russie des Tsars…on voit l’industrialisation, la militarisation qui va déboucher sur la Guerre et l’impérialisme.
La perfection japonaise fait la différence, mais la valorisation des arts décoratifs présentés aux grandes expositions universelles, est-ce le début d’une certaine mondialisation?
Il y a toujours de superbes expositions au musée Guimet, il faudrait que j’y retourne. Sans compter les collections permanentes, toujours aussi intéressantes à parcourir.
J’aimeJ’aime
le japon impérial n’est pas celui que je préfère, j’aime mieux les temples, les poètes mais je ne doute pas que ce soit tout à fait intéressant, c’est le moment où le Japon prend son essor
J’aimeJ’aime