
Perché sur le coteau, dominant le village, le château a fière allure. Pour y parvenir il faut faire une longue promenade sur une allée de marches sablées.
Construction plus simple que Chambord, harmonieux il nous séduit plus. Chambord était une résidence royale de prestige destinée à éblouir sujets ou ambassadeurs étrangers, Chaumont est le château des dames : Catherine de Médicis et Diane de Poitiers, épouse et favorite d’Henri II.

Historique :
Avant d’être une élégante résidence, le château, fondé autour de l’an mil, fut une forteresse appartenant à la famille d’Amboise,rasée et brûlée par Louis XI.Reconstruit de 1468- 1481 par Pierre 1er d’Amboise, puis 1498-1515 par Charles II , marquant l’apparition de motifs italianisants Renaissance. Catherine de Médicis acheta le château en 1550. A la mort d’Henri II (1559) , elle échangea Chaumont contre Chenonceau que Henri II avait offert à Diane de Poitiers qui poursuivi la construction en édifiant le chemin de ronde à mâchicoulis. Madame de Staël corrigea à Chaumont les épreuves de « De l’Allemagne. Enfin à la Belle Epoque la Princesse de Broglie et son époux transforment le château pour y donner des réceptions.
Une triple visite :

C’est une visite historique même si certaines reconstitutions datent des De Broglie. Nous visiterons donc la Chambre de Ruggieri le célèbre astrologue de Catherine de Médicis avec sa cheminée portant un signe astrologique. On passera dans la Chambre de Catherine de Médicis ornée de tapisseries merveilleuses. Occasion de se souvenir qu’autrefois les murs en étaient couverts. On découvre l‘histoire de Pégase et Persée où chaque scène est dominée par un char s’élevant dans les airs. Nous cherchons Hermès et son pétase (ce mot de pétase nous met en joie comme deux gamines)

La Salle du Conseil est couverte de magnifiques tapisseries mais je remarque surtout le pavement de majolique du 16ème s provenant de Palerme.
Dans la salle des gardes, se trouve encore une belle tapisserie.
L’examen en détail des tapisseries, coffres et autres mobiliers pourrait justifier à lui seul le voyage!
Le château est aussi le siège d’une exposition d’Art Contemporain qui vaudrait aussi une visite pour elle-seule. C’est d’ailleurs la découverte qui m’a le plus intéressée.

Les Paysages révélés de Philippe Cognée occupent plusieurs salles. Je suis bluffée par la technique à la cire chauffée puis écrasée donne un aspect à la fois flou, lisse et brillant. Paysages vus d’un train ou sous-bois touffu sont magnifiés par ces contours fuyants.

j’ai fait beaucoup de photos et je suis bien décidée de suivre cet artiste que je découvre ici.
Giuseppe Penone est loin d’être un inconnu! Dans mon imagination il est associé aux arbres et son oeuvre se retrouve à Chaumont aussi bien en intérieur que dans le parc.

Quelle plus belle représentation de la respiration que nous offrent les arbres de la forêt! Organisme construit de feuilles (photosynthèse) et arbre bronchique de feuilles dorées pour souligner la richesse….Si j’&tais encore professeur de collège j’aurais commenté cette oeuvre avec ma collègue d’Arts plastiques dans le cadre d’Histoire des Arts (mais c’est bien fini!)
L’oeuvre de Penone est diverse, aussi bien un arbre géant qui barre le chemin que ce dessin délicat.
Une bibliothèque de livres de verre est offerte par Pascal Convert. La lectrice amoureuse des livres est moins convaincue. Ces fantômes de livres qui ont servi de moulage à des formes de verre évanescentes me dépriment plutôt. En revanche j’ai aimé ses flammes de verre brut, presque grises qui décoraient une cheminée.

la délicate boule de tissus plissés de Simone Pheulpin posée sur un miroir m’a séduite.
Etrange installation dans la Chapelle de Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger sonorisée par des chants d’oiseaux.

Dans les écuries magnifiques d’autres œuvres sont surprenantes. j’ai aimé les sculptures de troncs présentées sur des copeaux de Marc Nucera on aurait dit que le sculpteur venait de quitter l’écurie.

j’aurais pu citer d’autres artistes qui m’ont plu : les tapisseries dorées mouvantes en bouchons et pièces métalliques couvrant toute une pièce de Gabriel Orozco . Ou les grandes pièces de bois faisant penser à des pions de jeu d’échec (selon Catherine) ou à des sculptures africaines (selon moi) d‘Axel Cassel

Si nous avions disposé de plus de temps nous aurions pu découvrir encore de nombreuse oeuvres que nous avons ratées.
En revanche le Festival International des Jardins nous a un peu déçues. C’es LA visite que je ne voulais pas louper. J’en attendais sans doute trop. J’avais choisi Chaumont justement pour ses jardins. Et puis, la pluie nous a un peu gâché la promenade.

Le thème ; LES JARDINS DE LA TERRE -RETOUR A LA TERRE MÈRE aurait dû pourtant nous transporter. Nous avons été déçue de la monotonie des installations. La Terre étant ronde, la majorité des jardins avaient donc un plan circulaire. Bonne idée, mais dont la répétition génère à la fin l’ennui. On a privilégié le vert, les plantes aromatiques et potagères, bonne intention, mais dont la répétition génére….Herbes folles, pourquoi pas, mais trop….On finit par regretter les jardins anglais, les roseraies, même trop classique.
suivant les années, le festival des jardins m’a plus ou moins plu également, mais jamais déçue par le château et les autres expos non plus!
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je ne mets pas un commentaire tout le temps mais j’aime ta balade de château en château
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