De Chaumont à Amboise, la chute et la fin!

LA LOIRE A VÉLO

Nous entrons dans le Festival des Jardins qu’il se met à pleuvoir. Ce n’est pas grave : nous sommes équipées de capes. Tandis que les touristes se précipitent sous les arbres au mépris de toute distanciation sociale, nous passons dans les allées snobant les gouttes. Le parc est immense, difficile de trouver la sortie. « Allez aux Prés du Goualoup« , nous conseille-t-on. Les distance sont grandes. Il y a bien une sortie sur un parking mais éloignée d’un bon km de nos vélos, on rentre à nouveau dans le parc, au bout de 20 minutes on trouve la bonne issue. 

Sauf que l’heure tourne, il reste au moins 25 km pour Amboise (par la piste, par la route c’est plus court). Le ciel s’est dégagé, nous roulons plein ouest, le soleil dans les yeux. Pas question de musarder comme ce matin avec une moyenne horaire de 11 km/h avec les arrêts-châteaux et arrêts-photos! Il faut se presser, et cela me stresse.

Au début nous suivons la Loire, c’est facile. A Rilly-sur-Loire, on franchit la route pour tourner à angle droit :  au détour d’une maison, je me trouve nez-à-nez avec un fossé. Nouvel écart fatal. Cette fois-ci c’est la bicyclette qui s’abat sur moi. Mon coude opéré a cogné sur le gravier. Je suis incapable de me relever seule. Heureusement un couple de Hollandais nous suivait. Le Monsieur relève le vélo, redresse la selle qui a tourné ainsi que le guidon de travers. Il faut repartir tout de suite. Si j’attends, d’abord je prendrai du retard, ensuite, je ne suis pas sûre de remonter du tout en selle. J’ai les jambes flageolantes, mal au coude, et surtout la trouille au ventre. La peur, je connais pas, ni le vertige, en général. En particulier, je suis morte de peur. Chaque obstacle, chaque voiture qui me dépasse, chaque trou dans la chaussée me paraît un obstacle insurmontable. 

A Mosne, nous quittons la Loire, et au détour d’une maison (encore!) je découvre une nouvelle difficulté : une côte vraiment très très pentue. Après ma chute, je n’ai plus d’énergie, plus de force dans  les mollets pour appuyer sur les pédales et cette trouille qui m’empêche de mettre l’assistance électrique au maximum comme il le faudrait. Je monte à pied, poussant et tirant la bécane qui pèse un âne mort. Pire qu’un âne! L’animal compatirait, le vélo est récalcitrant! je finis par trouver Catherine en haut de la côte! Comme elle doit regretter d’avoir fait équipe avec moi! 

On pédale maintenant sur la route avec les voitures – je note qu’elles sont respectueuses des cyclistes et ne cherchent ni à nous frôler ni à nous klaxonner. Un vrai partage!

Amboise se rapproche. Véritable soulagement quand je passe le panneau d’entrée de la ville. Mais ce n’est pas fini : d’abord nous traversons d’interminables faubourgs modernes. Ensuite, le pire : nous devons descendre du coteau. La carte indique une épingle à cheveux. Cette expression « épingle à cheveu » déclenche une véritable panique. Comme à la montée à Mosne, je mets pied à terre, pour arriver en pleine ville, dans la foule au pied du château : masque obligatoire! Un monsieur veut faire de l’humour et me dit qu’on peut aussi utiliser le vélo. Je suis apathique et ne réagis même pas à la moquerie. Catherine prend ma défense et le traite de macho, de mâle alpha, je ne sais plus bien.

Enfin l’hôtel Le Blason 2* seulement mais muni d’un garage à vélo qui ferme la nuit. La chambre a tout le confort. Je n’ose pas me doucher, craignant de découvrir l’étendue des dégâts. En plus des écorchures de la veille, je suis pleine de bleus. 

Le dîner à L’Epicerie excellent nous console un peu. Le restaurant est sur la place sous le château, il y a un spectacle musical qu’on peut entendre de notre table. Menu varié, je suis étonnée de me trouver assez d’appétit pour faire honneur au menu : carpaccio de tomate excellent, filet de dorade accompagné de légumes divers et sorbet comme dessert. 

Catherine prend la décision, ce n’est pas la peine de charger la batterie de l’assistance électrique. Je ne remonterai pas sur le vélo. j’essaie de la convaincre de faire l’étape de Chenonceau seule. Je prendrai le car ou le train, ou un taxi…

Le lendemain, c’est la pluie qui a emporté la décision de reprendre le train pour Paris. Il fait une pluie bien mouillante et bien drue qui ne donne aucun signe de faiblesse.

Au lieu du château de Chenonceau, ce sont les Urgences de l’Hôpital Henri Mondor que je visiterai.Après trois heures d’attente, le verdict tombe : rien de cassé! Je rentre à pied ragaillardie. Au moins j’ai échappé au plâtre.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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