Du pays basque en Cantabrie : Comillas, San Vicente de la Barquera

ESPAGNE ATLANTIQUE 2003/ DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL    Bruyante Espagne

Sur la plage de Comillas on nettoie encore les galettes de la marée noire du Prestige

L’Espagne c’est aussi le bruit ! Hier soir, impossible de s’endormir avant une heure du matin. Vers onze heures, braillements dans la rue des supporters de foot ? Puis des voix qui s’interpellent. Enfin, tout le monde fait sa toilette la plus bruyante qui soit, de minuit à une heure

De Bilbao vers la mer

De l’autoroute, nous découvrons les zones industrielles et le port de Bilbao. Cette ville bourgeoise resserrée dans le creux de la Ria me semblait beaucoup trop petite pour 400 000 habitants. Tout cet effort d’urbanisme ne pouvait pas être seulement justifié par l’implantation du Guggenheim. Vue d’en haut de la Begona, nous n’avions pas percé cette énigme. L’essentiel de la ville se trouve dans les quartiers du port. Ce qui explique pourquoi le plan du métro dépassait les frontières de la ville connue par nous.
Toutes les usines, les raffineries, les cimenteries sont installées sur le littoral ou plutôt dans les petites vallées entaillant la montagne. L’autoroute traverse un paysage de collines boisées, très peu d’agriculture, quelques prairies avec des vaches.

La côte cantabrique


 Traversant une verte campagne

Bretagne, l’Irlande ou la Pays de Galles : terres celtiques bien vertes. Ne pas se demander pourquoi, il pleut toute l’année !
Vers Laredo, la Nationale 634 double l’autoroute, c’est plus intéressant. Nous traversons des petites villes balnéaires aux immeubles de briques, avec de grosses villas à toit en double-pente appelées curieusement « chalets ». Sur les collines, des églises romanes. Nous évitons Santander par l’autoroute, encore des usines et des raffineries ; Solvay a construit un complexe pétrochimique qui empeste jusqu’à la mer.

Hier soir, en étudiant les guides, nous avons sélectionné trois localités Suences, Comillas et San Vicente de la Barquera comme étape .

Suences

Suences est la plus proche de Santander. Les effluves de Solvay sont encore perceptibles. Constructions affreuses sur un site qui aurait dû être préservé. Pause au phare : la vue est pittoresque. La côte est très découpée avec des îlots rocheux des criques de sable blanc enclavées dans la falaise. Mer émeraude, mais ciel gris.
Des reliefs de beuveries nocturnes, verres, bouteilles, polluent le site.  C’est sale et peu engageant. Dommage !

 Comillas

la plage de Comillas

Sans entrer dans la ville, nous descendons au port, surtout préoccupées du déjeuner. Des guinguettes proposent des moules, gambas et du poisson. Nous commandons une paella (une heure de préparation) et nous attendons sur  la plage.
Beau sable blanc, quelques rochers. Des familles sont installées, peu de baigneurs, 22 ou 23°C, un peu frais. Irruption d’une troupe en combinaisons blanches jetables, bottes et sacs poubelles. Ce sont les nettoyeurs de la marée noire du Prestige. Le sable sec est ratissé, impeccable, pas un mégot, pas même une brindille de bois flotté. Les plages n’ont jamais été aussi propres, partout des poubelles. Pendant ma promenade, les pieds dans l’eau, je guette les boulettes de mazout. Il y en a quelques unes, les estivants surveillent la plante des pieds. Ce n’est pas dramatique. Les dégazages ordinaires en laissent autant sans qu’on y trouve à redire ? Inlassablement, le commando blanc ratisse et remplit des sacs plastiques. Le naufrage a eu lieu en novembre il y a maintenant sept mois ! La paella à emporter est servie dans son plat traditionnel (15€20 avec une bouteille d’eau). Il en restera pour le dîner. Deux grosses gambas et deux grosses moules pour la décoration. Dans le riz, des poivrons, rouges très doux, crevettes calmars, poulpes et petits pois. C’est très bon !
Sur le front de mer, dans une pension, pour 43 €,  une chambre très propre avec une magnifique salle de bains.
Une fois installées, nous allons visiter les environs immédiats : la petite ville de Comillas, hôtels chics et château XIXème très kitsch.

Réserve Ornithologique et plage tranquille

Réserve naturelle de Oyambre : un paradis pour les oiseaux

Sur la route de San Vicente de la Barquera  :  réserve naturelle ornithologique. Une ria fait des méandres, les vasières sont un refuge pour les oiseaux. Des troncs écorcés gris argentés sortant de l’eau nous rappellent les barrages à castors du Canada. Qu’est ce qui a fait mourir les arbres ? Nous nous promenons en lisière d’un golf. Un geai prend la fuite à notre approche. De jolis passereaux à tête noire volettent. La promenade tourne court. Le golf nous barre l’accès. Fleurs bleues et jaunes des marais.
Nous découvrons une vaste plage de sable fin en bordure de l’estuaire presque déserte. Pause tranquille. Je pars seule vers l’embouchure de la ria barrée de boudins orange (protection contre la marée noire), à l’arrière de la dune où est installé le golf, une immense plage déserte ou presque. C’est marée basse, le sable mouillé est sculpté de rides ondulatoires (ripple-marks) que j’ai plaisir à sentir sous mes pieds nus. Cette belle plage est bordée de prés très verts. Au loin des montagnes dans la brume. Le ciel est très noir mais il fait doux. Promenade  tranquille. Jubilation de me trouver  dans un endroit préservé – nature vierge de toute installation. Le tourisme de masse n’a pas encore abâtardi tout le rivage .Le golf sur la dune, un petit restaurant avec une cabane en bois, quelques familles pataugent en escaladant les rochers. Dans la campagne surtout des prés, quelques maisons isolées, décor paisible.

    San Vicente de la Barquera

San Vicente de la Barquera

Traversons encore d’autres marais et une campagne tranquille, des vaches, des maisons fleuries.

A l’entrée de San Vicente de la Barquera, un très long pont de pierre aux nombreuses arches enjambe une ria très large. Ici aussi, des barrages flottants de boudins orange protègent le marais. San Vicente est une petite ville construite autour d’un petit port actif sur deux rivières. Ville basse commerçante avec une esplanade fleurie avec un bassin où de nombreux jets d’eau génèrent une véritable tempête.

La ville haute est entourée de murailles. Elle comporte tout un ensemble médiéval : muraille, château fort, maisons anciennes église fortifiée. Perchée sur une arête séparant deux rias. L’église est décrite comme « gothique de montagne »avec des portes romanes. C’est un édifice massif carré assez trapu situé sur le point le plus haut du rocher. Elle est entourée d’un vaste parvis le portail roman est entouré de colonnettes avec des chapiteaux sculptés rappelant Serrabonne. A l’intérieur, un retable baroque surprend. Il s’éclaire, la messe commence, nous nous éclipsons.

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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