
LIRE POUR LA GRECE (THESSALONIQUE)
Vassilis Vassilikos est l’auteur de Z inspiré par l’assassinat de Lambrakis (1963 à Thessalonique) qui inspira Costa Gavras pour le film Z. Les Photographies sont parues en Grec en 1964 et en 1968, traduites par Lacarrière .
Ce court roman (212 pages) se déroule à Thessalonique. Cette ville est un des sujets du livre. Le héros se livre à de nombreuses errances que j’ai eu plaisir à suivre et à deviner quoique la ville dans les années 60 était bien différente de celle que j’ai découverte il y a peu. Souvenirs de l’occupation nazie, séisme qui a ravagé la ville…

Un autre thème des Photographies est le cinéma. On comprend à la fin du livre que le héros est cinéaste et qu’il imagine la vie par images fixes ou animées. Son amoureuse lui reproche d’ailleurs de ne voir en elle qu’une héroïne de cinéma et non pas une femme réelle qui mange ou le désire .
Je me suis un peu perdue après deux ou trois chapitres, incapable de comprendre la trame de l’intrigue (si intrigue il y a). Mélange de réalité et de rêve, métamorphoses. Le narrateur, au milieu d’un paragraphe, est un chat errant. J’ai failli abandonner, n’y comprenant plus rien. Heureusement que je n’en ai rien fait. A la fin du livre, le film se déroule à l’envers, construction intelligente!
Ici je ne sais plus que dire. Tu existes, dis-tu, et moi je me console. Je ne reviens vers tes paroles que pour masquer le désarroi de mon cœur. Mais qu’est-ce là? Non ce ne sont pas des tuiles derrière toi, ce ne sont pas des toits de maison. Ce sont des carapaces des rêves qui se vidèrent, et qui s’imbriquèrent l’un dans l’autre, formant une surface dure où ton visage de givre est venu reposer son profil. Ce sont des feuilles desséchées ; si elles étaient rouges, ton visage serait plus blême encore. Mais la photo n’est pas en couleur et je les vois seulement comme des mots que leur sens a quittés et qui ont façonné pour les êtres peureux un toit contre l’orage. En dessous se cachent tous ceux qui ont renié leur vie et laissent envoler leurs fumées par une cheminée solitaire dans l’espace.
C’est aussi un roman d’amour que Lazare dédie à une femme le plus souvent absente qui fait irruption dans le récit pour disparaître sans prévenir.
Un livre à déguster sans se presser, une promenade dans Thessalonique.
Peut être à découvrir après une découverte de visu de Thessalonique !
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