Leon

ESPAGNE ATLANTIQUE, LEON &CASTILLE 2003

La blanche cathédrale de Leon

25 Juillet : (Saint Jacques, fête du patron de l’Espagne) Leon
8h30 petit déjeuner dans une jolie cafétéria juste en face de l’hôtel : café con leche y churros – le cadre est agréable, Ripolin vieilli beige jaunâtre et brun rouge sang, balustres, parquet ciré.

maquette de Leon

500m de marche pour arriver dans les anciens quartiers intra muros. Une maquette géante montre la croissance de la ville. Une enceinte autrefois rectangulaire consolidée par de grosses tours rondes entourait déjà la ville au 1er siècle, au Xème quelques faubourgs. De cette muraille, il reste quelques tronçons, suffisamment pour avoir une bonne impression, bien pratique aussi pour s’orienter Cette ville ancienne est piétonnière, c’est bien agréable.
vieux quartiers
Un dédale de petites ruelles ombragées et tranquilles contraste avec les grandes avenues commerçantes toutes proches. Dans la vieille ville, les maisons n’excèdent pas quatre étages. Clochers des églises, pignons de la Casa Bottine de Gaudi, dépassent des toits et  nous donnent des repères.
Casa de Bottine de Gaudi

La Casa de Bottine ressemble en plus sobre au Palais Episcopal d’Astorga. C’est une banque. Le bâtiment construit par Gaudi est fonctionnel. Le choix du granite gris martelé non poli accentue son aspect austère. Seuls les clochetons élancés recouverts d’ardoise brute, les créneaux d’ardoise, les fenêtres gothiques et une statue confèrent un peu de fantaisie à l’édifice utilitaire. Ne pas confondre l’architecte avec tous ses délires.

cathédrale

le porche gothique de la cathédrale de Leon

Une large rue au pavage lisse et moderne orné de coquilles dorées (chemin de Santiago oblige) nous mène à la cathédrale située sur une vaste place. Elle toute blanche, gothique, sans surprise. Enfin une façade que le baroque n’a pas phagocytée !

Jugement dernier : à droite l’Enfer, à gauche le Paradis

On admire d’abord le porche avec ses trois tympans dans des ogives surmonté d’une très belle rosace ? Dans le tympan central : un Jugement Dernier très réussi. Evidemment, c’est l’Enfer et ses monstres grotesques qui est plus rigolo !
A l’intérieur, résonne la marche nuptiale, une jeune chanteuse répète l’Ave Maria de Gounod et d’Albinoni. Nous restons longtemps à l’écouter. Un fleuriste apporte gerbes sur gerbes blanches. L’église embaume le lys .Dominique reste à écouter la chanteuse tandis que je parcours le déambulatoire. La nef est très haute, complètement ajourée de vitraux colorés.  Certains sont anciens et magnifiques. D’autres modernes. Evidemment, ceux qui sont au soleil sont plus beaux. Pour la rosace il faudra revenir l’après midi. Le chœur et l’autel sont abrités par une vitre. On voit bien mais de loin un retable.
Je suis plutôt saturée de visites de cathédrale, mon regard est distrait. Quant à Dominique, elle en a vraiment assez ! Nous décidons de renoncer à Burgos, encore une cathédrale ! Nous ne faisons pas un pèlerinage ! Ma curiosité est satisfaite, je n’ai plus la capacité » de m’émouvoir. D’ailleurs, le gothique m’émeut peu.
musée et cloitre

Leon, cloître gothique tardif arcades

Curieuse quand même, j’achète un billet pour le Musée et le Cloître .Il sera fermé cette après midi « c’est la Saint Jacques, le patron de l’Espagne »explique la guide d’un air indigné quand on lui demande la raison de la fermeture. Une dame de Logrono proteste que chez elle, la Saint Jacques n’est férié que si cela donne un pont !
Le cloître gothique tardif a de belles ogives avec des clefs de voûte très ornées. La frise Renaissance est assez étrange : des animaux fantastiques font place aux têtes de mort humaines mais aussi animales, têtes de vaches ou de chevaux. La visite soi-disant guidée est un piège : la guide se contente d’ouvrir les portes, les referme, dit quelques mots et nous laisse livrés à nous mêmes. Dans une salle : belles statues de bois polychromes, un Saint Jacques Matamore très réussi. Mais le personnage piétinant les Sarrasins n’est guère sympathique ! la suivante présente des habits sacerdotaux dans des vitrines et la dernière des peintures modernes « Es un horror ! s’exclame la dame de Logrono».
J’ai vraiment l’impression de m’être faite piéger. La guide fait mal son travail, je me sens prisonnière Cette visite n’offre aucun intérêt Après la « salle des pierres » (statues romanes) celle de la peinture hispano-flamande (rien de spécial. par comparaison avec l’exposition de Bilbao. On arrive dans la salle « archéologique » silex et poteries romaines cassées, toujours explications minimales, je demande à sortir.

Leon, fresques de la collegiata

J’avais souhaité visiter Léon à cause d’une photo dans le Guide Vert du Panthéon Réal décoré de fresques. Il se trouve accolé à l’Eglise San Isodoro, bel édifice roman.
Encore une visite guidée, bon guide heureusement. D’après lui, ce bâtiment, accolé à l’église était le palais Royal des rois de Léon, de l’autre côté, il y avait un monastère. Il insiste sur le sens politique du bâtiment : le petit royaume de Léon avait bien besoin de la caution religieuse pour s’affirmer coincé entre le Royaume franc et l’Espagne musulmane. Repeuplé par les Mozarabes, es influences islamiques se font sentir sur le style des construction (arc en fer à cheval) et surtout dans l’artisanat. la salle du Trésor montre la coupe d’Urraca (1063) toute en or sertie de pierres précieuses. Les reliquaires décorés d’ivoire finement ciselés montrent aussi les influences mozarabes ou arabes.
La bibliothèque contient des incunables (on ne voit que des fac-similés des parchemins).

pantheon Real : fresque de l’Annonciation

Enfin nous descendons au Panthéon Réal où sont enterrés les rois de Léon. Les dalles sont près de l’entrée. les murs et les plafonds sont couverts de fresques très fraîches « préromanes » qui ont encore beaucoup en commun avec les fresques byzantines : le Pantocrator domine le centre de la nef, entouré des quatre évangélistes. Ces derniers sont très drôles : au lieu de représenter leur animal symbolique (lion, taureau, aigle, homme) à côté du saint, ils ont dessiné la tête de l’animal sur la silhouette humaine. Un autre plafond représente la Cène, un autre les anges et les bergers.

Calendrier des travaux des champs

Les animaux adoptent des poses pittoresques : combats de chèvres aux cornes torses emmêlées… sur un arc, on a représenté un calendrier des travaux des champs : en juillet on moissonne le blé à la faucille, en août, on le bat, vendanges en septembre, Octobre : récolte des châtaignes pour le cochon qu’on tue en Novembre. En Décembre, on reste chez soi. Le zodiaque montre aussi la course du temps, malheureusement, il est effacé. Trous ces travaux des champs évoquent les tombes égyptiennes en moins élaboré, toutefois. Les chapiteaux montrent les prémisses de l’art roman, on passe de la décoration végétale « asturienne » ou wisigothique d’acanthes et de pommes de pin aux chapiteaux historiés romans. Le Cloître roman, puis Renaissance est moins original. Vraiment, je n’ai pas été déçue de mon attente. Dernière surprise : une girouette, un coq d’or.
Dominique m’a donné rendez vous sur la place de la Casa Bottine près de la maquette. C’est aussi les rendez vous de tous les vieux messieurs. Elle a couru les magasins de la ville moderne et a rapporté un repas délicieux : anchois, artichauts, et aubergine confits à l’huile. Nous nous installons dans le parc aménagé le long de la rivière. Il fait bon, presque frais quand les nuages cachent le soleil. J’ai trouvé le Monde que j’aime toujours lire à l’étranger.
Après la sieste, nous retournons à la Cathédrale et à San Isodoro. Puis nous flânons dans les petites rues tortueuses aux maisons ocre, jaunes orange. Certaines ont de jolis balcons ouvragés, d’autre des loggias. Le re de chaussée est occupé par des boutiques. Les plus jolies sont celles des fromagers (une effluve de fromage les précède), celles des charcutiers disposant les conserves artistement, piments rouges, asperges en bocaux, olives, bouteilles d’huile.
Plaza Mayor

L’immense plaza mayor30

Nous découvrons l’immense Plaza Mayor avec l’Hôtel de Ville, blanc ouvragé à pignon d’ardoises. Une grande esplanade carrée est bordée d’arcades, maisons jaunes aux balcons de fer. Impression de vide, cependant. On rénove, on restaure, mais je me demande si les maisons sont bien habitées. Il faut cependant tenir compte de l’heure espagnole, à cinq heures, les boutiques commencent seulement à remonter les volets de fer et les cafetiers à disposer les chaises sur les terrasses. A la terrasse d’un glacier sur la Place de la Cathédrale, je commande l’ Horchata que j’attendais depuis le début des vacances (comme le café con churros de ce matin).
Belle promenade jusqu’à San Marcos situé à l’écart de la ville historique près du fleuve. Une esplanade immense très moderne la précède : fontaines basses dans des carrés ras du sol, calvaire simple, sur des marches, une statue moderne d’un pèlerin assis qui a enlevé ses sandales pour soulager ses pieds.
La façade très ornée de San Marcos (occupé par un parador) ne retient pas longuement notre attention. L’église avec ses coquilles en relief nous plaît plus. Nous avons un spectacle vivant : une sortie de mariage avec limousines, les badauds tournent autour et se font photographier. Scène vivante après toutes ces pierres !

 

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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