Sashenka – Simon Sebag Montefiore

RUSSIE

J’avais dévoré Jérusalem : Biographie que j’avais trouvé passionnant, dans la foulée j’avais téléchargé Shashenka du même auteur : Simon Sebag Montefiore , historien, écrivain né à Londres en 1965 auteur d’une biographie de Staline, des études sur La Grande Catherine et sur les Romanov, entre autres. J’avais laissé dormir dans la liseuse ce gros ouvrage de 732 pages que j’ai acheté en anglais. L’actualité récente a réactivé mon intérêt pour l’histoire russe. 

Sashenka est une fiction, un roman historique composé de trois parties :

Saint Pétersbourg,  1916

Moscou, 1939

Le Caucase, Londres, Moscou, 1994

Cette histoire romancée raconte l’histoire de Sashenka Zeitlin (Camarade Snowfox), jeune fille juive de la grande bourgeoisie qui choisit de devenir bolchevik à 16 ans sous l’influence de Mendel, son oncle maternel. Le roman s’ouvre avec l’arrestation de Sashenka à la sortie de son lycée très chic. Son père, un magnat du pétrole et sa mère, dans la mouvance de Raspoutine, la feront bien sûr libérer. Elle croisera en prison le Capitaine Sagan, de l’Okhrana (police secrète tsariste) qui cherchera a l’utiliser comme agent double,  avec l’assentiment de Mendel et des bolcheviks. Nous suivons avec Sashenka la Révolution de 1917.

20 ans, plus tard, Sashenka est mariée à un de ses anciens camarades de Petersbourg, mère de deux enfants est dans le premier cercle de Staline qui fait une apparition à  une fête de 1er mai dans leur datcha. Sashenka est éditrice d’une revue destinée aux femmes soviétiques tandis que Vania, son mari est tchékiste. En principe, la terreur et les procès de 1937 sont terminés mais toute la famille de Sashenka se trouve arrêtée, seuls les enfants échapperont mais donnés à l’adoption.

La troisième partie raconte les recherches de Katinka, une historienne stipendiée par un oligarque russe pour faire des recherches sur ses origines. Les archives de Staline commencent à être accessibles, il reste encore des témoins…

« The Nazis knew they were doing wrong, so they hid everything; the Bolsheviks were convinced they were doing right, so they kept everything. Like it or not, you’re a Russian historian, a searcher for lost souls, and in Russia the truth is always written not in ink, like in other places, but in innocent blood. These archives are as sacred as Golgotha. In the dry rustle of the files you can hear the crying of children, the shunting of trains, the echo of footsteps down to the cellars, the single shot of the Nagan pistol delivering the seven grammes. The very paper smells of blood.’

[…]
‘No thanks. There’s no fruit, no harvest in this sort of history; all these fields are sown with salt. « 

Ce roman historique fait revivre des épisodes marquants de l’histoire russe. L’auteur est particulièrement bien renseigné. En filigrane, on devine les silhouettes de personnages connus comme Isaac Babel. Les mécanismes bureaucratiques et la censure stalinienne sont très bien démontrés. Se profile aussi l’horreur du goulag.  Les persécutions antisémites sont mises en évidence.

Cependant ce n’est pas un livre d’histoire. Les histoires d’amour de Sashenka ,  son amour maternel prennent beaucoup de place dans ce gros pavé, un peu de trop, trop de coïncidences aussi, pas toujours vraisemblables. Une lecture agréable malgré quelques longueurs

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

10 réflexions sur « Sashenka – Simon Sebag Montefiore »

  1. Tout d’abord félicitations pour la performance d’avoir lu un tel pavé en anglais. C’est le premier livre que je lisais de Simon Sebag Montefiore. Tu as raison, ce n’est pas un livre d’histoire, mais j’avais beaucoup aimé l’ambiance qui se dégageait du livre, j’en garde un très bon souvenir !

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    1. @patrice : les félicitations ne sont pas vraiment méritées : cela se lit très bien. Comme je lis sur kindle j’ai à ma disposition 5 dictionnaires, il me suffit de mettre mon doigt sur un mot qui pose question et j’ai la réponse instantanée. Cela ralentit très peu la lecture. En revanche j’aimerais faire de même en allemand mais c’est une autre paire de manches et je me décourage vite quand la phrase est complexe avec ces verbes à la fin.

      Aimé par 1 personne

      1. Ah, c’est très malin, ce système, cela fait très longtemps que je n’ai pas lu un livre étranger sur Kindle, je ne me rappelle plus cette fonctionnalité (à mon avis, je ne l’ai pas). En allemand, je trouve que lire par exemple des romans policiers peut être une excellente entrée en matière pour se familiariser avec la lecture.

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